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BULLETIN EN TOUTE LIBERTÉ
MARDI 5 OCTOBRE 2004LE RÉFÉRENDUM N'EST-IL QU'UN LONG FLEUVE TRANQUILLE ?
Quand les aveugles se proposeront de conduire des paralytiques : les destinées européennes ne sauraient être prises en otages par les médiocrités de notre personnel dirigeant...
Au commencement était un débat, très important, sur la Constitution européenne.
Rappelons d'abord à ce sujet qu'une constitution n'a pas besoin d'être écrite en un seul document pour exister. Ainsi en était-il par exemple de la constitution de l'ancienne monarchie française, qui a duré quelque mille ans, mais également de la monarchie britannique, qui a développé ses propres institutions à partir du XIIIe siècle sur le socle de la Grande Charte.
Simplement, de telles réalités institutionnelles empiriques et additives avaient hérité de l'histoire la plus longue, où des arbitrages séculaires ont été opérés entre les différents pouvoirs, avant même que Montesquieu posât le principe, un peu scolastique, de leur séparation.
On peut donc soutenir, que, depuis les traités de Maastricht, Amsterdam et Nice, l'Union européenne est déjà dotée d'une "constitution" informelle résultant de diverses dispositions de ces traités :
Or, ces dispositions sont actuellement éparses. Il était donc souhaitable, sinon indispensable, d'entreprendre de les ramasser, et, au passage de les rationaliser, en un seul document. Et il est parfaitement logique, de la sorte, que le traité constitutionnel en projet ne se contente pas de consolider les textes existants. Il leur donne une relative cohérence. Il leur apporte même de nouveaux éléments comme l'institution d'un Ministre des Affaires étrangères vice-président de la Commission. Une telle démarche constituante est légitime. Si elle échoue, les traités en cours s'appliqueront néanmoins, dans toutes leurs dispositions plus ou moins chaotiques. En particulier entrerait pleinement en application le dernier en date, le médiocre traité négocié puis signé à Nice en 2000-2001, essentiellement préparé sous la présidence française par les plus caractéristiques représentants de la Chiraquie, notamment M. Juppé.
Dans ces conditions je suis porté à approuver, malgré le mépris que le p. de la r. m'inspire ordinairement, le recours au referendum afin de permettre la ratification du Traité constitutionnel dans sa rédaction plus ou moins définitive arrêtée le 18 juin sous la présidence irlandaise.
Cette rédaction n'est à l'évidence pas parfaite. Elle résulte d'un compromis et les 30 pages sur lesquelles se sont accordées les différentes tendances existant au sein du conseil européen les 17 et 18 juin me paraissent, à cet égard, plutôt positives.
Il semblait plutôt habile, sur ce terrain, de contraindre la classe politique à un exercice de vérification des convictions relatives à la construction européenne. De ce point de vue, on a pu estimer à sa juste valeur l'attitude de M. Fabius ; si on prend ses déclarations au sérieux, il s'agit ni plus ni moins d'entraîner le parti socialiste dans une logique exceptionnelle en Europe. Cette prise de position le rend singulièrement proche de l'allié électoral communiste. Pour la gauche du PS, pour Fabius après Strauss-Kahn, et à l'instar d'Emmanuelli et de J. Dray, cela revient à refuser qu'une constitution ne soit pas assez fidèle à quelque chose qui ressemble aux "acquis de la révolution d'octobre"; on reproche au texte de ne pas figer un prétendu "modèle social" dans l'éternité, au mépris d'ailleurs des évolutions de l'opinion.
Cette attitude a quelque chose d'extrême si on veut bien pendre connaissance de la Charte des Droits fondamentaux insérée dans cette loi fondamentale, et dont la démarche tend, déjà, à poser comme définitives les opinions éphémères du politiquement correct : par exemple, la Constitution européenne bannit la peine de mort et ajoute même que "nul ne sera exécuté". Cette opinion de bon aloi, sera-t-elle opposée aux assassins ? Les constituants, réunis autour de M. Giscard, n’y ont pas pensé. D'autres pétitions de principe s'étalent, de la même manière, sur de larges pages, comme par exemple le "haut niveau" de "défense de l'environnement", de "protection sociale", etc.
