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BULLETIN EN TOUTE LIBERTÉ

JEUDI 11 MARS 2004

LES DINOSAURES ONT UN PROGRAMME TRANSVERSAL

Et la droite la plus bête du monde tombe dans le panneau

Nos boîtes aux lettres électroniques ne reçoivent pas seulement chaque jour leur petit lot de vermicelle coréen, de pubs absurdes pour vacances improbables, de cochonneries indécentes, de pourriels et de virus, tout cela étant à mettre illico à la corbeille.

Nous avons heureusement connaissance, en revanche, par cet intermédiaire, si nous avons la discipline de le gérer et de le classer, d’une foule de choses bien révélatrices.

L’Actualité royaliste (1) nous présente de la sorte un alléchant programme de colloques dont le plus brillant aura lieu au Palais des Congrès de Nanterre, les 13 et 14 mars. Il s’agira d’évoquer le 60 anniversaire du programme économique et social du CNR, Conseil National de la Résistance.

Sous cette appellation, on doit se souvenir que les partis fondateurs de la future IV république avaient réuni un petit aréopage, essentiellement autodésigné, les conditions de l’époque s’y prêtaient. Quelques vrais patriotes y siégeaient, mais il ne s’agissait pas de résister véritablement, c'est-à-dire au sens militaire du mot. L’affaire Aubrac a rappelé — à ceux qui ont bien voulu la suivre objectivement — que le parti communiste empêchait que l’on donne des armes aux jeunes réfractaires du STO. Ceci explique la mystérieuse absence d’aucun vrai rôle militaire de la Résistance française (2). Mais enfin, on doit aussi en finir avec cette légende selon laquelle en août 1944 Paris se serait libéré tout seul.

Le vrai rôle, très efficace celui-là, du Conseil national de la résistance était le NAP, Noyautage des Administrations publiques. Ce noyautage a permis, grâce à quelques utiles idiots, la mise en place d’un programme quasi communiste.

Le colloque auquel la Nouvelle Action Royaliste invite à se rendre sera donc présidé par M. Jacques Nikonoff, président d’Attac et membre du parti communiste. M. Bertrand Renouvin y interviendra : c'est donc bien une réunion "transversale" comme le programme implicite et explicite qui y sera défendu.

Mais ne nous y trompons pas : les vrais dinosaures d'aujourd'hui vivent dans la nostalgie du marxisme.

Très exactement, cependant, à l'autre bout de la "transversale" on nous invite à "prendre la mesure de ce qui a été détruit par les ultra-libéraux"… Et de citer la liberté de la presse, la démocratie économique, la sécurité sociale, le droit au travail. On pourrait évidemment gloser sur chacun de ces points et de leur formulation archaïque par le groupe de Renouvin, comme par les communistes.

On remarquera ceci : 4 éminentes personnalités de la Résistance sont citées. Il s’agit de Maurice Kriegel-Valrimont, Lucie et Raymond Aubrac, 3 communistes plus 1 non-communiste d'accompagnement. Celui-ci s’appelle Philippe Dechartre.

On se souviendra du rôle précis joué par M. Dechartre en 1981 : il s’employa à router sur les 200 000 noms du fichier RPR un document destiné à assurer la victoire de Mitterrand sur Giscard au second tour. Le détournement du fichier ne fut aucunement sanctionné ni même corrigé par une circulaire en sens contraire qui ne fut jamais ni rédigée ni routée par M. Chirac. Tout ceci a entraîné les conséquences que l’on sait, mais que, peut-être, on ne mesure pas assez, s’agissant du terrible déclin de la France en un petit quart dsiècle.

Je ne me réfère pas ici le mot "gaullisme" car il ne veut rien dire, — ou plutôt il recouvre tout et son contraire. Le grand-père de M. Renaud Muselier a d’ailleurs écrit un excellent livre qu’il faudrait mieux connaître : "De Gaulle contre le gaullisme".

Je constate que la complaisance ou la connivence avec le stalinisme d’hier et d’aujourd’hui peut prendre assurément des formes multiples et variées.

Mettre en accusation l’ultra-libéralisme est leur grande affaire "transversale" des 10 dernières années.

Comme si nous vivions dans un monde "ultra-libéral" !

Quand le Budget américain est passé, en 4 ans, d’une situation excédentaire à 500 milliards de dollars de déficit indépendamment de l’effort de guerre !

Et quand la France est collectiviste à plus de 50 %, taux des prélèvements obligatoires !

Tout ce qui cloche, tout ce qui ne va pas, est présenté par 1 300 000 fonctionnaires de l’Éducation nationale comme de l’ultra libéralisme.

Et dire qu’une partie non négligeable de la droite institutionnelle, officielle, intellectuelle ou culturelle tombe dans le panneau !

Vraiment, Guy Mollet avait raison : c’est bien la droite la plus bête du monde.

JG Malliarakis

© L'Insolent

(1) Numéro 371 daté du 10 mars.

(2) par exemple dans un livre de référence comme l’Histoire de la seconde guerre mondiale de Lidell Hart, lequel comporte, il est vrai, d’autres lacunes.

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