COURRIER DES LIBERTÉS SOCIALES
LUNDI 28 JUILLET 2003
LAFFAIRE CORBET AU PAYS DES MONOPOLES POURRIS
le traitement médiatico-judiciaire des grandes affaires à côté des véritables responsables
Il devrait être clair, pour lopinion éclairée, que laffaire Jean-Charles Corbet, éphémère et calamiteux président dAir Lib nest pas une simple affaire descroquerie, abus de confiance et pour utiliser une notion très discutable inventée en 1934 (1) dabus de biens sociaux.
On sétonnera, sans doute, nonobstant le soi-disant secret de linstruction, dapprendre certains détails qui stigmatisent sinon lhonnêteté, du moins le sérieux, de la gestion de M. Corbet.
À en croire une dépêche de lAFP, datée du 25 juillet, au lendemain de sa confrontation avec le juge Van Ruymbeke au pôle financier de Paris, on croyait savoir quune somme de 5 millions deuros aurait été versée inexplicablement au profit dune société créée au Luxembourg par M. Corbet, Holco Lux. Et telles quelles sont rapportées ou colportées, les réponses de M. Corbet ne semblent guère convaincantes, plus précisément elles lenfoncent. Après une audition assez déconcertante auprès des parlementaires, après diverses interventions médiatiques, M. Corbet semble se construire un rôle assez plausible de méchant du film.
Or, le scénario de ce film est, une fois de plus, faux.
Depuis plus dun siècle, inauguré en France par le scandale de Panama, on a lhabitude de voir le traitement médiatico-judiciaire des grandes affaires scandaleuses politico-financières frapper presque toujours à côté des véritables responsables (2).
M. Corbet, curieux président, venait du principal syndicat du principal concurrent de la compagnie, Air France.
Si on devait sinterroger un peu sérieusement sur la finalité de son activité entre le 27 juillet 2001 et le 17 février 2003, on pourrait se demander :
1° Pourquoi le Tribunal de commerce de Créteil a-t-il été amené à avaliser en 2001 la "solution Corbet" alors que Swiss Air avait été incapable de rentabiliser le second pôle aérien français, AOM-Air Liberté ?
2° Quel rôle le ministère des Transports alors sous la coulpe du communiste Gayssot a vraiment joué dans toutes ces opérations ?
3° Enfin, à partir de quelle date la reconquête par Air France de son quasi-monopole de liaison intérieure est-il devenu un objectif hypocritement poursuivi par les autorités françaises.
Beaucoup de faits nous conduisent à penser que la réponse à cette 3e question commande tout examen des questions 1 et 2.
Dès lors, on se demande aussi quel rôle on fait jouer à lappareil judiciaire.
Lomertà monopoliste semble avoir besoin de lintervention de la magistrature, de son acharnement à lencontre dun ou deux boucs émissaires pour assurer confortablement la continuation du système.
Est-on assuré que le procès par lequel on sachemine à lencontre de Corbet mettra la vérité en lumière ?
Pas vraiment !
On y mettra laccent sur le dévoiement financier dun honnête syndicaliste pilote de ligne. Son système de défense actuel laisse entendre quil aurait été manipulé par dautres.
Ce sont donc, aussi, ces autres sur lesquels on aimerait en savoir plus.
JG Malliarakis
1. par le gouvernement Laval.
2. Panama avait donné lexemple, si on veut bien se souvenir, que la seule personne ayant alors vraiment payé fut le malheureux ingénieur Eiffel, inventeur de la charpente métallique. Il a été heureusement réhabilité pour la postérité par sa fameuse tour. Toute une série de situations de ce genre se sont succédé tout au long de la IIIe , de la IVe , et de la Ve république. La dernière en date, laffaire Elf, a mis en avant un ou deux boucs émissaires, tel Le Floch-Prigent qui navait pourtant été que lobéissant président nommé par la Mitterandie, gérant une situation qui lui était antérieure et dont personne ne saurait dire quelle a été franchement abolie.
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