On peut penser que cette Charte est risible, et qu'elle a vocation à se révéler nuisible, et telle est ma conviction personnelle ; il se trouve cependant qu'elle est d'ores et déjà inscrite dans l'acquis communautaire. Rejeter le texte actuellement proposé du Traité constitutionnel n'abrogera pas la niaiserie de la Charte (1). La seule chose qui pourra aboutir, et qui aboutira un jour ou l'autre, c'est le développement d'un vaste courant d'opinion en faveur d'une Europe de conception renouvelée, ce que j'appelle de mes vœux sous le nom d'Europe des libertés. C'est ce mouvement d'opinion, lorsqu'il sera clairement majoritaire en Europe, et dans la mesure où il sera conduit par des gens un peu plus lucides que nos prétendus "libéraux" et "réformateurs", qui balayera ces vieilleries dont les populations de nos 25 pays mesureront de plus en plus la vacuité.
Bref, les arguments logiques en faveur de la ratification du traité l'auraient naturellement emporté sur les frayeurs illogiques alimentant la tentation de voter "non". Cela d'autant plus que le referendum, plus ou moins "promis" par le chef de l'État, si tant est qu'une telle notion de "promesse" soit rapportable un tel personnage, à l'horizon 2005 aurait probablement porté non sur le traité dans son ensemble, mais sur les modifications nécessaires à apporter à la Constitution franco-française de 1958, afin d'aller plus loin dans la construction européenne.
Si on pose ainsi la question aux Français, en vertu de l'article 11, l'opération semblait vouée à une réussite supérieure à celle de septembre 1992, quand M. Mitterrand a imaginé de faire ratifier le traité de Maastricht, et que 49 % des Français ont voté non.
La perspective référendaire, appliquée aux seuls moyens de ratifier le Traité constitutionnel européen, aurait alors représenté, en elle-même, un pari beaucoup moins risqué que l'on aurait pu le croire a priori. Les hommes politiques comme Fabius ou Emmanuelli qui se sont engouffrés dans la démagogie du "non", auraient rapidement été alignés sur les protestataires habituels, souverainistes retardataires et autres diplodocus.
Tous ces calculs brillants ont été mis en péril par la rivalité entre M. Chirac et M. Sarkozy, et par leurs surenchères typiquement bonapartistes autour de la démarche référendaire. Rappelons d'ailleurs que M. Sarkozy avait précédé M. Chirac, déjà, dans la demande d'une ratification référendaire du Traité constitutionnel.
Le président a donc le 1er octobre, dans une déclaration faite à Strasbourg aux côtés de Herr Schroeder, annoncé qu'il suivait son ministre et concurrent, en entrant désormais dans une autre démarche, beaucoup plus explosive, tendant à soumettre à référendum l'hypothèse d'une adhésion de la Turquie.
En effet, au fur et à mesure que la question de la Constitution était agitée, on découvrait que d'excellents rhéteurs, comme M. de Villiers, s'emploient à obscurcir le sujet et à faire confondre, dans l'esprit du grand public, "ratification de la Constitution" et "adhésion de la Turquie". Ceci représente pourtant un contresens absolu, notamment à l'examen du Traité lui-même, lequel dispose très explicitement que toute adhésion d'un nouvel État serait soumise à l'unanimité des actuels 25 participants de l'Union.
Or, il pourrait paraître, sans doute, quelque peu désarmant que les politiciens qui nous dirigent aient besoin de recourir à un referendum pour constater cette évidence que la Turquie n'est pas une nation européenne. Un voyage en Asie mineure, de préférence en car, un déplacement à la mosquée ou même, pourquoi pas, un trajet en métro dans certains quartiers de Paris ou une visite non guidée de Mulhouse suffirait amplement à les renseigner.
Je veux dire par là que si nos dirigeants, nos énarques et nos maîtres ont besoin de l'avis de ma concierge, sur un point de géographie aussi banal, lisible dans n'importe quel atlas, et finalement si proche de nous, comment diable peut-on imaginer que les Français moyens, les lecteurs de la Nouvelle République du Centre Ouest disposent des éléments d'information pour juger de la grande politique et notamment des structures institutionnelles les mieux adaptées à la construction européenne ?
