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BULLETIN QUOTIDIEN EN TOUTE LIBERTÉ
JEUDI 11 DÉCEMBRE 2003
DISCRIMINATION QUAND TU NOUS TIENS
Pendant que certains parlent de discrimination positive, les violences contre des policiers auraient augmenté de 7,5 %, et personne ne s'en préoccupe dans l'entourage du ministre, sauf à empêcher que le chiffre circule.
Rien n'est plus contraire aux principes juridiques français que l'idée de discrimination entre les hommes.
Cela est vrai pour toutes les familles spirituelles de la France.
Le christianisme, dont la Gaule romaine avait fait son identité bien avant la conversion de Clovis, proclame "il n'y a plus ni Grec ni Juif, ni homme ni femme, ni maître ni esclave, dès lors que vous avez été baptisés dans le Christ Jésus". La franc-maçonnerie, dans la première méditation qu'elle impose à ses initiés, inscrit sur le mur de ses cabinets de réflexion : "si tu fais des distinctions humaines, sors d'ici nous n'en connaissons point". Et si on tient la Déclaration de 1789 pour une étape importante de l'Histoire de France on se souviendra qu'elle proclame que les "hommes naissent libres et égaux en Droit", ce qui semble bien vouloir dire que, quelle que soit leur condition, ils sont des hommes aux yeux de la Loi et que cela suffit.
Pas la peine d'aller plus loin. Toutes les lois françaises, jusqu'à une époque récente sont marquées par cette philosophie, et, par conséquent aucun ministre n'échappe à l'obligation, à peine de forfaiture, d'exécuter cette législation.
On rappellera, au besoin, qu'une pléiade de dispositions pénales, dont la plus ancienne remonte au décret Marchandeau de 1939, suivi de la loi Pleven de 1971, réprime les écrits et les paroles incitant à la discrimination, non pas seulement entre les citoyens de la république, mais plus anciennement encore entre les habitants de la France.
Or un vent de communautarisme et de discrimination, qui se voudrait maintenant "positive" souffle sur la mode de Paris. C'est nouveau cela vient de sortir, par la bouche d'un ministre qui passe cependant pour un défenseur attitré de la loi, et même, en vue de l'élection présidentielle de 2007, pour un candidat plausible de la droite libérale, mordant à belles dents, de ses canines dévoreuses qui rayent le parquet, sur l'électorat de la droite nationaliste et sécuritaire.
Dire que ce ministre porte le nom de Sarkozy pourrait nous mener à une critique du personnage, et peut-être même à une défense paradoxale de M. Chirac, ce qui est loin, on s'en doute, de figurer dans nos préoccupations. Soit : M. Sarkozy "à droite" est pour la discrimination positive, M. Fillon "à gauche" est résolument contre. Nous voici pour une fois d'accord avec Fillon et Chirac, une fois n'est pas coutume.
Reconnaissons-le quand même. Ces déclarations en faveur de la discrimination viennent après des manuvres très discutables, et même tout à fait pernicieuses au regard de la Loi de Séparation de 1905, tendant à organiser le "culte" musulman (1) sur le sol de la France. M. Sarkozy s'expose de la sorte à une critique plus systématique encore de sa personne et de son action. Certains en arriveraient à dénigrer même ce qui a fait jusqu'ici l'essentiel de sa popularité. Le bruit court en effet que sa réduction de la délinquance et de l'insécurité ne serait que poudre aux yeux, communication, paillettes.
Les chiffres seraient doucettement arrangés par les préfets et les commissaires. Les primes d'assurances ne diminuent pas, ce qui est un signe. Et, par exemple, les violences contre des policiers auraient augmenté de 7,5 %, et personne ne s'en préoccupe dans l'entourage du ministre, sauf à empêcher que le chiffre circule. On aimerait savoir si les syndicats de policiers n'y voient pas la marque d'un racisme antiflic.
Sur un autre terrain, qui nous rapproche de la question de la discrimination positive, les rapports discrets des Renseignements généraux font état d'un nouveau type de racisme que l'on croyait jusqu'ici relever de la galéjade : le racisme antifrançais. Ce concept, dénoncé depuis près de 20 ans par l'Agrif (2), apparaissait jusqu'ici comme fantasmatique et décalé. Il entre aujourd'hui dans les faits, certains "jeunes" représentants de la minorité maghrébine s'enhardissant désormais de façon courante à injurier, là où ils se sentent majoritaires, les "sales çaifrans" qui osent encore polluer leurs banlieues.
Voilà où mènent l'impunité, la veulerie et l'hypocrisie, et où nous mènera encore plus sûrement l'apologie légalement punissable de la préférence étrangère.
La préférence nationale, tout le monde la pratique plus ou moins spontanément et naturellement, dans les faits. Pour en mesurer la réalité, il suffit de voir les parts de marché respectives des producteurs nationaux sur le marché intérieur de chaque pays en l'absence de toute réglementation protectionniste. Elle est considérable et, de ce point de vue on peut s'interroger sur la pertinence et plus encore sur la légitimité de tout recours à la contrainte pour la renforcer, de toute systématisation pour et théoriser.
En revanche la préférence étrangère est par définition contre-nature, et c'est cela la "discrimination positive".
Tous les textes réprimant le racisme ont jusqu'ici fonctionné à sens unique mais, littéralement, ils sont rédigés de matière symétrique. Inciter à la discrimination "positive" (?) est exactement aussi punissable selon les lois pénales françaises qu'inciter à la discrimination en faveur des Blancs, des chrétiens, des Français de souche. Les lois qui ont permis de punir Mme Mégret instituant une prime de naissance en faveur des Français dans la municipalité de Vitrolles sont, ou devraient être, parfaitement applicables aux politiciens du système, qu'il s'agisse de M. Lang, de M. Sarkozy de M. Strauss-Kahn, ou de tout autre.
Le fait que personne ne réagisse dans ce sens prouve non seulement l'inanité de certaines de nos lois, mais également cela justifie le degré déclinant de confiance que nos concitoyens accordent à une magistrature de plus en plus syndiquée.
Qu'on ne vienne pas nous vanter non plus les mérites de ce que les gauchistes américains appellent "affirmative action". Aux États-Unis la "race" des individus fait partie de l'état civil, et cette notion qui remonte aux invasions barbares a été abolie dans le royaume des Francs sous le règne de Dagobert. D'autre part, l'expérience américaine de discrimination positive est fort heureusement en train de tirer les leçons de son propre échec. L'importer en Europe serait donc doublement absurde. Le temps où quelques fripiers astucieux recyclaient aux puces les prétendus surplus de l'armée américaine est passé de mode. MM. Lang, Sarkozy et Strauss-Kahn devraient s'en rendre compte.
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