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BULLETIN EN TOUTE LIBERTÉ
VENDREDI 22 OCTOBRE 2004

PAS D'ENTREPRISES SANS ENTREPRENEURS

Il est grand temps faire découvrir aux dirigeants français la nécessité des entrepreneurs

M. Raffarin, aurait donc déclaré (1) en réponse au reproche du président du Medef de n'avoir rien fait pour les entreprises et, surtout, de persévérer dans l'erreur fiscaliste et réglementaire : "Je suis attaché à l'avenir des entreprises, même si lui parle plus souvent des entrepreneurs".

Cet échange de propos est le fait de deux personnages, dont il ne s'agit ni d'accabler l'un, ni d'encenser l'autre. La question du distinguo entre entreprises et entrepreneurs nous semble en effet trop importante pour l'investir dans des polémiques plus ou moins politiciennes.

Ce distinguo nous paraît en effet d'une importance capitale, si l'on veut bien se préoccuper, au-delà des affrontements stériles, de l'avenir de l'économie, mais aussi de la société françaises.

Parmi les carences de notre pays, figure le petit nombre des entrepreneurs, comparativement à d'autres nations de taille comparable : en gros 3 ou 4 fois moins que l'Italie.

Les statistiques, y compris celle de la "création d'entreprises" sont infirmes. Elles ne reflètent qu'imparfaitement le phénomène.

Faut-il refuser de tenir compte des "installations agricoles", de moins en moins nombreuses ? Faut-il vraiment distinguer les "professions (dites) libérales", qui le sont de moins en moins, car elles sont de plus en plus encadrées, contingentées, soumises au numerus clausus, etc. ? Faut-il assimiler un "intermittent du spectacle" à un artisan ? Faut-il opérer parmi les indépendants du bâtiment ou du taxi un tri entre les "faux artisans" les uns turcs, les autres africains ou chinois, considérés par la CGT comme des salariés au rabais surexploités à raison de leur faible protection sociale ? etc.

Toutes ces questions nous montrent combien, qualitativement nos regards sont déformés par l'aveuglement pseudo-corporatiste et malthusien, et par le mépris dont les Inspecteurs des Finances et les gens des médiats accablent en fait tous les professionnels et tous les entrepreneurs.

La persécution larvée des entrepreneurs individuels dans la société française pousse une part non négligeable de notre jeunesse à s'expatrier.

Il s'agit donc bien, avant tout d'un problème qualitatif, et la question de l'image de l'entrepreneur, de l'artisan, de l'indépendant, du commerçant ou de l'industriel, commence dès l'école.

Quand le gouvernement Fabius a imaginé de relancer en France l'image de l'entreprise, il a programmé la rencontre des jeunes avec M. Bernard Tapie. Il en est resté quelque chose. Il est vrai que ce comédien de qualité a choisi, désormais, comme pays de résidence la Belgique. Quand on emmène les élèves au cinéma sur subventions publiques, c'est pour voir un film historique, économique, culturel, sociologique, très "objectif" c'est évidemment le navet marxiste "Germinal". Quand on conseille aux lycéens la lecture d'une revue c'est "Alternatives Économiques". Tout est à l'avenant.

L'idée centrale de tous les religionnaires séculiers, détenteurs monopolistes du "pouvoir culturel" c'est qu'on s'enrichit seulement au détriment des autres. Une telle idée ne peut aboutir qu'à la répression pure et simple des créateurs de richesses.

Déposer un brevet, s'inscrire au registre du commerce, s'installer à son compte, ou élever des moutons c'est le rêve de la majorité des jeunes Français, de toutes conditions, à l'exception sans doute des Inspecteurs des Finances. Tout est fait pour que ce rêve devienne cauchemar, et pour que le docteur Freud associé au docteur Trotski vienne en démontrer l'impureté abyssale.

Si les symptômes persistent, Bercy, l'Urssaf et l'Organic s'en chargent ! Une taxation effarante des revenus personnels, plus 10 % de CSG (2), des charges brutales, phénoménales, sans appel, monopolistiques, viendront rappeler à l'ordre, 3 ans après, le récalcitrant entrepreneur, celui qui a transgressé le tabou et qu'on a fait sembler de subventionner au départ, pour le faire disparaître à jamais des statistiques du chômage. Qu'il vienne à déposer le bilan et ce sera un mort civil.

Je ne cherche même pas à savoir ici, qui, de M. Seillière ou de M. Raffarin, a osé parler le premier des entrepreneurs.

Honneur à celui par lequel ce "scandale" arrive !

Il est grand temps, plus de 20 ans après la découverte de l'existence des entreprises par les socialistes, que l'on en vienne à faire découvrir aux dirigeants français la nécessité des entrepreneurs.

JG Malliarakis

©L'Insolent

(1) cf. Reuters du 21 octobre 2004.

(2) si on additionne le taux de la CSG au taux marginal de l'impôt sur le revenu, supporté par les entrepreneurs individuels, on trouve deux fois le taux de l'impôt sur les sociétés.

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