Ce paradoxe disqualifie donc, à l'avance, tout recours à un concept de "pédagogie". En règle générale, ce mot de "pédagogie" est tout à fait inquiétant. On l'utilise pour couvrir le bourrage de crâne effectué par les politiciens, l'intimidation opérée par de soi-disant "sachants" et le tamisage de l'opinion par les cercles philosophiques, professionnels du mensonge éhonté.
Mais en l'occurrence, ce mot de "pédagogie" est, de surcroît, particulièrement mal venu.
La soi-disant "pédagogie" sera conduite par des gens qui ignorent tout du dossier turc.
Les aveugles se proposeront de conduire des paralytiques.
Nos politiciens et leurs relais d'opinion, doctes grands électeurs "philosophes" qui forgent le monstre appelé "opinion publique", dans les salons de coiffure, dans les loges du Grand Orient, au cours des réunions du Rotary Club, sur les zincs de bistrots et autres lieux, tiennent pour quantité négligeable d'innombrables "points de détails".
Par exemple on s'est, à juste tire, ému, d'un bout à l'autre de l'Europe, d'un projet d'amendement à l'un des articles du nouveau code pénal turc, celui qui prévoyait de rétablir la pénalisation de l'adultère. Formidable désinformation ! Il a suffi qu'après une scène de genre digne de Marius, cet amendement soit retiré et que le nouveau code soit voté sur le papier, pour que tout rentre dans l'ordre. Personne ou presque ne s'est ému, en revanche, de dispositions telles que celle de l'article 127 de ce "nouveau" Code pénal qui interdit de considérer comme un fait historique le génocide arménien de 1915 ou de proférer des jugements du genre "l'armée turque doit se retirer de Chypre" (2) ! Et tant d'autres dispositions restrictives des libertés démocratiques les plus élémentaires demeurent occultées, dans un pays où le pouvoir informel de l'armée demeure tentaculaire !
Autre exemple : il est couramment admis que l'un des arguments en faveur de l'entrée de la Turquie serait que cela "donnerait sa chance à l'islam en Europe", comme si cette religion se trouvait persécutée sur notre continent. Et surtout, nous fait-on miroiter, ceci permettrait de jeter un pont entre l'Europe et le monde musulman. Ce pays qu'on nous présente si souvent comme laïc, appartient en effet à l'Organisation de la conférence islamique. En janvier 2003 il a même été jusqu'à annoncer sa candidature à la Ligue Arabe ! "Je suis oiseau voyez mes ailes, je suis souris vivent les rats" dit la chauve-souris de La Fontaine. Or, dans de nombreuses circonstances le nationalisme militaire turc se trouve être, aussi, une entrave au dialogue entre musulmans et Européens (3).
Ah certes, il n'est pas interdit non plus de prendre au sérieux, de s'arrêter quelques instants à considérer la doctrine britannique en la matière. À de nombreux égards, en effet, le gouvernement de Londres émet des critiques pertinentes au sujet de la construction européenne. Quand il négocie sur le terrain fiscal et social pour obtenir que l'unanimité demeure la règle dans ces matières, il fait évoluer l'Europe vers une notion de compétition fiscale de type intérieur suisse, où la marge de diversité entre les cantons aboutit à une fiscalité plus raisonnable que celle de pays centralisés comme la France, l'Italie… ou la Grande Bretagne.
Simplement, ici et sur ce point précis, s'agissant des limites de l'élargissement, la théorie londonienne se révèle cyniquement anti-européenne et retardataire. Car on nous assure que l'habile diplomatie Royaume-Uni serait très favorable à l'entrée de la Turquie en Europe.
