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BULLETIN EN TOUTE LIBERTÉ
JEUDI 2 SEPteMBRE 2004

LES CIVILISÉS DOIVENT S'UNIR FACE AUX BARBARES

Les forces mauvaises, qui menacent chacun de nos pays, sont alimentées par des complaisances économiques, des faiblesses juridiques et des idéologies politiquement correctes.

Au moment où la crise des otages français en Irak prend un tour décisif comment ne pas opposer à ces images terribles de guerre et d'affrontements sans fin celles de la trêve olympique. Déjà, 776 ans avant Jésus-Christ, cette trêve avait été inventée pour délimiter l'espace toujours fragile et alors étroit du monde civilisé face aux menaces constantes du chaos et de la barbarie.

Comment, en effet, ne pas avoir présent à l'esprit, par exemple, en contraste avec ces nouvelles alarmantes d'otages affreusement détenus, massacrés ou marchandés, en Irak par les barbares, le spectacle au même moment du dernier vainqueur olympique, triomphant lors de l'épreuve reine du marathon, la remise de 301e médaille d'or à l'Italien Baldini.

Comment ne pas avoir aimé son émotion et partagé avec lui un instant le frémissement romantique du Risorgimento aux accents de "Fratelli d'Italia"?

Le contraste n'est pas seulement saisissant. Il me semble éclairant.

Il y a, à l'évidence, aujourd'hui, plus encore que dans l'Antiquité, d'un côté les civilisés, de l'autre les Barbares.

On doit approuver bien sûr, dans leur principe ou, à tout le moins, dans leur finalité, les efforts accomplis pour libérer les deux otages journalistes français.

Mais on devrait faire mieux, et il est aussi de notre devoir de nous solidariser des autres otages, pas seulement en leur qualité de journalistes, mais aussi comme Européens : 48 heures auparavant, le compatriote (et paronyme) de Baldini, l'infortuné Enzo Baldoni était assassiné lâchement par ses ravisseurs sous prétexte de faire chanter son gouvernement. Puis ce fut le tour de 12 otages népalais, etc.

Baldoni hier, Chesnot et Malbrunot aujourd'hui, ce ne sont pas un Italien et deux Français, ce sont trois Européens.

Face au crime, nous devons donc faire bloc, au nom de l'Europe et au nom de l'humanité libre, celle qui a le droit de se réjouir de la paix, de se retrouver sans affrontement, librement.

On peut toujours trouver bien sûr dans les Jeux Olympiques eux-mêmes, - tous les grincheux, tous les Alceste l'ont toujours déploré, - une part de fête plébéienne, brutale, épaisse, dionysiaque pour ne pas dire bacchanale. Il en était déjà ainsi dans l'Antiquité.

Toute fête comprend cette dimension.

Mais il faut aussi se rendre compte de ce qu'a pu être la formidable émulation, la sympathique confrontation dans la Paix entre des nations, des jeunesses, côtoyées, souriantes, au hasard cet été dans le métro d'Athènes : Polonais, Brésiliens, Russes, Pakistanais, Japonais etc. Aucune agressivité comme on en voit hélas trop souvent à la faveur des manifestations de masse autour du jeu de podosphère (1).

Cette compétition pacifique, et néanmoins ardente, nous ne pouvons que la souhaiter comme l'image même du monde libre de demain.

Ce monde vraiment libre sera certes nécessairement multipolaire. Il faut entendre par là qu'il donnera sa chance parmi quelque 200 nations et sur les 5 continents à des expressions diverses, à des civilisations différentes, pas seulement à l'héritage gréco-romain, pas exclusivement au seul rêve nord-américain, pas nécessairement non plus le modèle franco-français, étroitement enserré dans le moule étouffant du scientisme, du cartésianisme et du jacobinisme. Il donnera sa chance à tous et bien entendu à la Chine, à l'Inde, à la Russie, — cela s'inscrit de plus en plus dans les faits ... et pourquoi pas à l'Europe si elle sait retrouver les chemins de la liberté et de l'identité.

On ne doit donc pas adhérer à la théorie d'un Huntington et à la pratique du choc des civilisations : en revanche, ce à quoi nous assistons effectivement c'est au conflit des civilisations contre les barbaries.

Que ces barbaries convergent toutes, entre islamo-terrorisme, reliquats des économies centralisés soviétoïdes, réseaux mafieux alimentés par l'argent des narcotraficants, pour en former une seule, ordonnée autour d'un éventuel "axe du mal", — ou qu'au contraire elles ne constituent qu'une nébuleuse, — voilà certainement un faux débat.

Nous savons assez bien, à l'intérieur de chacun de nos pays, actuellement civilisés  ce qui peut les faire basculer demain dans l'espace des barbaries.

Nous devons aussi prendre conscience que les mêmes forces mauvaises sont alimentées par les complaisances économiques, les faiblesses juridiques, les idéologies qui s'autoproclament politiquement correctes, et les vieux réseaux de désinformations remontant à l'époque du communisme flamboyant.

Faut-il une fois plus, à l'usage de ceux qui auraient manqué les épisodes précédents chercher à en dresser la liste exhaustive telle qu'elle est observable en France ?

Ce serait peut-être sous-estimer la sagacité de nos lecteurs habituels.

Un rappel constant en sera cependant indispensable, à l'usage de la plupart de ceux qui nous entourent plus largement, car ils perdent trop souvent de vue la scène totale où se déroule le drame du présent.

Leurs réflexes civiques les amènent trop souvent à oublier que l'ordre légal apparent de notre république, résulte bien souvent d'un désordre institué : ainsi en sera-t-il dans le débat de l'application de la petite loi médiocre et mal conçue, tendant à mettre au goût du jour la laïcité de 1905 à usage scolaire, et de tant d'autres débats faussés.

Oui, face à la barbarie, le combat des civilisés se révèle chaque jour plus urgent. Et la civilisation commence par le respect des racines, la conscience des identités, la défense des libertés et des responsabilités.

JG Malliarakis

©L'Insolent

(1) En français football.

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