La réunion du Conseil Européen à Bruxelles, comptant dès maintenant 25 chefs de gouvernement, va se trouver confrontée à plusieurs problèmes graves et urgents.

L’un de ces problèmes, à savoir la coordination de la lutte contre le terrorisme, m’incite à reprendre une habitude un peu délaissée (faute de temps) : référencer à l’avance, annoncer pour les lecteurs de l’Insolent, mes émissions sur Radio Courtoisie, celle du 26 mars (1) sera consacrée à un débat entre quelques personnalités fort différentes et son sujet sera précisément "L’Islam et nous" étant entendu, bien sûr, que l’on entendra absolument faire la différence  :

Pour rendre plus claires ces distinctions, j’ai invité :

D’emblée, j’avoue moi-même me poser la question, au-delà de la lutte contre le terrorisme, de savoir quel doit être notre rapport à l’islam comme religion, religion "autre", extérieure à notre identité mais qui me semble interpeller, interroger cette fameuse identité française et européenne.

Parmi les griefs que me semblent nous adresser les islamistes, il y a celui de ne "même pas être chrétien".

Mais à propos, question subsidiaire, que savent-ils eux-mêmes du christianisme ?

En filigrane, il a bien la question de l’adhésion turque à l’Europe.

Cette candidature serait soutenue, à ce qu’on raconte, par les …tats-Unis d’Amérique, lesquels ne font pas partie de l'UE. Mais puisque, géographiquement, la Turquie fait partie du continent asiatique, pourquoi les USA veulent-ils la placer en Europe et pourquoi n’envisagent-ils pas plutôt d’en faire un immense Hawaï, d’un gigantesque Porto-Rico, bien à eux ?

Plus sérieusement, s’agit-il de débattre en jouant au ping-pong ou de nous demander si, parfois, entre gens qui sont "contre l’entrée de la Turquie" ou ceux qui se disent "pour", en toute bonne foi, on ne dit pas la même chose avec des mots différents.

Quand les "pour" nous parlent de la Turquie comme d’un pays "laïc", ont-ils mesuré la place de la liberté religieuse dans ce pays "laïc" ?

Quelles y sont les libertés concrètes reconnues et effectives accordées aux confessions chrétiennes ?

Que se passe-t-il concrètement en Turquie quand un musulman se convertit au christianisme ?

Est-ce compatible avec l’idée que nous nous faisons de la "laïcité" ?

Est-ce acceptable dans le cadre européen ?

Si les négociations en vue de l’adhésion turque permettent de faire évoluer l’Asie Mineure, elles peuvent être positives : tout le monde est preneur de plus de respect des Droits de l’Homme de ce pays — que M. Juppé a déjà imposé, il y a 10 ans, comme membre de l’union douanière.

Bien au-delà, sur quels critères, et sur quels concepts, envisageons-nous la confrontation entre l’Europe, l’Occident, et l’Islamo-terrorisme ?

Est-il inéluctable que le choc des civilisations se produise entre les États membres de l’Union européenne et les pays islamiques ?

Nous avons choisi de dénigrer systématiquement la guerre d’Irak : mais n’en subissons-nous pas inéluctablement les retombées ?

Qu’est-ce d’ailleurs qu’une Europe qui renoncerait à reconnaître ce qu’elle doit au christianisme ?

Ce serait une énorme patate molle de 450 millions consommateurs. Dans la lutte contre l’Islamo-terrorisme, qui est d’ores et déjà une véritable guerre, on ne saurait donner pour gagnante une telle Europe.