Certains de nos amis Anglais pensent, peut-être, que l'Europe doit définitivement se contenter d'être une sorte de club d'États souverains pratiquant le libre-échange, et liés par un accord militaire dans le cadre de l'Otan. Si un tel club de nations alliées avait quelque raison de fonctionner avec la Turquie, laquelle bénéficie depuis 1995 d'un accord d'Union douanière avec l'Europe, on aurait eu l'occasion de le mesurer par une véritable institutionnalisation de ce qu'on appelle l'Eurogroupe de l'Otan. Nous sommes en Europe, en effet, largement tributaire de ce système de défense antisoviétique conçu en 1949. Il a rendu par le passé des services qu'on n'a pas le droit d'oublier. Mais il fonctionnerait aujourd'hui à vide si en 1999 M. Chirac, sans passer par l'ONU, n'avait demandé au gouvernement Clinton de bombarder Belgrade. Or, si à l'époque du traité de Maastricht, négocié en 1991, et du traité d'Amsterdam, signé en 1997, on affirmait que l'identité européenne de défense reposait sur l'Union de l'Europe Occidentale, cette fiction d'UEO n'existe pratiquement plus. Subsiste une assemblée de l'UEO : elle est symboliquement présidée par un Luxembourgeois, c'est-à-dire par le représentant d'un pays, charmant et estimable, mais qui n'a plus d'armée. Nous en sommes revenus au point où le projet de traité constitutionnel fait donc désormais explicitement référence à l'Otan. Pourquoi cette institutionnalisation de l'Eurogroupe englobant la Turquie n'a-t-elle jamais eu lieu depuis plus d'un demi-siècle ?
Ah, certes, nous devons avoir conscience que l'affaire de cette candidature de la Turquie, à la veille des recommandations annoncées pour favorables de la Commission européenne, ne s'arrêtera ni au rapport de M. Verheugen, ni aux démarches des technocrates décidés à faire passer coûte que coûte cette affaire. Il est pittoresque de voir comment les mêmes cercles feutrés, friqués, hypocrites et se disant "bien informés", qui expliquaient aux Français patriotes avant 1962 qu'il n'était absolument pas raisonnable que l'Algérie demeurât un ensemble de départements français (4) vont chercher, par les mêmes moyens, à nous imposer l'idée que les Turcs sont européens. Ils vont le faire par tous les moyens et cela va durer peut-être pendant 10 ou 15 ans. Ils vont le faire en nous faisant miroiter notre propre autodétermination, mais en rejetant la perspective d'un vote, on ne sait pourquoi, à une échéance très lointaine (5). Ils ne se rendent pas compte qu'à l'arrivée ils auront certainement réussi à détériorer pour très longtemps les relations entre Européens et Turcs, le jour où, bien évidemment il faudra dire à ces derniers, et plus tard cela sera dit plus ce sera douloureux, qu'ils ne font pas partie de la famille.
Non, la voie référendaire ne sera pas un long fleuve tranquille.JG Malliarakis
(1) À l'heure actuelle la Charte n'existe qu'à l'état de déclaration politique commune émanant, en théorie, du Conseil européen, c'est-à-dire de l'unanimité des États-Membres. Ce serait mal connaître le fonctionnement du "droit dérivé" que d'en croire, de ce fait, la portée limitée. En effet, "depuis décembre 2000", disent les documents de la Commission européenne, "la Charte devient de plus en plus palpable". En particulier, "certains juristes européens et notamment les avocats généraux auprès de la cour européenne de Justice, la mentionnent régulièrement dans leurs décisions". Ce document de 22 pages ne fait pour l'instant l'objet d'aucune contestation substantielle, sinon de la part des idéologues de gauche qui le trouvent insuffisant. Si le projet de traité, — dans lequel la Charte actuelle est incorporée — se trouvait rejeté, il y aurait plutôt lieu de redouter une aggravation des formulations de celle-ci à l'occasion d'une nouvelle mouture.
(2) Le satirique Courrier du Chiraquistan numéro 14 du 30 septembre 2004 parle à ce sujet d'une "Loi Gayssot à la turque".
(3) Voila par exemple le texte intégral du communiqué de l'Union Européenne en date du 1er octobre :
Communiqué de Presse au sujet du Forum commun Union Européenne - Organisation de la Conférence Islamique.
La Turquie a décidé, aujourd’hui 1er octobre, d'annuler le deuxième forum commun Union Européenne - Organisation de la Conférence Islamique qui devait avoir lieu les 4 et 5 octobre prochains à Istanbul. Cette décision a été prise après que l'Union européenne ait annoncé qu'elle ne serait pas en mesure d’assister au forum, la question du nom sous lequel la communauté chypriote turque serait représentée n'ayant pas encore été résolue.
