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COURRIER DES LIBERTÉS SOCIALES

VENDREDI 11 JUILLET

LE DEUXIÈME MAMMOUTH EST AUX MAINS DE LA CGT DES ENTREPRISES D’ÉTAT

et il va se défendre dans la bataille qui s’annonce des privatisations

L’annulation des festivals-phares de l’été aura sans doute constitué une mince revanche pour la CGT par rapport à la défaite subie dans la bataille des retraites.

En réalité, cependant, nous devons savoir par exemple que la chienlit ne va pas reculer à Avignon où le hors-festival représentera cet été encore 600 spectacles "off" dont 31 seulement subiront la grève.

On doit savoir surtout que cette contre-culture se pense elle-même comme la culture vivante et que personne n’a le courage de la contredire ni même de rappeler à ces lamentables sous-théâtreux qu’il n’y a pratiquement plus en France une seule troupe capable de jouer Molière, pas même, dois-je le dire, dans sa maison. Heureusement, il reste encore un Fabrice Lucchini capable de dire La Fontaine et même Céline.

Pour les technocrates qui nous gouvernent, la culture est la chose de la gauche et ce n’est pas sur le terrain du pouvoir culturel qu’ils s’occupent de la France et qu’ils pensent à notre place.

Il se trouve cependant que la situation financière de l’État, c’est-à-dire à la fois l’aggravation de nos différents déficits publics et l’existence d’accords européens fondant l’Union monétaire, notamment le pacte de stabilité de 1997 imposent aujourd’hui certaines réformes.

Ne nous leurrons pas sur ce point, les réformes, pour l'essentiel, ne chercheront pas à développer en France la libre entreprise et le travail indépendant.

On l’a bien vu avec la réforme Fillon sur les retraites, dont le Titre V intègre (1) les idées essentielles de la directive européenne Bolkestein. Mais elle ne crée aucun espace de liberté significatif pour les indépendants – au contraire (2).

En réalité, la mise en place inéluctable de ces réformes visera les grands équilibres des comptes publics. C’est d’ailleurs à cela que tendant l’accord Unedic du 27 juin réduisant les conditions aberrantes d’indemnisation du chômage des fameux intermittents du spectacle. Mais le programme du second trimestre sera plus décisif puisqu’il visera l’assurance maladie et surtout le programme de privatisations.

Celui-ci va donner sa chance sinon à l’entreprise individuelle du moins aux équipes les moins antilibérales de l’actuelle coalition gouvernementale.

Or, le parti communiste a très nettement donné le signal d’une campagne contre les privatisations. Les articles quotidiens de l’Humanité sont très significatifs à ce sujet, et le 9 juillet le député communiste Sandrier a même fait une conférence de presse pour dénoncer les conclusions d’un rapport sur la gestion des Entreprises publiques.

Ce document ne serait officialisé que le 15 juillet mais le camarade Jean-Claude Sandrier, siégeant au sein de la commission, en dévoilait d’avance les grandes lignes. Elles sont très dures pour La Poste, pour France Telecom et pour EDF dont les charges salariales sont évidemment jugées insupportables.

Le PCF juge au contraire que ce qui est insupportable c’est ce qu’il appelle "la concurrence prédatrice". Et le PCF va mobiliser toutes les possibilités d’action de la CGT et de l'extrême gauche pour enrayer l'ensemble du processus de privatisation.

Il y a en France 1 500 entreprises publiques qui demeurent encore sous le contrôle de l’étatisme  Le pouvoir a surtout besoin de rentrées financières et c’est donc d'abord sur les gros bastions du secteur d’État que va porter la bataille.

On voudrait être assuré qu’au sein du gouvernement, d’abord, cette bataille ne sera pas contrariée par l’ombrage d’une présidence de la république toujours soucieuse de ménager la CGT.

On voudrait aussi que les partisans des privatisations aient simplement le droit de s’exprimer et de ne pas se cantonner à une littérature purement technique dans des débats à fleuret mouchetés où l’immoralité profonde des monopoles administratifs n’est jamais évoquée.

Dans ce débat on doit bien comprendre que l’enjeu est essentiel pour le parti communiste et pour la CGT et que la substance matérielle des forces de gauche est là, dans les comités d’entreprise du secteur public, autant qu’elle était dans le mouvement centralisé des personnels de l’Éducation nationale.

C’est le 2 mammouth de la France et il va se défendre...

Jean-Gilles Malliarakis

    1. Et nous nous en félicitons.
    2. Et il ne faut pas seulement le déplorer. Il faut aussi se représenter que rapidement les contentieux des caisses corporatives vont se réveiller.

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