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BULLETIN EN TOUTE LIBERTÉ

LUNDI 23 JUIN 2003

POUR LA VÉRITÉ DES PRIVATISATIONS FRANÇAISES

Cette politique n’est pas seulement dictée par "la corbeille"

"Les idées mènent le monde" (Keynes)

Certains se souviennent peut-être d’un mot particulièrement dédaigneux du général De Gaulle disant dans les années 1960 : "La politique de la France ne se fait pas à la corbeille". Et chacun se rappelle sans doute aussi que cet officier de cavalerie avait pour doctrine bien connue "l’intendance suivra".

Parmi les châtiments posthumes infligés aux mânes de cet anti-économiste on savourera donc la revanche prise par l’économie elle-même sous le règne de successeurs se réclamant (peut-être indûment) de son héritage.

Ainsi, le gouvernement issu des élections du printemps 2002 recommence-t-il, et c’est heureux, à parler de privatisations. Il le fait en invoquant le fait que l’indice CAC 40, après avoir été cet automne aux alentours de 2 400 points semble actuellement trouver un étiage à 3 200, en attendant mieux. Ceux qui partageaient notre point de vue en octobre 2002, et qui ont tenu bon cet hiver, ont augmenté leur patrimoine de plus de 30 %.

Le Figaro (23 juin) commente alors fièrement : "le ministre de l’Économie, Francis Mer, peut compter sur les actionnaires français qui ont toujours répondu présent au rendez-vous des privatisations."

On soulignera aussi que cette politique n’est pas seulement dictée par "la corbeille" mais par la perspective d’une crise européenne très grave résultant du déficit illégal de la France du fait des prévisions de croissance absurdes sur lesquelles la majorité chiraquienne a voté le Budget 2003. Même dans le cadre de ce Budget, l’État comptait sur 8 milliards de recettes de privatisations qu’il va bien falloir envisager de programmer. Il est même probable que le gouvernement de Paris renforcerait sa position en Europe s’il envisageait de multiplier par 2 son programme. Les imbéciles diront, et hélas certaines personnes habituellement sensées répéteront après eux qu’on vend les bijoux de famille. Nous leur suggérons de réfléchir au fait alors que les bijoux n’ont jamais rien rapporté à aucune famille, sinon des complications, des cambriolages, des primes d’assurances, des frais de coffres et des scènes de jalousie…

Il n’est pas désagréable de noter aussi qu’on recommence à parler de privatisation dans un contexte de défaite cuisante des bureaucraties syndicales.

Battues à plate couture après leur 8 marche contre la réforme des retraites le 19 juin, après l’irruption non programmée d’un courant d’opposition dans la rue le 15 juin, les forces de la survivance marxiste ont vu enfin ce 23 juin 2003 l’application d’une décision de justice à l’encontre de José Bové juridiquement exécutoire depuis un arrêt de la Cour de Cassation du 19 novembre 2002. Cet arrêt aura mis environ 8 mois pour parcourir quelque 800 km séparant Paris de Montpellier, ceci à 3 semaines du 14 juillet et de son flot de grâces présidentielles.

Soyons d’ailleurs logiques.

Dans notre tradition marquée par le christianisme (1) personne ne peut désirer la mort du pécheur.

Sa repentance suffirait dès lors que, sincèrement, l’utopie marxiste reconnaîtrait qu’elle est très largement minoritaire au sens du peuple français Elle porte la responsabilité de l’abaissement de la nation française

Il faut donc dire résolument oui à une nouvelle vague de privatisations. Il faut bien entendu souhaiter qu'elle soit la plus ample possible.

Mais il est également nécessaire qu’elle se voie relayée dans notre pays

S'agissant de cette pensée unique française nous sommes donc bel et bien en présence de ce que Karl Marx appelait l’idéologie, Gramsci le pouvoir culturel, ce que Keynes appelait les idées qui mènent le monde et auxquelles Frédéric Bastiat entendait répondre sur son lit de mort par ce mot d’espérance "la vérité"…

Jean-Gilles Malliarakis

(1) Et celui-ci ne se traduit pas seulement par ce qu'un Giscard condescend à appeler "un élan spirituel". Le judéo-christianisme est aussi porteur d'une pratique de charité.

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