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COURRIER DES LIBERTÉS SOCIALES
VENDREDI 31 OCTOBRE 2003
FAIRE TRIOMPHER EN EUROPE LA CAUSE DES LIBERTES (*)
En allégeant le tribut imposé fiscalement aux créateurs, aux innovateurs, aux entrepreneurs
Le chassé-croisé des indiscrétions commises par M. Fillon, des arbitrages secrets-de-polichinelle opérés par le chef du gouvernement, des révélations risibles du quotidien de la pensée unique Le Monde, suivies des excuses japonaises du ministre du Travail, tout cela nous renvoie à lintensification du billard politicien.
Celui-ci sinscrit dans deux perspectives :
Le petit tourbillon ne doit ni nous donner le vertige ni nous entraîner vers le bas.
Il existe dexcellents médicaments (1) pour guérir la nausée.
Nous devrions plutôt regarder vers le haut, vers les espaces de ciel clair qui subsistent en ce bel automne, par exemple lannonce dun retour foudroyant, presque trop beau, de lAmérique à un taux de croissance de 7,2 %. Si cette conjoncture se confirme et se consolide, on voit mal comment le parti démocrate pourrait gagner les élections de novembre.
Cest un point non négligeable par rapport à tous ceux qui, faisant mine de compatir, comptabilisent chaque jour le nombre des victimes américaines de la guerre dIrak, alors même que ce nombre, si cruel soit-il, représente à peu près le 1/30e de nombre de victimes françaises des maladies produites par lhôpital quon appelle du nom grec incompréhensible pour le profane de maladies "nosocomiales". De ces maladies, dont il est inconvenant de parler, notre meilleur système du monde produit 30 ou 40 morts par jour et, curieusement, on nimagine guère de supprimer un jour férié pour les combattre.
La croissance américaine nous concerne beaucoup plus que nous le croyons bien souvent. Tout dabord parce quelle est bénéfique pour les entreprises performantes dEurope occidentale (2). Ces entreprises vont mieux exporter, mais le danger serait quon leur fasse payer un peu plus pour les secteurs assistés sous prétexte de cohésion sociale, alors que la barque est déjà terriblement chargée.
Ce sera le cur du débat de 2004 et déjà tous les idéologues de la prétendue solidarité affûtent leur poignard pour tétaniser et faire taire les méchants qualifiés dultra-libéraux. Cela est grave.
Car la question de la croissance américaine nest pas seulement une affaire de conjoncture, de Bourse, de manipulations monétaires et de taux dintérêts.
Nous sommes désormais en présence dune tendance longue.
Depuis 1993, grosso modo, tous les ans les États-Unis ont un taux de croissance supérieur de 2 points par rapport à lEurope. Ceci veut dire que leur richesse et leur puissance se développent dannée en année plus fortement quen Europe. Entre 1993 et 2003, l'écart s'est encore accru de 25 %.
La pensée unique française fait mine de ne pas comprendre que la question nest pas celle des déficits, cest-à-dire du solde comptable momentané, mais dabord de la dépense publique.
Dire par exemple que momentanément M. Bush a fait le pari de déficits prévisionnels considérables, et peut-être dangereux, pour les exercices qui ont suivi septembre 2001 nexplique pas la relance économique américaine.
Les médiats nous trompent quand par exemple ils montrent des images de ménagères états-uniennes faisant des achats dans les supermarchés.
La croissance et la puissance américaine ce nest pas la consommation qui les explique mais, cest :
Alors que ce tribut est grossièrement inférieur de 20 à 25 points par rapport à ce quil est en France, il le diminue allégrement de 10 points quand nous ne parvenons pas à accepter quil baisse de 3 points par an.
On pourrait continuer cette accablante comparaison.
Elle met en parallèle
- une société qui patauge dans légalitarisme et le collectivisme (4)
- et une société certainement, ouvertement inégalitaire, mais où finalement les plus pauvres bénéficient dun niveau de vie supérieur à celui de nos classes moyennes.
La seule question politique sérieuse est donc de savoir qui en Europe fera triompher la voie de lefficacité des libertés économiques et de la privatisation.
Ah, dira-t-on, mais les capitalistes sont des Philistins, des grossiers, des incultes.
Et, certes, je veux bien reconnaître quil y a certainement des Philistins, des grossiers et des incultes chez les milliardaires et les bourgeois mais je voudrais faire observer quil y en a proportionnellement encore plus chez les bureaucrates et les communistes, et même chez les intermittents du spectacle, en vous invitant à constater avec Louis-Ferdinand Céline qu"un ouvrier cest un bourgeois raté."
Jean-Gilles Malliarakis
(*) Explication des illustrations du jour : ce sont d'affreux bourgeois et non des bureaucrates qui ont permis l'essor de l'art occidental
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