La Turquie a approché la présidence dès le début de l'année 2004 pour l'informer de son désir d'organiser un deuxième forum commun Union Européenne - Organisation de la Conférence Islamique et pour lui demander son soutien afin que les Pays-Bas servent de médiateur auprès de l'Union européenne. La Présidence s'était alors déclarée enchantée d'accéder à cette demande.
À la consternation de la Présidence, un premier problème a surgi rapidement lorsqu'il s’est révélé que la Turquie avait envoyé une invitation à tous les États membres de l'Union Européenne excepté Chypre. Les 25 membres de l'Union Européenne jugent cette action inacceptable mais ont toutefois insisté sur le fait que le forum est vital au dialogue entre l'Union Européenne et les Pays islamiques. L'Union a alors décidé d'accepter un compromis qui permettrait à la Turquie d'inviter tous les États membres par l'intermédiaire de la Présidence, lui évitant ainsi de devoir inviter Chypre directement.
Le problème qui a conduit à l'annulation du forum n'est apparu qu’au stade tardif des préparatifs, lorsque la Présidence a été informée fin juillet du souhait de la Turquie d'autoriser la communauté chypriote turque à participer au forum commun Union Européenne - Organisation de la Conférence Islamique en tant qu'observateur sous le nouveau nom "d'État chypriote turc", à la place du nom utilisé en 2002 de Communauté islamique turque de Chypre. Selon la Turquie, ce changement serait dû à la décision prise par l'Organisation de la Conférence Islamique, lors de sa réunion annuelle en juin, de changer le nom de la communauté chypriote turque, en tant qu’observateur à l'organisation de la conférence islamique, en "État chypriote turc".
Lorsque la Turquie a annoncé le changement de dénomination au cours d'une réunion informative entre l'Union Européenne et l'Organisation de la Conférence Islamique, la Présidence a immédiatement déclaré que ces nouvelles données modifiaient la situation par rapport au premier forum Union Européenne - Organisation de la Conférence Islamique. L'Union Européenne s'est cependant déclarée prête à accepter une solution ad hoc dans le cas spécifique de la réunion informative. Elle a par contre informé la Turquie en plusieurs occasions du fait que l'Union Européenne refusait la participation de la communauté chypriote turque sous le nom "d'État chypriote turc", et l'a enjoint de trouver une solution pratique à la situation.
L’Union Européenne a elle-même essayé de trouver une solution jusqu'au dernier moment et a en outre proposé plusieurs alternatives, mais la Turquie les a toutes rejetées. Au cours des nombreux contacts entre la Présidence et les autorités turques, la Turquie n’a jamais montré qu'elle était prête à considérer un changement et a décliné toute responsabilité, considérant, en tant que pays d’accueil, être liée par la décision de l'Organisation de la Conférence Islamique.
La Présidence souhaite souligner que ce à quoi l'Union Européenne s'oppose est l'usage de ce nom au sein d'un forum auquel elle participe, car cela pourrait suggérer que l'Union Européenne ne reconnaît aucune autre entité que la communauté chypriote turque. La possibilité d'une déclaration de l'Union Européenne de non-reconnaissance, en début de forum, a été soigneusement envisagée mais n'a pu qu'être rejetée, car cela ne résolvait pas les problèmes politiques et légaux de façon satisfaisante.
L'Union Européenne attache une grande importance au dialogue avec le monde islamique, et ce deuxième forum Union Européenne - Organisation de la Conférence Islamique aurait pu être une excellente occasion de le renforcer et l'approfondir. La Présidence, déçue et contrariée, a cependant dû se résigner à conclure qu'elle n'avait d'autre option que de ne pas assister au forum Union Européenne - Organisation de la Conférence Islamique et de conseiller aux États membres de l'Union Européenne de faire de même. Il est regrettable qu'une question périphérique au forum lui-même conduise à une telle conclusion. Les États membres de l'Union Européenne espèrent sincèrement qu'une occasion se représentera bientôt de continuer le dialogue entre l'Union Européenne et le monde islamique.(4) Vous rendez-vous compte de ce que sera l'Assemblée nationale ? disaient-ils en aparté.
(5) Il faut rendre hommage à M. François Bayrou, le premier à avoir dénoncé ce leurre du "referendum différé".
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