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COURRIER DES LIBERTÉS SOCIALES

VENDREDI 26 SEPTEMBRE 2003

DES RUMEURS DE MONTREUIL À LA LUTTE POUR L’EUROPE DES LIBERTES

Les déficits ne sont que des signaux

Nous nous trouvons aujourd’hui à un tournant. On pourrait le caractériser, d’autres s’y emploieront sans doute avec brio, du point de vue des relations internationales. Les Français croient encore, en effet, que la brillante diplomatie de MM. Chirac et Villepin a redoré leur blason mondial. Ils auront l’occasion de découvrir la situation assez prochainement.

Car, de toute manière, la faiblesse intérieure du pays lui interdirait toute liberté de manœuvre si, d’aventure, pour satisfaire à on ne sait quelle vieille lubie, on s’apprêtait à opposer le Don Quichotte Villepin au Sancho Pança Raffarin et à partir en croisade sur le terrain du commerce équitable, du développement durable, du multilatéralisme onusien plutôt que sur le strict terrain de la reconstruction d’une force intérieure. Voilà un vieux débat, dira-t-on. Mais c’est précisément parce que la France s’est toujours refusée à le résoudre dans le sens correct qu’elle se trouve désormais dans cette situation si déplorable de stagnation, de gabegie et de chienlit.

Aujourd’hui, nous arrivent des rumeurs surprenantes qui circulent, voyez-vous ça, jusque dans les conseils d’administration de l’URSSAF. Cet organisme, dont la caisse de retraite complémentaire en déconfiture a été naguère balayée n’a même plus les moyens aujourd’hui de maintenir les besoins de sa propre gestion.

En ce moment, le gouvernement s’est décidé à durcir les contentieux, et les caisses corporatives envisagent une fois de plus de sévir contre ceux qui ne peuvent pas payer et serrer les boulons contre ceux qui contestent. Mais la Branche Recouvrement de la Sécurité Sociale va partir dans cette guerre sans munitions.

Ne nous réjouissons pas de cette pagaille chez les staliniens : elle se retournera une fois de plus contre les peuples — ici contre les cotisants.

Et la magistrature couchée continuera, de bonne grâce, à donner raison à la direction générale de l'Urssaf dans un pays où le Droit est foulé aux pieds par les bureaucraties.

Aujourd'hui, la sécurité sociale n’est plus financée et l’assurance-maladie monopoliste est incapable de se réformer ; personne ne pilote le bateau ivre, et beaucoup de Français ont conscience du mal social qui ronge les comptes.

Car bien entendu tout le monde doit bien comprendre que les chiffres sont seulement des signes, et les déficits ne sont que des signaux.

Il n’en est donc que plus urgent de repenser en France le rapport que nous entretenons avec la marche de l’Europe et quelques réflexions peuvent nous servir sinon de viatique, du moins de ligne dialectique dans nos échanges d’idées.

Tout d’abord, ce n’est pas à la lanterne rouge de conduire le peloton. Il n’est plus admissible que les technocrates français, déconnectés en général de toute légitimité, disent aux Européens comment il faut s’y prendre.

Ensuite, notre propre rapport à l’ensemble des 15 qui vont devenir 25, ne résulte pas d’accords grincheux, contraignants, eux-mêmes alourdis de l’influence étatiste française des 20 ou 30 dernières années.

Ce sont ces accords eux-mêmes qui sont le reflet, certes maladroit, de l’adhésion profonde de notre peuple, de notre jeunesse à une idée de l’Europe qui n’a effectivement rien à voir avec le texte de Maastricht ou avec le pacte de stabilité. C’est cette idée et non les textes qui doivent conduire notre démarche.

Et cette idée n’est que le strict constat d’une réalité. Dans le monde actuel il n’est plus possible de nous penser en dehors de l’Europe qu’il n’est sérieux de se vouloir tourangeau, gascon ou normand en dehors de la culture française. Cela ne veut pas plus dire qu’il faille conforter le projet grisâtre et mou d’un Super État bruxellois demain, pas plus qu’il n'est légitime d’applaudir aux exploits sanglants du jacobinisme hier.

C’est pour cela que nous défendons l’idée et la réalité de l’Europe des Libertés.

Jean-Gilles Malliarakis

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