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BULLETIN EN TOUTE LIBERTÉ

MERCREDI 4 FÉVRIER 2004

OMBRES ET LUMIÈRES DU BUDGET AMERICAIN

Le Budget des États-Unis n’est pas seulement une affaire intérieure américaine. Par son énorme déficit des trois dernières années, il engendre des conséquences importantes. Et on entend tous les jours le refrain de ceux qui s’en lamentent comme d’une catastrophe personnelle.

Et on entend monter, de partout, le procès des dépenses militaires.

Les dépenses militaires considérables occasionnées :

Tout cela additionné représente 432 milliards de dollars.

C’est évidemment, en valeur absolue, beaucoup plus que la somme des 15 budgets et même des 25, consacrés par les États-Membres de l’Union européenne à leur sécurité. Et cela explique sans doute le scepticisme de nombreux pays d’Europe centrale quant à la perspective d’une alternative à l’Otan dans la manière où elle est proposée par la diplomatie chiraquienne.

L'effort militaire des États-Unis est très important : 16% du Budget de l'État fédéral. Simplement il ne faut pas accepter de le considérer comme surdimensionné, si on le compare à celui de la France, qui est de 41,4 milliards d'euros, environ 10 fois moins. Car ce chiffre, rapporté aux dépenses du budget de l'État français, représente un pourcentage de 18 % (1).

Ce n’est donc certainement pas le caractère "militariste" du budget américain qui engendre la dérive des comptes publics de nos alliés.

On doit en effet comparer les dépenses militaires :

Au total, les dépenses sociales représentent 988 milliards de dollars sur 2 400 milliards du projet de Budget Bush pour l’année 2005.

La comparaison avec la masse des dépenses sociales en France n’est pas pertinente (2) mais on retiendra que l’Amérique développe un assistanat social énorme, près de 10 ans après la victoire électorale historique des conservateurs en novembre 1994.

Depuis cette date, l’aile conservatrice du Parti républicain majoritaire au Congrès a imposé, jusqu'en 2001, une révision considérable à la baisse de tous ces programmes politiquement corrects, mis en place par le parti démocrate, sous Roosevelt, à l’ère Kennedy ou pendant la présidence de Lyndon B Johnson et cependant le niveau catastrophique des dépenses sociales est encore là !

On doit se représenter en effet que ces dépenses sont destructrices, même aux États-Unis où elles contribuent à tirer vers le bas 50% de la population noire, en subventionnant la "famille monoparentale", ceci en dépit de l'importante réforme de 1996.

On regardera aussi le niveau exact des fameuses subventions agricoles : au total un budget agricole de 19 milliards de dollars contre 5,2 milliards d’euros de politique agricole franco-française et quelque 100 milliards de coût de la politique agricole commune.

L’agriculture subventionnée coûte donc environ 60 dollars à chaque citoyen américain cependant qu’elle coûte à chaque Français environ 90 euros dépensés dans le cadre hexagonal + 300 reçus dans le cadre communautaire…

Si les subventions agricoles sont ineptes en général, elles sont donc 6 ou 7 fois plus ineptes en France qu'aux États-Unis.

La campagne présidentielle américaine va voir se développer de vigoureuses campagnes du Parti démocrate, quel que soit son candidat, contre le déficit et les dépenses militaires. Et on retrouvera dans Le Monde une traduction systématique des demi-vérités du New York Times dont l’alchimie de M. Colombani fera de parfaits mensonges.

Dès maintenant d’ailleurs tous les Parisiens "bien informés" croient savoir que les dépenses militaires conduisent l’Amérique à la catastrophe, le dollar à l’effondrement et Bush à la défaite. C’est extraordinaire ce que les intellectuels français savent ce qui est bon pour les États-Unis, mieux que ne peuvent le savoir les dirigeants américains.

Personne n’a le droit de prétendre savoir, à l’avance, qui l’emportera en novembre 2004 de M. Bush ou de son adversaire démocrate en cours de désignation ; personne ne saurait, non plus, dessiner le scénario de la guerre d’Irak au moment même où la question fondamentale du Kurdistan demeure une inconnue.

En revanche, tout le monde a les moyens de savoir que le déficit américain n’est pas soluble par les méthodes des technocrates français.

Le président Bush a décidé d’aller plus loin dans la politique de baisse des impôts et, sur ce point, il a évidemment raison.

Les monstrueux programmes d’assistanat social constituent un gisement considérable de baisses futures de la dépense publique, non pas à l’encontre des pauvres et des minorités, mais en vue de leur promotion et de leur émancipation.

On ne le comprend pas en France : c’est dommage.

Le peuple le plus intelligent de la Terre aimerait-il les idées les plus courtes possibles ? Heureusement, M. Juppé "reste" pour penser à notre place !

JG Malliarakis
© L'Insolent
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(1) Et il est assez clair que le budget français de la défense est insuffisant.

(2) … compte tenu de la différence des modes de financement et surtout de l'absence d'agrégat des concours publics à la sécurité sociale.

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