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BULLETIN EN TOUTE LIBERTÉ

VENDREDI 9 JUILLET

LE REPLI COMMUNAUTARISTE ET SA VRAIE NATURE

Le discours officiel français devient de plus en plus dangereux!

Le gentil discours, bien pensant, bien conventionnel, bien équilibré, bien passéiste du chef de l'État ce 8 juillet à Chambon-sur-Lignon, montre combien les autorités de notre république se révèlent totalement dépassées, face aux vrais périls qui menacent notre pays.

Le ministre de l'Intérieur M. Dominique de Villepin dispose en effet depuis mai d'une synthèse fort éclairante de la DCRG (1). Et, bien qu'il s'agisse au départ d'un travail de pur terrain des renseignements généraux, bien que l'inquiétude en soit développée par le quotidien de la pensée unique Le Monde (2), bien que les concepts utilisés en soient souvent flous et contradictoires, on a le devoir désormais de se poser sérieusement le problème de l'aggravation du repli communautariste dans les quartiers dits sensibles des banlieues françaises.

La DCRG joue, ou plutôt elle pourrait jouer, un rôle non négligeable dans le conflit majeur - conflit qui va opposer, semble-t-il, et de plus en plus, les pays occidentaux industrialisés, dans leur ensemble, à un mouvement qu'on ne saurait assimiler à la religion musulmane dans son ensemble.

Cet adversaire peut être qualifié à la fois comme étant le "salafisme" et l'islamo terrorisme. Il s'articule autour du repli communautariste : aucune de ces notions ne recoupe vraiment les concepts dénoncés par M. Chirac le 8 juillet quand il parle du " danger mortel du fanatisme, de l'exclusion, de la lâcheté et de la démission devant l'extrémisme" ou de " la montée des intolérances, du racisme, de l'antisémitisme, du refus des différences". (3)

Si l'on en croit ce rapport de la DCRG daté de mai 2004, il y aurait ainsi en France 630 quartiers spéciaux dont plus de 300 seraient dans une situation de ghettoïsation radicale et dont plus de 200 seraient sous la coupe des prédicateurs salafistes.

Ainsi donc, au total 1,8 million de personnes vivraient de la sorte en dehors des lois de la cité française.

Le point essentiel à considérer, du point de vue du contribuable, est que cette marginalisation par rapport aux lois civiles françaises, n'empêche pas, bien au contraire, cette population de bénéficier des lois sociales et de la redistribution financière d'un pays d'accueil sur lequel, dans l'impunité la plus totale, les prédicateurs salafistes les invitent à cracher.

Les RG retiennent 8 critères :

On peut, certes, se plaire à considérer, avec les rédacteurs du Monde, que tout cela n'est pas très "scientifique".

Remarquons avant tout que nous sommes, en effet, confrontés un problème de méthode, dans une incapacité, de la part des "scientifiques", à repenser la situation objective dans laquelle se trouve la question.

Et ce problème de méthode est essentiel.

Un jugement du Tribunal correctionnel de Paris en date du 6 juillet montre ainsi combien notre logique, aussi bien dialectique que politique et juridique, demeure encore infirme devant le double phénomène du salafisme  et du terrorisme.Les deux concepts sont explicitement associés dans un mouvement comme le GSPC algérien "groupement salafiste pour la prédication et le combat (5). Le tribunal correctionnel de Paris a condamné à des sanctions moins que  symboliques. Six et dix mois d'emprisonnement pour Karim Bourti et Rudy Terranova, cela les conduira à une très prochaine libération, alors que le parquet avait requis 6 ans. Cette indulgence vient de ce que le tribunal a simplement jugé des faits de coups et blessures à l'encontre d'un coreligionnaire jugé modéré, M. Dahmane, président du Conseil des démocrates musulmans à la sortie de la mosquée Omar, dans le 11  arrondissement de Paris.

La tradition juridique française et cartésienne s'est complu, en l'occurrence, à ne pas vouloir associer ces faits à la participation notoire, de ceux qui les ont commis, à une entreprise terroriste qui s'appelle précisément le GSPC : "pour la prédication et le combat."

Dans quelques semaines, les deux hommes seront donc libres et pourront narguer ou menacer leur victime, et leurs complices pourront aller beaucoup plus loin encore. Dans ce genre de circonstance, les commentateurs agréés emploient ainsi quand il s'agit de meurtres commis par des terroristes le mot insupportable d'exécution.

Voilà, très précisément, comment on permet au communautarisme de se développer dans les milieux réputés musulmans : le phénomène se développe par la violence non réprimée, notamment à l'endroit des filles, et, politiquement, par la terreur.

La théorie se révèle donc extrêmement importante, si l'on entend résoudre les problèmes pratiques.

Or, nos esprits "scientifiques", nos journaux et nos technocrates tiennent un discours dénotant une carence intellectuelle totale et une absence de mise à jour. Leurs propos s'articulent autour de théories irrecevables, qu'il convient par conséquent de dénoncer.

1. Première théorie irrecevable : la théorie du "terreau".

À en croire nos rhétoriciens agréés, le terrorisme se développerait, ici et ailleurs, sur le "terreau" de la misère. Et, bien entendu, Le Monde se réfère à l'âge d'or de la Gauche. "C'est, il a y a près de vingt ans, écrit sans rire le quotidien de la pensée unique, en 1985, que François Mitterrand a eu une juste intuition pour mener des actions publiques dans des quartiers que le chômage, l'exclusion, la pauvreté condamnaient à se muer en poudrières exposées à la violence et au racisme."

