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COURRIER DES LIBERTÉS SOCIALES
MARDI 21 OCTOBRE 2003
LA CROISSANCE EST REPARTIE AUX ETATS-UNIS
"Pourquoi pas vous ? Renseignez-vous " disaient autrefois les publicités de la SNCF
Depuis plusieurs semaines, on sait que la croissance est repartie aux États-Unis. Les marchés financiers, y compris les valeurs technologiques, sont repartis à la hausse. On en est à plus de 30 % de hausse pour le marché des actions depuis le mois de mars. Et petit à petit, même en France, même les journalistes commencent à sen rendre compte.
Le seul débat qui divise aujourdhui les professionnels de la prévision porte sur les anticipations du taux de croissance annuel. Mais comme on parle de 5,5 à 6,5 pour le troisième trimestre, et que ce taux d'augmentation sapplique à la première économie mondiale quand, en Europe, seuls certains pays encore pauvres dEurope centrale ou méditerranéenne ambitionnent parfois des taux de croissance de 4 %, le débat semble clos avant même dêtre rouvert.
Bien entendu, les bons esprits, après avoir prophétisé depuis 2 ou 3 ans leffondrement économique du capitalisme mondial (1) tendent à minimiser ou à interpréter faussement cette situation.
On ne sétonnera pas de voir le quotidien de la pensée unique Le Monde (2) donner le ton de cette présentation falsifiée de la situation économique du monde.
Cest en effet le couple franco-allemand qui ergote sur sa propre situation de stagnation, qui parle pour la France dune croissance de 0,5 après avoir prévu un taux de 2,5 lors du vote du Budget 2003, et qui disserte à propos de la reprise Outre Atlantique. Cest doublement triste pour lEurope.
Mais ce qui nous paraît plus triste encore cest lacharnement à vouloir nier les causes de la relance américaine.
Ayant le nez sur la vitrine de réformes que nous navons pas le courage dentreprendre en France les rédacteurs du Monde soulignent le déficit record du Budget fédéral américain : près de 500 milliards de dollars (3) considère le journal .
Comment donc le déficit américain "produit-il" de la croissance, semblent se demander nos technocrates, alors que ni en France ni en Allemagne, le déficit nen produit ?
La réponse est assez claire pour nimporte quel économiste qui nen est plus aux paradoxes brillants imaginés dans les années 1930 par John Maynard Keynes.
Car ce nest pas certainement le déficit budgétaire des États-Unis qui produit de la croissance.
Cest au contraire la prospérité américaine qui permet ce dangereux déficit (qu'on espère provisoire) opéré par G.W. Bush dans une conjoncture extraordinaire, manipulation qui a été rendue supportable par 7 ans dassainissement budgétaire radical pendant la période 1994-2001, sous la pression dun Congrès à majorité républicaine conservatrice depuis les élections de novembre 1994, imposant un coup de barre à droite sous la présidence Clinton.
Ce qui fait la croissance américaine ce nest pas non plus la consommation des ménages : cest loffre entrepreneuriale.
Cette offre, encouragée par la baisse de la fiscalité marginale du revenu, liée à la flexibilité du travail, fait aussi que le travail américain est le plus productif du moins et, par conséquent, le mieux rémunéré du monde.
Un pays européen, de vieille industrie pourtant, a opéré à partir de 1979 une mutation analogue, poursuivie depuis 1997 par le gouvernement du New Labour de M. Blair. L'Angleterre est en effet aujourdhui parmi les grands pays européens, celui où le taux de chômage est le plus faible, environ 3,1 %. Grâce à quoi, cest le pays où les salaires sont les plus élevés.
Ce nest pas une question linguistique, culturelle ou raciale.
Jusquà larrivée de Mme Tchatcher, la Grande Bretagne était en pleine décadence et la France se portait nettement mieux quelle; C'était lépoque de Georges Pompidou; C'était avant les hausses monstrueuses de prélèvements et de réglementations des Giscard, Chirac, Fourcade, Barre, Mitterrand, Juppé, Jospin, Aubry, etc.
De nombreux pays, en Europe ou ailleurs, ont eux aussi redressé la barre sans être ni de près ni de loin "anglo-saxons".
"Pourquoi pas nous ? Renseignez-vous" disaient autrefois les publicités de la SNCF.
Jean-Gilles Malliarakis
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