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COURRIER DES LIBERTÉS SOCIALES
LUNDI 16 JUIN 2003
LE PRÉSIDENT DE TOUS LES CARABINIERS
Ne nous laissons ni jouer ni impressionner par la récupération chiraquienne de la lutte pour les Libertés !
Depuis plusieurs jours, on pouvait savoir, et l'on savait, que la situation s'est largement retournée contre la CGT, la FSU et l'appareil communiste et leur stratégie d'arrière-garde (1) à base de grèves thromboses dans le dossier des retraites.
L'échec de ceux qui envisageaient jusqu'au 12 juin le sabotage du baccalauréat, et qui l'ont tenté sporadiquement dans certains centres d'examens, a été un premier signe tangible de la décrue.
Mais le plus important, pour nous, est le développement de la protestation spontanée qui a réuni des milliers de Parisiens à Châtelet ce 15 juin, sans aucun soutien de l'appareil chiraquien qui va chercher à récupérer ce mouvement indépendant, né de 4 petites jeunes associations (2) connues des internautes et soutenues par "Sauvegarde des Retraites", qui ont toutes fait un intense travail en ligne sans aucun soutien des appareils politiciens.
Il s'en est suivi un défilé très important, auquel ne participaient que quelques élus de base, et qui pas un seul moment ne s'est réclamé de la "défense de la répartition" inscrite comme point fondamental du projet Fillon.
Ce courant de rejet de la CGT n'appartient pas à l'établissement politique et il ne sera pas récupéré par lui.
Grossièrement, l'établissement chiraquien cherche à voler au secours d'une victoire qu'il n'a nullement acquise.
Il arrive comme les carabiniers dans une comédie
Car on nous assure désormais que le président Chirac aurait prononcé à Toulouse le 12 septembre le "discours de la réforme". Cette annonce n'a pas été le fait des services de presse de l'Élysée. Elle nous est venue du gros titre en première page du Figaro, et elle avait probablement pour objet ce qu'on appelait aux temps romantiques "épater le bourgeois". Pour être plus précis, il y a entre ce titre et le texte même de l'article, outre une dualité de personnalités rédactionnelles et de ligne éditoriale, une évidente divergence d'information.
Pour dire le vrai, la présence du chef de l'État au 37e Congrès de la Fédération nationale de la Mutualité française ne correspondait ce 12 juin qu'à une sorte de rite politicien imaginé par François Mitterrand. Et les communicateurs du président actuel maintiennent manifestement le cap philosophique de cette surprenante démarche. Le thème de cette année était : "Réduire les inégalités sociales : de l'assurance maladie à l'assurance santé". Et M. Chirac s'en serait voulu de ne pas emboucher le même clairon pour saluer alors le même projet, qui consisterait à faire subventionner par l'État une part grandissante d'assistanat. Dérisoirement, on pourra peut-être chercher à appeler alors "réforme de l'assurance maladie" une telle avancée du système et les bons esprits applaudiront presque autant qu'ils ont applaudi dans les 48 heures qui ont suivi le discours de M. Juppé annonçant son fameux plan le 15 novembre 1995.
Reste à savoir si cette avancée conviendra aux partisans de la Liberté et si elle correspondra aux intérêts du pays.
Notre conviction est que cette "réforme", de la manière où elle est annoncée, ne sera pas une bonne chose.
Dans le discours de M. Chirac on ne trouve, pas plus que dans les deux mois précédent, aucune condamnation des exactions commises sous prétexte de grève. N'osons même pas nous interroger sur le droit au travail
Voilà exactement ce qu'a dit M. Chirac : "Dans les transports publics et à l'école, pour des services essentiels, ces mouvements perturbent, parfois très fortement, la vie de nos compatriotes et ont un coût pour la Nation. Le Gouvernement s'attache à rétablir au plus vite le bon fonctionnement des services publics. Il le fait dans un esprit de dialogue et de concertation, en respectant toutes les opinions, mais sans jamais renoncer à ses devoirs au service de l'intérêt général." (4)
Peut-on dire, en toute honnêteté après deux mois de silence que ce discours constitue un vrai soutien au gouvernement et à son chef ?
