COURRIER DES LIBERTÉS SOCIALES
MARDI 16 SEPTEMBRE 2003
UNE ERREUR FISCALISTE DE LA COMMUNICATION DE M. RAFFARIN AU DETRIMENT DE LA FRANCE DEN BAS
Alors que nimporte quelle Roselyne Bachelot eût parfaitement fait laffaire
En annonçant ce 15 septembre une hausse de 2,5 centimes deuros (1) au 1er janvier 2004 de la Taxe sur le diesel, le Premier ministre M. Raffarin, souvent mieux inspiré, a commis une grave erreur.
M. Raffarin, tout dabord, na pas voulu laisser à dautres le soin de communiquer sur ce sujet où nimporte quelle Roselyne Bachelot eût parfaitement fait laffaire.
La hausse unilatérale de la taxation du diesel est une vieille lubie des marie-chantal de lécologisme. Il y a quelque 30 ans en effet on considérait que le diesel était plus polluant que lessence. Cela na pas empêché tout dabord lÉtat français dencourager depuis 50 ans la diésélisation du parc automobile français. Et cela na surtout pas empêché les constructeurs de fabriquer des moteurs diesel de moins en moins polluants. Au bout du compte, la pollution automobile urbaine est aujourdhui le fait, essentiellement, de véhicules professionnels mal entretenus, qui continueront dêtre détaxés, et de véhicules publics.
Si en 2001 M. Jospin lui-même avait mis le holà aux prétentions taxatrices de Dominique Voynet (2) ce nest pas pour rien.
Le diesel est en effet particulièrement prisé par ce que le député libéral de la Drôme, M. Hervé Mariton, rappelle à juste titre être "la France den bas".
M. Raffarin, puisquil semble sintéresser à sa communication personnelle, devra se résoudre à choisir entre une image de représentant du peuple réel et vivant de notre pays et les mots dordre "den haut". Ceux-ci sont particulièrement irritants quand les technocrates, et autres utilisateurs de véhicules de fonction, ordonnent aux populations corvéables et taillables de rouler dans des "voitures propres".
Mais au-delà de la question de la fiscalité du diesel, une autre se profile bien évidemment. Cest la lancinante question de la décrue fiscale nécessaire si lon veut que la substance française cesse de sévaporer en dépense publique.
Nous devons considérer comme parfaitement pertinent le choix dune baisse prioritaire de limpôt sur le revenu. Ceci doit être rappelé au plan des principes. Dans la matérialité des baisses décidées par le gouvernement 5 % + 1 % + 3 % entre 2002 et 2004, cela fait seulement 3 points par an, alors que le candidat Chirac avait promis 30 % en 5 ans, soit 6 points par an.
On doit aussi rappeler que la baisse de limpôt sur le revenu ne doit pas être conçue comme une vague relance de la consommation.
Elle doit constituer un stimulant de lactivité, ce qui est bien différent et ce qui suppose un rythme très supérieur.
De plus, sagissant dune relance de loffre et de lentreprise individuelle, le simple bon sens suggère que la décrue fiscale porte notablement sur la tranche marginale de limpôt sur le revenu quil faut amener au niveau de limpôt sur les sociétés : aucun entrepreneur individuel ne devrait marginalement supporter une tranche dimposition supérieure à 35%. Rappelons aussi que ce sont les petites entreprises qui constituent le gisement de lemploi futur et non les grosses sociétés.
M. Raffarin sait tout cela.
Or, on ne peut pas envisager sérieusement de diminuer la fiscalité des Français relativement relativement ou potentiellement les plus riches en augmentant la fiscalité des plus pauvres.
La seule voie possible est donc de diminuer radicalement la dépense publique délirante à laquelle nous ont habitués des décennies de démagogie politicienne, de redistribution larmoyante, dassistanat démoralisant et de subventions immorales.
Aucun impôt existant ne doit augmenter. Aucun impôt nouveau ne doit être créé, pas même sur la bêtise et méchanceté collectivistes, assiettes pourtant abondantes.
Quon ne vienne pas non plus chanter ici la ritournelle des déficits à combler puisque depuis 30 ans quon a entrepris la construction de la monnaie unique, jamais les déficits français ne se sont creusés avec autant de perversité.
Jean-Gilles Malliarakis
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