Revenir à la page d'accueil ... Accéder à nos archives ... Accéder au Courrier précédent ... La Chronique de l'Europe libre

COURRIER DES LIBERTÉS SOCIALES

VENDREDI 5 SEPTEMBRE 2003

LE RELIQUAT DES RÉFLEXES SOCIALISTES COLLECTIVISTES ET ÉTATISTES

demeure le handicap majeur d'une France où les cocos crient encore" aux cadeaux fiscaux faits aux riches !"

(ci-dessus M. Bocquet auxquels les médiats tendent le micro)

La décision du gouvernement Raffarin, annoncée le 3 septembre et consistant à baisser de 3 % en 2004 l’impôt sur le revenu extorqué aux Français productifs doit, à l’évidence, être considérée plutôt comme une bonne nouvelle.

Certes la décrue fiscale demeure trop lente : 5 % en 2002, 1 % en 2003. (1)

L’intention est droite mais cela ne nous rapproche cependant guère de grands pays industriels où la fiscalité est inférieure de 20 points et où les gouvernants n’hésitent cependant pas à diminuer leurs taux d’imposition plus rapidement qu’en France.

Mais cela indispose le parti communiste : c’est donc a priori une bonne politique. Et immédiatement la réaction du camarade Bocquet, président du groupe parlementaire dont le PCF dispose encore, était immédiatement répercutée sur les radios d’État. Et les cocos de crier aux cadeaux fiscaux faits aux riches ! Business as usual. Ou pour citer Héraclite : La seule chose qui ne change pas c’est le changement.

Moins usuel cependant, l’argument développé par certains en faveur de cette décrue fiscale, pourtant si modérée, mérite un examen et suscite l’inquiétude.

On entend dire en effet que la baisse de l’impôt sur le revenu permettra aux Français de consommer plus : "ce qui relancera la machine économique" à en croire nos sophistes. Ce raisonnement courant, probablement bien intentionné a quelque chose de très dangereux car, dans un second temps, il ne peut qu’amener à d’autres décisions qui, elles, ne peuvent être que catastrophiques.

Depuis quelques années en Europe continentale on observe en effet une hausse trop lente de la consommation : on relève 1,3 % en moyenne sur la période 2000-2004 contre 2,9 % aux États-Unis et 3,2 % en Angleterre.

Un tel retard cependant ne doit pas être considéré comme la cause mais comme la conséquence du ralentissement économique de l’Europe continentale. Les Européens consomment moins parce qu’ils produisent moins.

On retrouve en effet les mêmes écarts dans l’évolution de la production et de la productivité. Pendant la première semaine du septembre par exemple on a enregistré une fois de plus une hausse du record de la productivité américaine, qui se trouve pourtant au premier rang dans le monde.

En gros, d’ailleurs, cette productivité supérieure n’a pas que des effets positifs puisque par exemple le taux de chômage américain peut difficilement descendre autour d’une fourchette oscillant entre 3 et 5 % : au-dessous de ces chiffres en effet on accède à une offre de travail largement inadaptée tout simplement parce qu’une partie de la population américaine est inapte au travail productif et M. Alan Greenspan l’a maintes fois souligné.

Mais en regard de cette situation que dirions-nous en France ? Dans la population dite "jeune", quelle est la part des gens capables ou désireux de travailler au sortir du système scolaire ?

Non, la hausse de la production de biens et services, que nous nommons croissance, ne provient pas d’une plus forte consommation.

Elle provient d’une meilleure combinaison et d’une meilleure offre de travail et de capital, d’une meilleure allocation du capital, d’une augmentation de la qualité et de la quantité des heures ouvrées (3), et, AVANT TOUT, d’une plus forte initiative de la part des entrepreneurs.

C’est en effet de cette initiative que provient la plus forte part de la hausse de l’offre.

La baisse des prélèvements a pour but de libérer le travail, salarié comme indépendant, comme l’entreprise des contraintes dissuasives de l’activité.

La vraie justification de la décrue fiscale c’est son impact sur l’initiative, sur l’activité, sur la production.

Certes, cette doctrine de l’offre (4), heurte de front l’idéologie socialiste, le collectivisme et l’étatisme.

Il est ainsi bien naturel de ne pas avoir sur ce point l’assentiment du socialo-trotskiste Julien Dray. Son discours critique, tenu au nom des socialistes, doit être tenu pour rassurant.

Mais au passage, remarquons aussi la foule de personnages usurpant l’électorat l’audience, l’étiquette de la droite ou celle de la liberté, dont les réflexes intellectuels et les préjugés culturels demeurent encore imbibés de la même idéologie socialiste, collectiviste et étatiste que celle de M. Julien Dray.

C’est ce reliquat redoutable et non repentant dont l’influence actuelle demeure particulièrement préoccupante pour notre pays.

Jean-Gilles Malliarakis

    (1) En ajoutant 3 % en 2004 on demeure assez loin en retard des 30 % sur 5 ans promis par le candidat Chirac, et qui supposeraient un rythme annuel d’au moins 6 %.

    (2) Ce qui condamne donc bien évidemment toutes les subventions publiques accordées aux activités déficitaires, et opérées en vue, soi-disant, de défendre l’emploi…

    (3) Ce qui condamne donc aussi bien les Lois Aubry sur le temps de travail, que les formules de retraite couperet (60 ans ou plus, 40 ans de cotisations, non-cumul emploi-retraite, etc.)

    (4) Elle n’est pour nous qu’un constat d’évidence.

    Revenir à la page d'accueil ... Accéder à nos archives ... Accéder au Courrier précédent... La Chronique de l'Europe libre

    Vous pouvez aider l'Insolent ! : en faisant connaître notre site à vos amis

    • en souscrivant un abonnement payant