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BULLETIN EN TOUTE LIBERTÉ

MARDI 13 JUILLET

PLAIDONS POUR LA DÉFENSE

Hors de ses tâches régaliennes l'État ne possède aucune vraie légitimité

Entendue furtivement ce matin sur les ondes, l'annonce d'un arbitrage budgétaire favorable à la Défense nationale, et même pour la première fois depuis 30 ans, si ce n'est même 60 ans, en faveur de la Marine française, n'était guère perceptible sur les sites des grands quotidiens.

Bien que Le Figaro appartienne au groupe Dassault, bien que nous soyons à la veille du 14 juillet, on cherche vainement l'information, même dans l'édition papier de ce journal. Les Échos n'y consacrent pas une ligne non plus. Nous ne sommes donc en présence que d'une évanescente rumeur. Qu'est-ce d'ailleurs qu'un arbitrage budgétaire, n'est-ce pas, dans un régime juridiquement parlementaire ? Quand 99 % du budget relève, en fait, de la décision des bureaux, de la négociation entre ministères, du rapport de forces entre coulisses administratives, — en droit, les députés votent. Et ils décident, au nom du peuple souverain et du contribuable contraint, sur le petit 1 % restant. Il est donc logique de ne pas parler de l'Armée française, de laisser cette chère vieille chose aux gens qui, comme votre serviteur sont toujours heureux de voir en vitrine un livre du général Bigeard (1).

On verra donc défiler, à l'occasion de la fête nationale, une fois encore quelques régiments de parade sinon d'élite, et les horse guards britanniques sur les Champs Élysées, sans avoir sérieusement choisi, ni même débattu, entre les dépenses dites de cohésion sociale, coiffées par M. Borloo, et Dieu sait si M. Borloo s'y connaît en coiffure, et les impératifs de la défense nationale.

On peut et même on doit, certes, se réjouir des points 61 et 62 du compte rendu du dernier conseil européen tenu à Bruxelles les 17 et 18 juin. Ce document prétend pouvoir se féliciter des avancées de l'Europe en matière de défense. Tout de même, nous en sommes encore à des documents émanant de M. Solana, du type "Consultation OTAN/Union européenne, planifications et opérations". Nous sommes même en recul par rapport au traité d'Amsterdam de 1997, disposant que l'Identité européenne de défense devait reposer sur l'UEO : on ne peut plus guère en effet se faire d'illusion sur l'évanescente UEO, puisqu'elle n'existe plus (2). Il est plus modestement question du très nécessaire État-major commun, l'EMUE, d'un centre d'opérations et d'une Agence européenne de défense et surtout des coopérations renforcées.

Tout cela veut bien dire que, pour de longues années encore, la sécurité européenne repose et reposera presque exclusivement sur l'OTAN, et que la capacité de l'Europe de se défendre elle-même dépend et dépendra pendant une période non déterminée, des efforts nationaux consentis, dans ce domaine, par chaque État-Membre.

Comme cet effort, en démocratie, découle de l'esprit de défense de chaque peuple, une telle question ne saurait être éludée.

Or, l'expression même de "cohésion sociale", qui strictement ne veut rien dire, est l'instrument dialectique de la destruction de cet esprit de défense, elle donc l'outil de l'autodestruction nationale.

Aujourd'hui, les tâches régaliennes sont plus que jamais la défense des frontières, la sécurité des personnes et des biens, la fameuse sûreté érigée en dogme intangible par la Déclaration de 1789, l'application par la magistrature des lois et des contrats. Plus que jamais, ces tâches régaliennes de l'État, hors desquelles il ne possède aucune vraie légitimité, sont à la fois indissociables et manifestement elles sont négligées. S'il existe des choix prioritaires, ce sont ceux-là. Or, ils représentent à peine 20 % du budget. Il serait, sans doute, un peu extrême de prétendre rayer d'un trait de plume les 80 % surnuméraires, mais il est probablement nécessaire d'envisager de les diviser par 2 le plus rapidement possible. Toute autre perspective est destructrice du pays.

Plaider pour la défense devrait relever d'une évidence.

Parmi les rares habiletés de M. Chirac depuis 2002, notons le fait d'avoir confié cette tâche à Mme Alliot-Marie. Le parallèle avec la triste époque qui suivit la bataille d'Azincourt et le traité de Troyes, s'arrête assez vite, dans la mesure où l'effort de défense de la France n'a plus à se concevoir "contre" (3) mais aux côtés des voisins, amis et cousins, face aux barbaries multiples, aux anarchies et aux réseaux terroristes ensanglantant la Planète.

 

JG Malliarakis
©L'Insolent

(1) "Ma Guerre d'Indochine", réimprimé par les Éditions du Rocher.

(2) En vérité, elle n'avait jamais existé pendant 50 ans que sur le papier.

(3) Contre le voisin, anglais, allemand, néerlandais ou espagnol, la stratégie et la diplomatie françaises ont trop longtemps étaient pensées en termes "d'alliance de revers". Cette tradition s'exprime, aujourd'hui encore, de manière putride et dégénérée, dans certains cercles d'influences parisiens que nous devons tenir pour décadentiels. Totalement inadaptée au monde actuel, elle explique bien des erreurs contemporaines de nos dirigeants et de nos faux lettrés.

PETIT COURRIER Le 13 juillet un de mes correspondants m'écrit :

Dans un e-mail daté du 12 juillet 2004 à 14 h 24, de Paris, jg.malliarakis@wanadoo.fr a écrit : http://www.europelibre.com/CL2004/etl040712.htm

M. Guillaume Sarkozy lâche cette phrase inquiétante et révélatrice : "Nous avons besoin du Maghreb comme l’Allemagne a besoin des pays de l’Est"

Cher Monsieur Malliarakis,

Je n'ai pas lu l'article du Figaro, mais j'aurais tendance à être du même avis que Guillaume Sarkozy, non pas sur le fait d'imposer quoi que ce soit, sinon l'idée qu'il vaut mieux encourager les entreprises françaises de fabriquer leurs textiles au Maghreb avec du personnel local, plutôt que d'importer la main-d’oeuvre pour fabriquer en France. D'où l'idée de dire que nous avons besoin du Maghreb.

Qu'en pensez-vous ?

Voilà ma réponse :

Présenté comme cela, je suis absolument d'accord.

Vous auriez gagné à lire l'urticant article.

Ce que je refuse c'est l'accord avec la CGT pour imposer un cadre dirigiste, étatiste et, en fait, protectionniste à la nécessaire coopération franco-africaine et pour IMPOSER une idéologie prétendument "black-blanc-beur".

Laissez faire !

Libre échange des biens, libre circulation des capitaux et chacun chez soi = respect des droits de propriété.

JGM

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