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BULLETIN QUOTIDIEN EN TOUTE LIBERTÉ

VENDREDI 2 JANVIER 2004

2004 : OSER VOIR ET OSER VOULOIR

Les gens sérieux ont compris…

Ce bulletin quotidien commence, avec l'an neuf, par des vœux et des excuses.

Nos souhaits de bonheur, d'audace et de succès pour cette année 2004 vont bien sûr d'abord à nos proches, à ceux dont nous partageons les espérances.

Mais ils ne s'adressent pas seulement aux amis. Si la cause de la patrie et de la liberté mérite précisément que l'on prenne parti pour elle, c'est bien qu'elle se destine à tous, sans exception.

Nous devons donc souhaiter à nos adversaires, à ceux qui nous dépeignent et nous rêvent, dans leurs cauchemars, comme d'affreux "ultra", qu'ils s'éveillent à la vérité, qu'ils acceptent d'observer le monde et qu'ils découvrent qu'on n'est pas "extrêmement" dans le vrai, quand on veut bien voir les choses telles qu'elles sont. Ce ne sont pas les remèdes qui sont extrêmes, ce sont les maux dont souffre le pays, et les périls qui l'entourent.

Nos excuses vont donc prioritairement à ceux que nous aurions blessés ou choqués, non par l'observation scrupuleuse et sincère des faits, mais par une présentation maladroite de convictions nationales, européennes et libérales qui reposent sur ces réalités.

Les événements ne sont jamais entièrement prévisibles.

Leur incertitude fait partie, à la fois du charme de la vie et, en même temps, elle fonde la tragédie de l'Histoire.

Il est cependant des dimensions présomptibles de ce que sera 2004…

Dans le monde, le conflit entre l'islamo-terrorisme et l'ensemble des nations occidentales ou civilisées (1), n'a aucune raison de se réduire. Et la face obscurantiste de l'islamisme identitaire a toutes les chances de tirer un peu plus vers le bas les peuples qui succomberont à cette régression. Ils se retrouveront, certes, en la misérable et honteuse promiscuité des survivants impunis et impénitents du stalinisme, du Vietnam à Cuba, de la Corée du nord au Zimbabwe. En cette compagnie ils ne seront ni plus glorieux ni plus fréquentables, n'en déplaise aux partisans de la diplomatie des diplodocus tiers-mondistes, acharnée à flatter ces vieux monstres.

Entre les grands pays industriels les questions monétaires vont prendre, manifestement, une importance décisive, notamment du fait de l'évaluation très élevée de l'Euro et de la décote artificielle du Yuan chinois.

Au sein de l'Union européenne les transformations qui résulteront du passage de 15 États-Membres à 25 ne sont encore ni gérées ni digérées. Nul doute que la présidence irlandaise de l'Union aura fort à faire. Qui sait ? Les élections de juin tendant à désigner une nouvelle assemblée siégeant à Strasbourg pourraient bien donner naissance à l'idée qu'il s'agit d'un parlement dans une structure de décision démocratique : tout est possible !

Il est également imaginable, pourquoi pas, que le calendrier républicain des élections aux modes de scrutin tarabiscotés en 2004, et la préparation du Centenaire de la loi de séparation de 1905, complétée prévoit-on par quelques nouveaux textes ou texticules, fonctionne au mieux des desiderata présidentiels.

Il est hélas envisageable que le pouvoir institutionnel et médiatique lui-même emploie sa propre force de communication à surinvestir dans le dérivatif, réputé peu coûteux par nos grands habiles (2), des passions politiciennes électorales et des querelles relatives foulard islamiste. Pendant qu'on s'intéressera à l'irrésistible ascension de M. Bayrou, ou aux plans de carrières respectifs de tel ou tel vizir, second couteau ou ministricule, d'autres problèmes français passeront inaperçus.

Et le calendrier social, pourtant si chargé de réformes indispensables et d'échéances européennes en ce début d'année 2004, serait ainsi renvoyé à l'intérêt des rares spécialistes.

Cette situation n'est pas nouvelle. Elle est dommageable. Lorsque M. Rocard démissionna en 1991, il prévint les Français de l'avenir dramatique prévisible, et selon lui politiquement explosif, de notre système social. Personne n'en a tiré les leçons (3).

Aujourd'hui les gens sérieux ont compris que la première urgence pour la France, n'est pas de discourir sur les problèmes des autres, encore moins de ricaner à propos de leurs difficultés, mais d'entreprendre chez elle ses nécessaires réformes de liberté. Ce n'est pas un vœu : c'est une constatation. Ce qui demeure dans le domaine des désirs, heureusement réalisables, serait que cette observation soit partagée par le plus grand nombre de nos compatriotes et de nos dirigeants.

JG Malliarakis

© L'Insolent

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  1. Parmi ces dernières nous devons englober des pays comme l'Inde, le Japon ou même la Chine actuelle (où l'aspect non-communiste de la société semble l'emporter désormais sur la survivance indiscutablement stalinienne au sein de son gouvernement).
  2. Sur ce concept et sur son fonctionnement on se reportera utilement à Beau de Loménie.
  3. Ceux qui ont osé le dire ont tous été complètement occultés, écrabouillés, dénigrés. Je suis reconnaissant, tout de même, aux circonstances qui m'ont alors permis, et aux équipes syndicales qui m'ont demandé, de travailler depuis cette époque, aux questions de retraites et de protection sociale, et de découvrir à quel point la France allait dans le mur avec son système de répartition, particulièrement destructeur pour les petites entreprises.

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