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BULLETIN EN TOUTE LIBERTÉ

VENDREDI 27 FÉVRIER 2004

RETOUR À UNE ACTUALITÉ FOISONNANTE

Le flot quotidien de sottises ne s’interrompt pas... La grève des sapeurs-pompiers est, comme d’habitude, orchestrée par la CGT... Le coup de balai ne semble pas venir des forces politiques...

Puis-je l’avouer à mes amis lecteurs ? "L’Insolent" a connu (1) une petite période de démobilisation quasi-vacancière.

Tout va rentrer dans l’ordre et ceux qui ne me demanderont pas de l’interrompre retrouveront à nouveau chaque jour ce lien dans leur boîte aux lettres électroniques.

Ce 26 février en effet on pouvait éprouver le sentiment d’une actualité française à nouveau foisonnante.

Certes, à de nombreux égards, le flot quotidien de sottises économiques et de banalités sociales ne s’interrompt pas.

La grève de 40 % des sapeurs-pompiers est, comme d’habitude, orchestrée par la CGT.

La protestation agricole, celle des viticulteurs, se heurte à l’aveuglement d’un État gorgé de certitudes technocratiques, subventionnistes et réglementaires. Il est vrai que pour une fois la nocivité de l’action des pouvoirs publics est directement sensible aux professionnels. Il est non moins clair aussi que la bonne vieille FNSEA colonisée par l’idéologie pernicieuse de la "JAC" des années 1950 a sérieusement du plomb dans l’aile.

On peut au contraire s’attarder un instant sur l’écume politicienne et observer les remous inhérents à la campagne électorale. Je persiste à remarquer que les enjeux ne seront, hélas, pas du tout conformes au désir de voir naître des pouvoirs régionaux vraiment décentralisés dans notre pays.

On est donc amené à évoquer à nouveau la paradoxale et troublante éviction du principal porte-étendard de la droite nationale. Son inéligibilité réglementaire en Provence n’avait été évoquée ni en 1992 ni en 1998, où les Provençaux avaient voté pour lui en toute connaissance de cause.

Les parachutés de la gauche caviar, propriétaires de si jolies résidences secondaires entretenues par de si gentils jardiniers baignés de soleil, n’ont jamais rencontré les mêmes problèmes. Ils ont simplement reçu des électeurs des messages de désaveu et cela devrait suffire en démocratie.

On constate donc, une fois de plus, que tous les arsenaux réglementaires servent quand cela correspond au bon plaisir d’un système politico-médiatique (2).

Voilà bien les délices de cette vie politique française… pourtant si médiocre.

Et cela nous conduit à la perspective d’un nouveau "sauveur de la droite" en la personne de Nicolas Sarkozy.

Posons alors d’emblée la vraie question. Cet "homme providentiel" n'aura d'intérêt que s'il a l'intelligence, plus encore que l'héroïsme, de clarifier sa position. Ce courage et cette perspicacité ni M. Alain Madelin ni M. Charles Millon, ne les ont eus jusqu’ici. Leurs reculades les ont conduits à l’échec.

En 1993, en Italie, M. Silvio Berlusconi a su au contraire définir, sans hésiter, une alliance électorale de second tour. Cette alliance s'est opérée à la fois au en direction de la droite fédéraliste et populiste du Nord, et de la droite nationaliste italienne (3). Cette orientation a permis à l'Italie de s'engager depuis 10 ans dans la voie de réformes économiques et sociales indispensables, et sans cet accord politique cela aurait été impossible.

Tant que la droite française n’aura pas la lucidité de faire ce que font aussi, à leur manière et en leur propre sein, le parti conservateur en Angleterre, l’Alliance populaire en Espagne, etc.… pays où il n’y a "pas d’ennemis à droite", les vraies réformes nécessaires à la France seront bloquées. Le paradoxe est, pour aller au fond du sujet, que cette absence d’alliance de second tour renvoie absurdement les nationalistes renforcer le camp des adversaires d'avancées nécessaires au relèvement du pays.

Lors d’une réunion de soutien à la liste de Renaud Muselier en Provence, par exemple, ce 25 février, M. Sarkozy a qualifié de "ligne Maginot" le programme protectionniste. Intellectuellement nous ne sommes pas loin d’écrire strictement la même chose, et peut-être l'avons écrit, et démontré, avant M. Sarkozy. Beaucoup d’intellectuels de Forza Italia développent la même analyse… Ils le font intellectuellement, et d’ailleurs : courtoisement (la plupart du temps).

Autre chose que cette critique "intellectuelle", est la condamnation "morale", lancée par les Michel Noir, Carignon, Léotard, Juppé (4).

D’autre part, tout le monde sait parfaitement que beaucoup de gens qui ont voté Madelin le 12 avril 2002, ou, aujourd'hui, de gens qui souhaitent voir monter Sarkozy dans les mois à venir, ne voteront pas pour les listes de l'UMP mais en faveur de leurs concurrents "populistes" aux régionales. Ils le feront discrètement, à tort ou à raison, dans l'espoir d'amener la Droite institutionnelle à infléchir sa ligne actuelle, et afin d'accélérer les réformes.

Alors pourquoi continuer à pratiquer le tabou ? Cela me dépasse. Et c’est probablement pour cela que la politique pure ne m’intéresse guère.

En réalité, un tournant considérable a été abordé par le jugement du 30 janvier à Nanterre car le principal artisan de ces blocages a reçu un coup très grave en la personne de M. Juppé, lui aussi un grand moraliste.

Le coup de balai n'est pas venu des forces politiques, incapables de se réformer elles-mêmes. Ceci a été l'œuvre de l'institution judiciaire.

Une seconde étape commence avec l’enquête relative au très puissant Comité Central des activités sociales d’EDF, où quelque 3 700 personnes, au moins, relèvent d’une "exception culturelle" française contrôlée par la CGT. Si des magistrats politiquement corrects s’en prennent au bastion fondamental de la CGT (5) celle-ci ne pourra pas menacer de faire la grève et de couper l'électricité du Palais de justice !

J’ose à peine imaginer qu’il existerait une corrélation entre l’affaire Juppé et l’affaire CGT.

Je leur souhaite le même sort, en toute justice, en toute équité, en toute égalité.

JG Malliarakis

© L'Insolent

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      1. Certains l’ont remarqué, et m'ont même fait l'amitié de le déplorer.
      2. J’ajoute pour être tout à fait honnête qu’en bon parachutiste le président du FN tient probablement une poignée de ventral en secret depuis le début de cette affaire, qu’il a largement contribué à déclencher lui-même.
      3. Celle-ci est pourtant autrement plus suspecte de sympathies "fascistes" que le FN français puisque parmi ses élus figure par exemple la très emblématique Alessandra "M".
      4. Non, vous ne vous trompez pas de liste énumérative : c’était bien ces gens-là qui préféraient "garder leur âme" plutôt que de souiller leurs sillons d’une alliance impure.
      5. Dont on remarquera par exemple qu’il est le "premier organisateur de spectacles de France" — et pas seulement de spectacles , et ceci sans "intermittence".
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