Les mots "grèves", "illégal", "CGT" ne sont pas plus prononcés par le chef de l'État qu'il ne semble avoir jamais réalisé non plus, que, parmi les horreurs du XXe siècle, il n'y avait pas seulement eu le "racisme", mais aussi le "communisme", le "goulag", le "stalinisme" (5).
Jean-Gilles Malliarakis et Jacques Fousseret
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(1) Qui peut encore faire du mal et qui en fera.
(2) Ces 4 jeunes associations s'appellent Liberté j'écris ton nom (www.liberte-cherie.com) Collectif pour la Réforme des Retraites, "Ensemble responsables" "La France qui Bosse".
(3) Ci-dessous deux témoignages de participants que nous avons reçus dans la nuit:
A. "Très belle manifestation digne et pacifique, un vieux bonhomme comme moi a été frappé par l'importance du nombre de jeunes qui défilaient. On sent cependant que cette manifestation était quasi improvisée par des amateurs ce qui la rend d'autant plus sympathique. Les bannières rares, beaucoup de pancartes hissées au bout d'un bâton, des slogans qui ne sentaient pas le travail mécanique du permanent syndicaliste, quelques drapeaux tricolores et beaucoup de bonhomie.
Dommage que tout cela ne fait que renforcer des hommes politiques qui n'ont guère l'esprit libéral dans le sens d'Hayek et de Bastiat .
Enfin une grande réponse à ces activistes Trotskistes. Tout de même un défilé qui tenait toute la rue de Rivoli de l'Hôtel de Ville à la Concorde, c'est au moins 100 000 personnes !
Pour ma part je n'ai rencontré aucun homme politique. En avez-vous vu ?
Allons réjouissons-nous le bon sens revient en France après des siècles de pensers gauchistes, collectivistes ,Marxistes, Léninistes, Maoïstes, j'en passe et pas des meilleurs Staline et Hitler doivent rêver ensemble du bon vieux temps esclavagiste.
Profitons-en pour imposer autre chose que des replâtrages de Sécu, de la Répartition, et engageons-nous dans une démarche à la Thatcher et à la Reagan.
Libéralisons les esprits."
B. "La rue de Rivoli était noire de manifestants: 18 000 selon la police, 150 000 selon les organisateurs.
Il est rassurant de voir que la France qui paye et qui subit les conséquences des centrales syndicales se réveille.
Les slogans étaient divers: "Raffarin tiens bon", "Fonctionnaires au boulot", beaucoup de propos anti-syndicats.
Nous en avons assez d'être les otages du hold-up que messieurs Blondel et Thibaut font sur la France qui travaille.
Nous en avons assez du pouvoir illégitime et des prébendes que s'octroie une caste syndicale ultra-minoritaire.
Nous en avons assez que des organisations qui ne représentent rien, sauf elles-mêmes, s'autorisent à gérer notre retraite, c'est-à-dire notre avenir, l'avenir de chacun de nous.
Il était grand temps que ceux qui font la richesse de ce pays prennent la parole et ne laissent pas la rue à une minorité activiste.
Mais soyons rassurés, c'est quand la grogne monte, quand les privilèges en deviennent si insupportables que les révolutions naissent. Mais cette fois-ci la révolution ne sera pas rouge, elle aura la couleur des défenseurs de la liberté.
Bravo aux organisateurs.
Restons mobilisés !!!"
(4) L'adresse du discours était par elle-même significative : "Monsieur le Président, cher Jean-Pierre Davant, Monsieur le Maire, Mesdames, Messieurs," Monsieur le Maire s'adressant à M. Douste-Blazy, on remarque que celui-ci, bien que cofondateur de l'UMP n'est ni très cher, ni nommé. Seul M. Davant est doté d'un prénom et il est "Cher" au chef de l'État.
(5) Dont on remarquera d'ailleurs que leurs survivants et nostalgiques perpétuent et alimentent aujourd'hui le "racisme" anti-blanc, par exemple au Zimbabwé dont la France reçoit sans honte le cynique oppresseur. Il resterait aussi à démontrer que le racisme ait été en lui-même une invention vraiment spécifique au xxe siècle.
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