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BULLETIN EN TOUTE LIBERTÉ

LUNDI 19 JANVIER 2004

LE PRIVILÈGE DES LIGUES DE VERTU PORTE ATTEINTE AUX LIBERTÉS

Plutôt que de voter des lois inutiles et inefficaces on ferait mieux d'abroger les lois perverses.

Ci-dessus : Manifestation islamiste contre la Loi "foulard" (g.) et le préfet Dermouche (g.)

Décidément la Loi en gestation tendant à interdire, dans les écoles d'État, au nom de la laïcité, le port du foulard par les jeunes maghrébines, laisse de plus en plus sceptique quant à son efficacité.

Les conditions dans lesquelles le gouvernement a obtenu ce que certains croient pouvoir appeler le feu vert du Conseil supérieur de l'éducation nationale le confirment à l'évidence. La réunion se déroulait à huis clos et sur 70 membres présents, 16 seulement ont donné leur accord au projet présenté. C'est en fait le syndicat des proviseurs (1) qui a voté "pour", avec l'appui du syndicat des inspecteurs, de la CFTC, du Medef et du Snalc. Autrement dit : seuls la droite et les catholiques institutionnels se sont prononcés pour la laïcité nouvelle formule. Les laïcs professionnels, ceux dont il s'agissait de préserver le sanctuaire républicain, afin de les mettre à l'abri des réalités de la société civile, ou bien ont refusé de voter ou bien ont carrément dit non : c'est le cas de la FCPE, ou de l'ancienne Fen qui s'appelle désormais UNSA-Education.

Le camarade Gérard Aschieri secrétaire général de la FSU, bureaucratie électoralement majoritaire du corps enseignant, d'obédience communiste, a dévoilé sa position le 17 janvier dans "La République des Pyrénées". Et malgré l'apparence de sa formulation ("ni oui ni non") c'est le contraire d'une réponse de Normand. C'est un refus de s'associer à ce qui est préparé par le pouvoir "de droite" afin de conforter des enseignants syndiqués "à gauche"…

On remarque, d'abord que les manifestations hostiles à ce projet de loi, se confirment et se développent. Elles se rassemblent dans des villes plus nombreuses. Et, en moins d'un mois, elles ont multiplié par 3 ou 4 leur nombre de participants, passant de 2 000 à 3 000 (probablement même moins) le 21 décembre à environ 10 000 à Paris le 17 janvier.

Les tactiques de sabotage et de dérision du texte en projet se précisent, elles aussi.

Les médiats de leur côté en rajoutent une couche.

Certes, un Dalil Boubakeur peut toujours dire que ces petits défilés ne sont pas représentatifs de la "communauté" musulmane. Selon lui, les piétons ne seraient que 0,6 % des supposés mahométans (2) résidant sur notre sol. Mais, le sympathique M. Boubakeur lui-même, en quoi est-il le porte-parole de ses coreligionnaires ?

Il nous paraît intéressant de mesurer, par ailleurs, la modestie et la réserve des réactions autour de l'incendie du véhicule de M. Dermouche survenu le 18 janvier. Celui-ci, a été présenté par la communication gouvernementale comme "le premier préfet issu de l'immigration". En fait, né en 1947 dans ce qui était alors un ensemble de départements français, ce Français de souche nord-africaine est en réalité le quatrième enfant de l'Algérie française à devenir préfet en Métropole.

Demeure-t-on discret parce que l'on ignore la provenance réelle de ce qui n'est peut-être même pas un attentat ? Ce serait, dans ce cas, très beau de la part de notre classe politique et médiatique. Ce serait également nouveau. En d'autres temps, on a été plus expéditif, plus immédiatement répressif à l'encontre d'innocents, plus unanimiste, plus éloquent ou grandiloquent dans l'opprobre.

Ou bien est-on resté dans une prudente expectative parce que précisément on soupçonnerait des coreligionnaires, délinquants ou islamistes, d'avoir frappé celui qu'on est allé jusqu'à présenté pour un "musulman choisi en raison de sa religion" supposée, afin de représenter l'État central français dans le Département du Jura ?

Dans le contexte actuel l'affaire de M. Louis Chagnon, accusé de "racisme" et convoqué devant la justice prend donc toute sa signification.

Ce professeur d'Histoire du collège de Courbevoie a eu le malheur d'évoquer devant des élèves de 5, dans le cadre du programme officiel (4), un épisode peu glorieux de l'Épopée du Prophète. Il s'agissait de l'extermination par les Musulmans, en 627, de la tribu juive des Qoraïza, dont les 600 à 900 hommes furent décapités en une nuit. Pour avoir dit : "Mahomet va se transformer en voleur et en assassin" ce professeur passera en conseil de discipline, le 22 janvier.

