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COURRIER DES LIBERTÉS SOCIALES
MERCREDI 18 JUIN 2003
LE DEMAGO BORLOO INAUGURE LE 64e CONGRES DE LUNION DES HLM
Est-il légitime de re-subventionner toujours les mêmes structures désastreuses ?
Alors que dérisoirement à lAssemblée Nationale, les débats senlisent pour quelques jours encore, tout le monde se désintéresse presque du dossier des retraites. Il est vrai que le grand chef socialiste, François Hollande, sest lui-même enfermé dans le piège dêtre, dans cette affaire ,à la remorque du groupe parlementaire communiste et de la CGT.
Or, quiconque prend soin de consulter les interventions, amendements et contre-propositions déposées et défendues par la gauche découvre à lenvi que la seule réponse que celle-ci suggère face à la crise inéluctable de la Répartition cest la hausse infernale des prélèvements et des taxations.
La logique redistributrice et fiscaliste est en effet implacable. Pour elle toute dépense publique est à la fois inductrice de croissance et dispensatrice de justice. Et comme cette légitimité ne se discute pas, sa contrepartie en termes de prélèvements est lalpha et loméga, non seulement dune politique mais, même, dune morale. Se soustraire à une contribution réglementaire, cest commettre une grave transgression.
On sachemine ainsi cahin caha vers une première adoption en première lecture prévue aux alentours du 25 juin sur le front des retraites. Le record de lobstruction de 1983, avec les 166 heures de débats sur la presse, pourrait bien ne même pas être battu.
Mais immédiatement, le 17 juin, souvrait à Lille un nouveau front, celui du mouvement HLM, dont le démagogue Borloo, ministre de la Ville, inaugurait le 64e Congrès sous le nom dUnion Sociale pour l'Habitat substitué désormais à lancienne appellation dUnion des HLM.
La grande annonce du jour a eu pour héraut non pas le très incertain et très infidèle auguste Borloo, mais le clown blanc du ministère, M. Gilles de Robien, dont on se demande toujours de quelle lignée de croque-mort, il peut bien vouloir maintenir le flambeau. Il est donc venu certifier quen 2003 lÉtat tiendrait "les engagements budgétaires pour 2003 en matière de construction de logements locatifs sociaux". Les responsables de ces programmes craignaient de voir ramenés de 40 000 à 30 000.
On comprend cette inquiétude et personne ne niera quen France les besoins de construction sont évidents.
Cependant une chose frappe lobservateur : les besoins portent dabord sur une évolution du parc immobilier social existant. M. Borloo est souvent présenté comme la "deuxième carte sociale du gouvernement" après Fillon. Et l'on doit reconnaître que ce grand avocat daffaires ne manque pas de bagout. Son registre est sans doute différent de celui, un peu hautain tout de même, du ministre des Affaires sociales.
Mais précisément, dès son arrivée au gouvernement au printemps 2002, lUDF Borloo rallié à lUMP, a déclaré que son premier effort porterait sur la reconstruction du parc HLM. Après étude assez minutieuse des besoins homologués, il apparaît que cette rénovation des 155 banlieues considérées comme en "très grandes difficultés" exigera quon inscrive dans la loi un programme dinvestissement sur 5 ans de 30 milliards deuros. Ceci touchera au total 751 quartiers classés en ZUS, Zones Urbaines Sensibles.
Dans ces conditions on est quand même en droit de demander que les gestionnaires, les responsables, les architectes de ces programmes de reconstruction de réhabilitation ou de rénovation ne soient pas ceux qui portent par leur incurie, leur incompétence, leur gaspillage ou même leur pingrerie, la responsabilité du délabrement actuel.
Il y a un parallèle à faire avec les régimes de retraites. Si ceux-ci prennent eau de toute part est-il sérieux de réinjecter un seul centime avant davoir sérieusement pris conscience des brèches du système ?. Est-il bien sérieux de prendre les mêmes et de recommencer avec les capitaux transitant par la Caisse des Dépôts et Consignations et de re-subventionner des structures désastreuses ?
Jean-Gilles Malliarakis et Ariste Saramon
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