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COURRIER DES LIBERTÉS SOCIALES

MARDI 4 NOVEMBRE 2003

LA LIBERTÉ DES ONDES, C’EST LE CHOIX DU PUBLIC

Le monopole du prétendu service public, c’est un système quasi mafieux et c'est le bourrage de crâne étatiste

Dans le cours des années 1980, une puissante évolution technique avait laissé croire à beaucoup de Français que les ondes allaient se libérer. Ce sont en effet des industriels japonais, et aucunement des technocrates hexagonaux, qui ont permis, par une plus grande précision dans la recherche des longueurs d’ondes, de passer des ondes longues à la modulation de fréquence. La Bande FM libérait ainsi une virtualité de diversité considérable, d’autant que, tous les 50 km environ, selon le relief, on passe d’une zone à une autre, et ceci aurait pu permettre une grande variété de productions libres et régionales.

Or, cet espace de liberté a été méthodiquement fermé par le système. Les bureaucrates ont pratiquement imposé l'attribution de fréquences FM aux radios longues ondes qui n'en avaient pas besoin.

En 20 ans, techniquement toujours, les avancées technologiques se sont prodigieusement multipliées encore du fait du satellite, du câble et, bien entendu, de toutes les dérivations d’Internet.

Or, non seulement la France ne s’est pas adaptée aux mutations qui en découleraient normalement, — et qui en résultent effectivement dans la plupart des grands pays — mais la culture du financement étatique et du service public audiovisuel a complètement bloqué l’adaptation.

Tout d’abord, soulignons que le mécanisme fondamental reste toujours lié aux chaînes hertziennes de télévision. C’est le dérisoire concept de "poste de télévision", l’outil écran archaïque, dont la détention demeure la base juridique de la redevance.

Et celle-ci est supposée assurer un soi-disant "service public" du bourrage de crâne audiovisuel, lequel, cependant, peut passer par de nombreux autres canaux : le poste de radio sous toutes ses formes, y compris le baladeur, mais aussi l’internet, le câble, sans oublier l’instrument central de l’intoxication, la bonne vieille agence de presse, dont le monopole était apparu avec le téléscripteur et dont la disparition aurait dû commencer, normalement, dès l’époque du développement du fax.

Le monopole étatique reste donc particulièrement fort dans les chaînes hertziennes, parmi lesquelles, en France, 4 chaînes nationales sur 6, sont gouvernementales, les 2 groupes privés étant eux-mêmes de culture et de droit monopolistes. Toutes ces chaînes hertziennes nationales sont parisiennes y compris la fameuse chaîne à délestage et sous-marques régionales FR3.

Comme toujours quand on parle de "service public", il faut noter que le vrai public aspire à quelque chose de différent.

Il existe par exemple 9 petites chaînes hertziennes locales et l’on appelle actuellement à candidature dans 9 nouvelles villes, privilégiées, qui seront échelonnées d’ici mars 2004. Le filtrage sera effectué par le CSA, organisme franco-parisien et la concurrence sera limitée, au sein de chaque ville concernée par cette rivalité pour l’attribution du monopole local, entre des intérêts eux-mêmes monopolistes. N’oublions pas en effet que la presse régionale est monopoliste dans quelque 80 départements français sur 90. (1)

Or, partout où il a le choix, le public français, le peuple français donc, choisit autre chose que le produit unique proposé par l’État.

Cela devrait faire réfléchir nos gouvernants qui gagneraient à observer l’audience effective de toutes les petites chaînes locales ou associatives diffusées par le câble ; elles sont une centaine. Partout l’effet de proximité l’emporte sur l’ahurissement centralisé.

Toutes ces chaînes hertziennes ne sont pas prospères. TV Mont-Blanc avait connu, avant de repartir avec de nouveaux actionnaires une crise et une interruption de 3 ans. Aqui-TV en Périgord a déposé son bilan et cessé d’émettre début 2003. Mais n’est-ce pas le lot de la libre entreprise ? (2)

C’est exclusivement par la contrainte et la subvention que les monopoleurs historiques maintiennent leur domination.

Et de ce point de vue les procédures et les délais d’autorisation du CSA sont conçus pour assurer un blocage réglementaire maximal.

Le verrouillage légal est ici la base même de la rouille culturelle.

Cela nous semble donner une autre légitimité à la campagne contre la redevance. Il ne s’agit pas de refuser de payer un impôt : ce serait, accessoirement, illégal. Il s’agit de remettre en cause un contrôle socialiste sur l’audiovisuel, une censure larvée et une tentative pour enfermer les Français derrière une ligne bleue des Vosges audiovisuelle, qui se révélera bientôt une ligne Maginot culturelle.

C’est pour mettre un terme à cette imposture que quelques amis de la liberté se retrouveront ce jeudi 6 novembre à 20 heures au Centre Chaillot Galliéra, 28 avenue George V.

Jean-Gilles Malliarakis

  1. Même l’Ile-de-France n’échappe pratiquement pas à la règle avec son unique "Parisien" à peine entamé par "Toutes Les Nouvelles de Versailles" qu’on lit très peu à Bagnolet.
  2. Retenons que ces chaînes régionales sont de tailles très modestes, leur chiffre d'affaire oscillant entre 2 et 3 millions d'euros.

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