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COURRIER DES LIBERTÉS SOCIALES
MARDI 28 OCTOBRE 2003
QUAND ON PRÉSENTE POUR INÉLUCTABLE LA HAUSSE DE LA CSG
on bafoue un peu plus les vux exprimés par le suffrage universel.
ci-dessus l'UDF Morin et le socialo-trotskiste Le Guen
Si nous en croyons un récent sondage diffusé par France Inter (1), 8 % des Français penseraient que le vote peut effectivement changer leur existence.
Comme toutes les questions posées par les instituts de sondages sont toujours ambiguës (2) on peut en toutes circonstances en interpréter les réponses dans des sens différents.
Au nombre de ceux qui pensent de manière très pertinente que les élections peuvent changer leur mode de vie, on ne manquera pas de se souvenir que la France compte environ 500 000 élus, grands et petits, dont environ 150 000 mandats électifs détenus par le seul parti socialiste, ceci sans même évoquer les associations de fraternité philosophique que le monde nous envie. Ceux-là, et leurs familles, sont fondés à peser que les électiosn comptent dans leur vie.
Sous les yeux, en rédigeant ce courrier, je mattarde à lire une dépêche de lAgence France Presse datée du 28 octobre à 3 h 54. À cette heure-là, même la plupart de nos politiciens sont dans leur lit et ils font très peu de déclarations. Et cependant, M. Hervé Morin, illustre inconnu pour la plupart des Français, voit diffuser, par linstitut de filtrage étatique de linformation, une déclaration qui nest pas sans intérêt dans le labyrinthe de la prise de décision.
En effet, député de lEure, M. Morin préside actuellement le groupe parlementaire UDF et il intervient alors même que lon va entamer une discussion parlementaire dont le public naura que des bribes déchos portant sur le PLFSS 2004, cest-à-dire en clair le projet de loi de financement de la sécurité sociale pour l'année à venir.
Dans ce contexte, M. Morin prend ses marques et il accorde un entretien au quotidien économique La Tribune de l'Économie (3). Il annonce les amendements que défendront les membres du groupe parlementaire de M. Bayrou
Tout cela est techniquement subtil et intelligent.
Le 3e point nous semble particulièrement crucial et M. Morin, sensuel et sans férocité comme les radicaux-socialistes dautrefois, aurait pu le développer de manière plus abrupte. Un Alsacien eût été moins Normand. Il aurait rappelé ici que les médecins français ne reçoivent aucune formation comptable, économique ni juridique alors que lexercice de leur profession les impliquera de plus en plus dans des réalités financières ou contractuelles. Or, on leur demande de maîtriser lincidence de leurs actes et de leurs prescriptions sans disposer de la moindre information en termes de coûts.
Voilà un chantier de longue durée sur lequel les ouvriers réformateurs de lUDF auraient du pain sur la planche.
Or, la déclaration de M. Morin à la Tribune, retenue par lAFP à 3 h 54, porte sur laugmentation de la CSG qualifiée dinéluctable.
Cest le titre de la dépêche.
La veille à 19 h 15 son confrère, Jean-Marie Le Guen, député socialiste de Paris dorigine trotskiste, proche des anciens réseaux de la MNEF était lui aussi intervenu dans ce sens sur les ondes de la radio dÉtat.
On devrait avoir clairement conscience de ce que la CSG fut dabord une invention pestilentielle du gouvernement Rocard dans les années les plus sombres du mitterrandisme déliquescent. Elle s'était vue dénoncée hautement à lépoque par les députés chiraquiens (et UDF). Ceux-ci, redevenus ministres, se sont empressés de laugmenter. Car la CSG cest le moyen de ne pas réformer la sécurité sociale en coulant doucement, imperceptiblement, léconomie française, linvestissement en France, lemploi en France et le niveau de vie des Français.
Si lon écoute les sirènes Morin et Le Guen, si on va vers laugmentation de la CSG, si on vers un fourre-tout de plus en plus ingérable des dépenses maladies, des dépenses dépendance, des déficits démographiques de la retraite par répartition et des allocations subventionnant la natalité polygame, à quoi cela sert-il de responsabiliser ceux qui travaillent 2 fois 35 heures par semaine ?
Jean-Gilles Malliarakis
- 28 octobre à 9 h 15.
- Et ceci pour de surprenantes raisons méthodologiques.
- publié dans l'édition du 28 octobre.
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