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BULLETIN EN TOUTE LIBERTÉ

VENDREDI 2 AVRIL 2004

CIVILISÉS ET BARBARES, CIVILS ET PRÉDATEURS…

Quand donc cesserons-nous de payer une sorte de tribut ottoman aux Barbares extérieurs et aux Prédateurs intérieurs ?

Les atroces événements de Falloujah depuis la fin mars devraient faire réfléchir ceux qui n’ont toujours pas mesuré la situation nouvelle née, dans le monde, du fait des attentats du 11 septembre 2001.

Personne ne peut ignorer d’ailleurs l’atroce rumeur propagée par le parti de la temporisation qui imagine encore pouvoir tourner le dos à la nécessaire solidarité des civilisés face aux Barbares.

Nous n’en sommes plus aux schémas géopolitiques et culturels, propagés depuis quelque 10 ou 20 ans, par les faux lettrés à la Huntington ou les faux stratèges arrogants à la Brzerzinski : nous sommes bien au-delà de leurs petites considérations de frontières "entre cultures". Les lignes de partage passent, et se développent, à l’intérieur même de nos cités. Quand l’Angleterre met à l'ombre un réseau terroriste islamique, il est composé de ressortissants britanniques. Les Barbares sont dans la ville.

En changeant de ministère, M. de Villepin comprendra-t-il qu’on ne pouvait pas sérieusement tenir, au nom de l’indépendance, un discours de connivence extérieure, en direction de ceux qui font désormais pression pour obtenir cette préférence intérieure qu'on appelle "discrimination positive".

Quand il va s’agir de rétablir l’ordre dans les cités, sans doute n’en serons-nous pas réduits à la situation extrême qui ensanglante aujourd'hui le Proche Orient. Mais précisément il s’agit d’arrêter l’escalade avant qu’elle prenne sur le sol de l’Europe le tour dramatique des pays de l'islam.

L’Europe : ce mot va revenir dans l’actualité. On va vers les "élections européennes" de juin. On va parler de "constitution européenne". Et l’on risque fort, une fois de plus de perdre de vue ce qui justifie l’entente entre les nations du Vieux Continent.

N’insistons pas sur la situation de Chypre. On nous demande d’applaudir à un marchandage imposé par le secrétaire général de l’ONU, au mépris de 30 années de résolutions de l’ONU. La petite nation européenne de Chypre, l’ancien royaume des Lusignan, non seulement n’a pas bénéficié du soutien des "grosses puissances" (ou des grandes impuissances) de l’Europe du nord-ouest. Mais encore ces métropoles gâteuses ont rivalisé pour mieux dérouler le tapis rouge devant l'immonde Denktash et surtout devant le renard d’Istanbul Erdoghan, plus subtil, plus intelligent : plus dangereux encore peut-être.

Mais puisque nous en sommes à penser en terme de hiérarchie des dangers comment ne pas se représenter que le danger est d’abord en nous-même.

Comment ne pas comprendre qu’en France, le 31 mars, on a très explicitement expulsé la "société civile" des conseils gouvernementaux. Les gens qui payent des impôts doivent considérer cela comme une sorte de tribut ottoman, qu’ils versent au conquérant énarque, sans avoir même le droit de le discuter.

Économiquement, cette situation est devenue ruineuse, les prédateurs devraient d'ailleurs se préoccuper de l’appauvrissement de leur propre rente. Bientôt les frais de bouche seront comptabilisés, même à l’Élysée. La richesse passée de la France n’étant plus qu’un souvenir, nos politiciens devront réapprendre ce que c’est que le carême, à moins que par lâcheté laïciste, ils le transfèrent sur le mois de ramadan…

Mais nous ne sommes même plus dans l’économie. Georges Valois décrivait ainsi, dans les années 1920, le contact de l’économiste désincarné et du barbare : "Deux plus deux égalent ? demande l'économiste désincarné. Zéro ! répond le Barbare en lui fracassant le crâne !"

Réfléchissons un peu à cette double réforme qui va bientôt s’imposer :

Je sais que le parallèle est osé, car nos gouvernants se veulent de fins lettrés. Ils ont lu, ou ils citent Proust, Balzac et ils connaissent tout de M. de Rastignac. Leurs opposants ne sont que des ploucs et j’en suis un moi-même.

Eh bien le petit plouc que je suis n’a plus confiance, s'agissant de nous défendre, dans les seigneurs de notre république. Suis-je seul dans ce cas ?

JG Malliarakis

©L'Insolent

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