Il est ainsi la victime du rapport d'un inspecteur pédagogique qui ne l'a jamais rencontré. Car ce bureaucrate estime que le "populisme" du propos de M. Chagnon "porte gravement atteinte à l'image de Mahomet" et qu'il "s'agit d'une déclaration raciste". L'inspecteur dénonce même une "conception de l'histoire qui n'aurait pour finalité que de (...) donner le sentiment d'appartenir à une collectivité, les Français, les Occidentaux".

Rappelons à ce sujet qu'on nous dit tous les jours que l'école doit "former des citoyens".

Ces citoyens ne seront-ils pas, en France, des Français ?

ces Français ne seront-ils pas des Occidentaux ?

Faudra-t-il réprimer, en France, Radio Vatican (5) pour avoir donné le 15 janvier la parole au cardinal italien Roberto Tucci, lequel a osé déclarer : "L'islam ne respecte pas assez, comme des vrais citoyens, ceux qui ne sont pas musulmans (…) Les chrétiens dans un pays islamique se trouvent en situation d'infériorité sociale et donc en difficulté économique et culturelle".

Faudra-t-il réprimer les magistrats eux-mêmes qui déplorent les insultes dont ils sont victimes, les menaces de témoins ou les bagarres devant les salles d'audience ? Va-t-on qualifier de "racisme" ou de "fascisme" la vice-présidente du Tribunal de grande instance de Bobigny, Isabelle Pulver ? Déléguée de l'Union syndicale des magistrats, elle constate simplement : "Nous avons passé un cap. Au-delà du climat de violence larvée au quotidien, nous assistons à une montée de la violence". Certes, comme dans tous les autres domaines, on observe que le TGI de Paris est surprotégé en permanence par 3 escadrons de gendarmes mobiles… ce qui maintient l'omertà sur ce dossier.

La tare du "racisme" comme chacun sait, "il suffit d'en taxer qui l'on veut pour que celui-là ne puisse plus se défendre, l'accusation valant preuve, à la fois, arrêt de justice et sanction."

Vladimir Volkoff l'a dit par ailleurs, le débat français semble un jeu où la seule règle serait "premier qui dit fasciste à l'autre a gagné".

L'affaire Chagnon marque donc un échelon supplémentaire dans ce jeu destructeur, qui fonctionne à sens unique.

Ce sont en effet les deux ligues de vertu contrôlées par l'appareil communiste, le MRAP et la Ligue des Droits de l'Homme (sic !) qui, dans cette affaire, menacent de faire exclure ce professeur de l'Éducation nationale. Le motif invoqué serait que 3 élèves sur 30 "d'origine musulmane", seraient éventuellement choqués par l'évocation de cet épisode.

Imaginerait-on d'interdire de parler, en cours d'Histoire, de la Saint-Barthélémy sous prétexte que cela indisposerait les élèves "d'origine catholique" ?

Il suffit de souligner que les appels à la discrimination dite "positive" — c'est-à-dire en faveur des Étrangers, — demeurent invariablement impunis et non poursuivis, pour comprendre la situation dans laquelle s'enfonce la France, simplement du fait de ce privilège incroyable de ligues de vertus contrôlées par les communistes, introduisant un déséquilibre permanent sur la base de lois liberticides. Ce sont ces textes (Pleven 1971, Gayssot 1990, etc.) qui instituent ces ligues en leur capacité de déclencher les chasses aux sorcières.

Tant que ces lois absurdes ne seront pas abrogées, les communistes du MRAP ou de la prétendue "Ligue des droits de l'Homme" pourront impunément menacer nos libertés.

Plutôt que de voter des lois inutiles et inefficaces on ferait mieux d'abroger ces lois perverses.

JG Malliarakis
© L'Insolent
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  1. C'est-à-dire le SNPDEN, syndicat national de personnels de direction de l'éducation nationale.
  2. L'imposture fondamentale consiste ici comme d'habitude à supposer que les fils de musulmans théoriques sont eux-mêmes, automatiquement, des adeptes de la religion de Mahomet. Et sur ce mythe, on admet aussi que les autorités dites "religieuses" (qui ne sont en l'occurrence que des sachants du Droit coranique) les représenteraient. À ce compte, le cardinal Lustiger représenterait 95 % des Français.
  3. Heureusement évoquée dans "Le bloc-notes" d'Ivan Rioufol, in Le Figaro du 16 janvier.
  4. Qui prévoit l'étude de l'islam, mais non celle de la Chine, du Pérou ou des mondes nordiques.
  5. Régulièrement retransmise en France par le réseau des RCF, radios chrétiennes de France, et en région parisienne par Radio Notre Dame.
  6. Que nous ne connaissons pourtant que par des sources elles-mêmes musulmanes ! Faudra-t-il interdire le Coran comme "propagateur d'une image négative de l'islam" ?
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