BULLETIN EN TOUTE LIBERTÉ

MERCREDI 28 JANVIER 2004

HALTE AU RETOUR DES VIEILLES DÉMAGOGIES GAUCHISANTES

Le falot Hollande est tout requinqué. Les forces de gauche sont crédibles sur le terrain de la démagogie et du mensonge.

Ce 27 janvier aura marqué le retour de la gauche plurielle.

Pour la première fois depuis sa déroute en ordre dispersé en avril et en juin 2002, elle marquait d'une démarche unitaire son refus de voir évoluer le Droit du travail. Le falot Hollande en retrouvait des couleurs.

À moins de deux mois de scrutin régionaux et cantonaux, personne de sérieux ne peut se réjouir de voir les forces de gauche se réveiller et s’unir à nouveau, tout particulièrement lorsqu’on considère le signal de ce réveil artificiel.

De véritables forces de destruction politique sont effectivement à l’oeuvre.

Certains fêtent le centenaire du quotidien l’Humanité. Cet anniversaire n’est pas exempt d’imposture, car entre le journal créé en 1904 par Jean Jaurès et la longue litanie de saletés commises à partir du moment où il est tombé sous le contrôle des communistes, il y a un mur de sang et de honte. En 1947, Léon Blum lui-même l'avait définitivement dénoncé.

Tournant le dos, une fois de plus, à Jean Jaurès et à Léon Blum, songeant plutôt aux années Mitterrand, M. Hollande avait dès le 15 janvier lancé le signal de l’offensive conjointe des cinq partis de l’ancienne gauche plurielle. Et les 5 partis ont décidé de s’associer dans une déclaration commune qui a donc été diffusée ce 27 janvier. Elle se situe sur un terrain où les socialistes et leurs petits camarades (1) s’estiment "crédibles".

Ils ont peut-être raison de le croire puisque c’est le terrain de la démagogie et du mensonge.

Ainsi, le 25 janvier, Laurent Fabius osait-il lancer "lorsque le social et l’économie sont menacés, c’est nous, la gauche, qui les défendons". Si un tel personnage, théoriquement le moins irresponsable de la coalition socialo-communiste, en arrive à proférer une pareille contre-vérité, sans recevoir de démenti, on imagine sans peine les campagnes à venir.

Pour n’avoir pas voulu stigmatiser l’héritage reçu en 2002, avec cinq années de gouvernement Jospin et 20 ans de socialisme pratiquement ininterrompu, la droite n’a pas réussi à rendre impossibles de tels mensonges. Cette situation est propre à la France : ni en Espagne, ni en Italie, ni en Angleterre, ni même en Allemagne, aucune force de gauche n’a l’audace de prétendre réellement revenir aux pratiques les plus archaïques de l’économie administrée.

En France, si cela tient en partie aux déchirements de la droite, à son intériorisation des complexes idéologiques forgés par ses adversaires, à toutes sortes de facteurs.

Mais cela tient aussi à l’impudence des démagogues marxisants qui croient pouvoir revenir aux affaires en s’arc-boutant sur le conservatisme des avantages acquis.

La bataille qui va s’engager tournera autour des propositions d’adaptation du Code du Travail, découlant notamment du Rapport Virville et de l’annonce par le chef de l’État d’une "mobilisation pour l’emploi". C’est cela que refusent en bloc les cinq partis de la gauche plurielle. Et leur opposition bornée permet à la secrétaire nationale des radicaux de gauche, la glorieuse Élisabeth Boyer, d’applaudir à la "belle unanimité" dans laquelle vont communier les continuateurs des cinq candidats malheureux et ridiculement désunis au scrutin du 21 avril 2002.

Il ne s’agit donc ni de savoir, à ce stade, quel degré de pertinence contient certainement le rapport Virville ni de s’illusionner sur l’audace réformatrice à laquelle conduiront peut-être les projets du ministre Fillon. Il s’agit de comprendre combien dangereuse serait une victoire des forces de gauche sur ce terrain.

Ne perdons pas de vue que la France est plongée dans une compétition internationale où les terribles alourdissements réglementaires des 20 dernières années contrastent avec les mesures courageuses prises dans tous les autres grands pays.

Certains s’enflamment ces derniers temps autour de ce que l’on appelle la Realpolitik pour désigner la politique étrangère, complètement irréaliste et opportuniste, du gouvernement de Paris. Mais si l’on daigne traduire en français contemporain cette expression remontant à Bismarck, on découvre que la base "réelle" d’un véritable déploiement diplomatique n’existe pas. Il supposerait une substance intérieure, économique évidemment, mais également militaire, culturelle, scientifique. Or, sur aucun de ces terrains on ne saurait prêter beaucoup de crédit à l’évolution de la France des 20 ou 30 dernières années où les réformes se sont toujours trouvées paralysées. Les leçons des erreurs commises en 1986, 1993, 1995, 1998 et 2002 devraient suffire.

Ne sous-estimons pas le fait que la gauche se présente clairement dans cette affaire comme une coalition de conservation et de passéisme. "Halte au démantèlement de notre droit du travail" : voilà un beau cadeau fait pour son départ à la retraite au vieux démagogue Blondel.

Dans un tel contexte, tous ceux qui ont la préoccupation de la patrie et de ses libertés doivent clairement se fixer pour but de balayer les vieilles nuisances afin de pouvoir construire l’avenir.

Honte aux politiciens qui, par leurs exclusives sectaires, ramèneraient encore au pouvoir, dans les régions en 2004 et à la présidence en 2007, les fossoyeurs du pays réel.

JG Malliarakis
© L'Insolent

    (1) Radicaux de gauche du PRG, chevènementistes du MRC, verts et communistes. Tout ça existe encore !

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