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COURRIER DES LIBERTÉS SOCIALES
MARDI 24 JUIN 2003
IL FAUT BALAYER LUTOPIE OU SEXPOSER A CE QUELLE NOUS DETRUISE NOS CITÉS
Les pauvres ont plus besoin des riches que ceux-ci besoin des offreurs de travail
Dans son intéressant petit bloc-notes hebdomadaire publié chaque lundi par le Figaro, M. André Levy-Lang (1), consacre sa chronique du 19 juin au fameux plafonnement à 85% du revenu de limpôt des riches. En soulignant labsurdité, sans dailleurs entrer dans le détail de plus en pus effarant de la complexité, il propose de plafonner, ISF compris, limpôt soutiré aux Français par lÉtat redistributeur à un total de 50 de leurs revenus. Et de souligner que même ce taux "resterait un record mondial du prélèvement fiscal" mais, ajoute-t-il, cela "aurait le mérite de faire revenir quelques riches".
Il faut avoir le courage de dire, en effet, dans une économie inéluctablement mondialisée que les pauvres ont beaucoup plus besoin des riches que ceux-ci nont individuellement et collectivement besoin des offreurs de travail. Ceci tien tout simplement au fait que le capital est rare et la main duvrer mondialement abondante. Il y a 20 ans, nous pouvions écrire que la question la plus importante sur la Planète était la restauration du capitalisme en Chine. Nous navions pas entièrement tort mais entre-temps le capitalisme à pris son essor en Inde et dans de nombreux autres pays au Tiers Monde. Que cela déplaise à M. Blondel est tout à fait probable et évident mais cela ne change pas grand chose à la marche internationale des événements.
Dans ces conditions, en faisant fuir les investisseurs hors de France, la législation fiscale hexagonale complète les dispositions du Code du Travail destinées à empêcher techniquement les pauvres de travailler et les petits entrepreneurs individuels dentreprendre. La bouche est bouclée.
Nentrons même pas dans la logique interne de lISF. Tout lecteur, quil soit ou non redevable de cet impôt infamant "limpôt des riches" peut se procurer gracieusement et anonymement une notice ou des formulaires en version papier dans nimporte quel centre des impôts ou même en ligne sur le site du ministère des Finances. Il appréciera certainement le calcul absurde (2) du montant théorique différent du montant réel.
Plus de 20 ans après son invention par Fabius, lIGF devenu ISF, a multiplié ses complexités et ses aberrations par 20 il ny a quune seule réforme légitime : sa suppression, sans phrases .
Mais il existe bien entendu un grand nombre dautres dispositions spoliatrices, inconnues du grand public et dont les intéressés, plus précisément les victimes, osent rarement parler, ou ne savent pas parler.
Cest un fait par exemple que les dispositions relatives aux uvres dart, tableaux de maîtres, pièces de collection, etc ont été conçues pour que les musées de lÉtat puissent se les approprier au meilleur compte possible. Cest le droit de préemption des prétendus "musées nationaux" (3) dans les ventes publiques, ce qui paupérise les valeurs. Mais ce "droit" ne comporte aucune contrepartie. La Réunion des Musées Nationaux, monstre hyper-déficitaire, na aucune obligation. Et un tel exemple nest pas isolé dans toute la sphère dite culturelle, au détriment de lart français, tout simplement. Sy ajoutent des systèmes non moins expropriateurs comme la dation en paiement.
Au total, les Français doivent bien maîtriser intellectuellement la situation qui leur est imposée en faisant jubiler la jalousie dirigée contre les infâmes propriétaires.
Cest la propriété de plus en plus petite qui se trouve atteinte.
Ou bien on accepte de la réhabiliter dans lintégralité de son principe, ou bien le compromis 50-50 suggéré si raisonnablement par M. Levy-Lang sera balayé par lutopie collectiviste impunie.
Jean-Gilles Malliarakis
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(1) qui fut président de Paribas, qui enseigne à Paris Dauphine.
(2) et qui a probablement été conçu pour humilier un peu plus celui auquel il est imposé, ce "salaud de riche" qui doit s'incliner devant l'imbécillité du système voulu par le Peuple.
(3) y compris sur les uvres dartistes étrangers
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