D'une telle affirmation, les corollaires sont hélas trop connus en politique internationale. Ce sont les innombrables "justes luttes" dont les crimes sont excusés par tous les casuistes laïcs et les théologiens bien pensants de la libération. Leur délirante apologie du crime passe assez bien parce que les occidentaux, croyant toujours au bon sauvage, ne connaissent rien à ce qui se déroule vraiment sur le terrain.

En France même, les Français ont les moyens de savoir de quoi il retourne.

On peut soutenir que cette doctrine attribuée à Mitterrand et qu'on retrouve chez une Borloo, conduit et conduira à persister dans l'alimentation financière des communautés révoltées, et peut-être même à l'aggraver, dans la mesure heureusement restreinte des capacités budgétaires.

2. Deuxième théorie irrecevable : la culpabilité post-coloniale de la France.

Le discours de cette radicalisation passe par la haine historique de la France, et il aboutit aujourd'hui à désigner les juifs comme boucs émissaires. Cette dérive incroyable et inadmissible a au moins le mérite de souligner la crétinisation et la criminalisation des systèmes de références salafistes et islamo terroristes. Il semble quand même regrettable qu'il ait fallu en arriver là pour que l'on réalise, dans les beaux quartiers et dans les cercles bien pensants, combien la mise en accusation systématique du pays d'accueil, le développement sans retenue d'un ressentiment infondé a quelque chose d'intrinsèquement malsain et inacceptable.

L'imaginaire de la révolte se nourrit de ce ressentiment. L'école de la république a-t-elle vocation à continuer de l'entretenir ?

3. Troisième théorie irrecevable : le regroupement familial à sens unique.

S'il est posé en principe que les familles ont le droit de venir là où un travailleur immigré a mis le pied, si la chose est ancrée dans le droit français depuis 1974, c'est au nom d'une considération familiale et sociale touchante. Familles je vous aime : alors, pourquoi là où retourne le chef de famille expulsé de France, la même considération humaniste ne devrait pas s'appliquer à l'épouse, à la concubine, aux enfants, etc. N'est-il pas aussi déchirant pour une phratrie d'être éloignée du père retourné seul dans sa patrie d'origine que quand il était parti le premier ?

Pourquoi cette illusion qu'en France c'est toujours mieux ?

Ou alors pourquoi avoir concédé, à tous ces territoires, une indépendance, que l'on pensait légitime et libératrice ?

4. Quatrième théorie irrecevable : la notion floue de "communauté".

Ce terme est appliqué indifféremment à des groupes qui n'ont rien à voir avec le phénomène du repli communautariste, et qui ne revendiquent pas autre chose qu'une participation à la cité française, notamment la "communauté" juive. Outre que ce dernier concept soit, en lui-même, sujet à caution, il est clair que ceux des Juifs qui refusent l'assimilation s'identifient au sionisme et, à plus ou moins court terme, émigrent en Israël. Si nos musulmans en rupture d'assimilation entendent revendiquer le statut des juifs sionistes, ils ont devant eux une voix royale : retourner au Mali, en Turquie, en Algérie, etc. pays qu'ils ont quittés, sauf erreur de leur plein gré, de manière beaucoup plus récente que les Juifs n'ont été éloignés de Jérusalem.

D'autre part, aucun Juif jusqu'à nouvel ordre n'a posé de bombes dans le métro de Paris, assassiné des prêtres de sa propre religion sous prétexte de modérantisme, etc. Enfin, la présence juive en France est attestée depuis l'époque gallo-romaine, avant même l'arrivée, "l'invasion", des Francs.

Le parallèle entre les éventuels divers "communautarismes" est donc totalement dépourvu de sens. Il est même franchement impudique de prétendre les renvoyer dos à dos puisqu'ils ne sont pas de même nature.

Or, Le Monde comme expression de la pensée unique, semble s'y complaire depuis quelque temps, tout en faisant mine, une fois de plus, de réprouver hautement "l'antisémitisme d'extrême droite" qui, décidément, a bon dos. Vote-t-on pour l'extrême droite dans ces quartiers en repli communautariste ? Cela se saurait ! (6)

Le discours officiel français devient donc de plus en plus dangereux pour les libertés françaises. M. Chirac en a donné l'exemple au Chambon. Si l'on ne corrige pas ce discours, les pratiques de subventions ne s'arrêteront pas et elles persisteront à ravitailler l'ennemi.

JG Malliarakis

©L'Insolent

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(1)  Ne confondons pas la DCRG avec les tristes médiocrités des renseignements généraux dont on annonce régulièrement la disparition en tant que "police politique". En fait la DCRG constitue une des pièces majeures du dispositif français de Renseignement. 

(2)  Le 7 juillet.

(3)  On en arrive à mettre tout cela sur le même registre que la lutte contre "l'homophobie" (danger évidemment mortel, qui fait ravage, comme chacun a pu le constater lors d'un sondage grandeur nature, dans l'électorat parisien).

(4)  Cf. Le Monde.

(5)  Encore qu'ils puissent paraître dissociés s'agissant du Tabligh dont les activités semblent exclusivement vouées à la prédication : pure apparence, répartition des tâches, affirment les spécialistes.

(6)  Il semblerait plutôt que ces quartiers ont "enlevé" aux trotzkistes des voix, beaucoup de voix, aux récentes élections européennes, par le biais de la liste concurrente d'extrême gauche Euro Palestine.Au moins, celle-ci a contribué à priver M. Krivine et Mme Laguiller de leurs sièges à Strasbourg et des émoluments correspondants...

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