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BULLETIN EN TOUTE LIBERTÉ

JEUDI 10 MARS 2005

OSONS FAIRE L'ÉLOGE DE L'INÉGALITÉ

Pas de quartier, pas de fausse pitié pour les mensonges égalitaristes !

Peut-être nourrissais-je secrètement, et inconsciemment, le désir de voir ailleurs la réalité concrète de la Journée Internationale des Femmes. J'étais ainsi hors des frontières de l'Hexagone, ce 8 mars, et j'observai dans les rues d'une ville d'Europe comme toutes les autres, les petits stands maigrelets de cette mobilisation mondiale remontant aux belles années du léninisme et du féminisme.

Désolant : tout le monde s'en moque.

Deux choses sont en effet horripilantes : l'antiféminisme des idiots et le féminisme des imbéciles.

La seule consolation je la tiens d'un personnage, l'un des plus exécrable du siècle écoulé, abominable aux yeux de mes amis, elle et son affreux compagnon. Mais en même temps elle aura été, incontestablement, l'une des féministes le plus remarquables de notre époque : Simone de Beauvoir. Elle écrivait en effet : "Il existe des femmes de talent. Mais aucune d'entre elles ne possède cette sorte de folie dans le talent qu'on appelle le génie." (1)

Voila. Faut-il être, peut-on être, plus féministe que Simone de Beauvoir ?

Le terrorisme égalitaire, c'est-à-dire la volonté de mettre à tout prix tout le monde sur un terrain systématiquement nivelé, dans ce domaine, comme dans tous les autres, va non seulement contre la justice et l'ordre naturel du monde : plus encore, cette idéologie a toujours entravé le progrès de l'Humanité.

Suis-je obligé de le rappeler ? La Dialectique égalitaire du féminisme est très exactement celle du marxisme. "La femme est la prolétaire de l'homme", cela est bien connu. Fume Chinois c'est du Marx  : Mao Tsé-toung dans son délire lyrique attribuait (enfin) à la femme chinoise, sept mille ans après la très belle réussite de l'influence d'Ève au Paradis terrestre mésopotamien, "la moitié du Ciel".

En réalité, tout ce discours a réussi à donner à la femme des pays communistes une bonne part de l'Enfer.

Mais comme disait Kipling cela est une autre Histoire : le communisme n'existe plus.

C'est bien connu.

C'est bien connu aussi de tous les lycéens, c'est-à-dire de 2 millions d'entre eux, 2 millions moins 9 000 à Paris, environ 100 000 dans toute la France. Car voila le nombre des manifestants lycéens du 8 mars : Paris, selon les rapports de Police ils étaient 9 000 plus quelques centaines de "casseurs" par-ci par-là. Le 10 février et 15 février ils avaient été comptés 15 000 et 30 000. Autrement dit, même les fils de permanents cégétistes et ceux des enseignants militants FSU se fatiguent d'écouter leurs parents soixante-huitards.

Est-il légitime de s'intéresser à 95 % des lycéens français ?

Voila la question.

Car, malgré la manipulation évidente des syndicats communistes de fonctionnaires de l'éducation Nationale c'est seulement une minorité dont on veut afficher la "représentativité". Est-ce là un éloge communiste de l'inégalité ?

Et, si le Communisme a disparu, le groupe communiste au Sénat de la république française continue sa triste existence. Certains la pensent végétative, "républicaine et citoyenne". Erreur, comme son petit frère de l'Assemblée Nationale, ce groupe est très actif. Les manipulations de la représentation démocratique, sans lesquelles il aurait disparu, mériteraient en cette occasion d'être remises en question. Or il ose demander, suggérer, en attendant d'exiger, l'audition par les chambres parlementaires des organisations de gamins manipulés (2) supposées elles-mêmes représenter "les lycéens".

De toute évidence on veut nous faire croire à un État garant de l'égalitarisme. C'est le vrai sens de toutes les campagnes, de toutes les grèves, de toutes les dissertations en faveur des soi-disant services publics à la française.

On nous présente par exemple la misérable mobilisation des écharpes tricolores à la rescousse du fonctionnarisme dans le département de la Creuse, comme l'expression d'un vaste mouvement populaire.

Sachant le point de départ, le prétexte, de ce mouvement, c'est-à-dire la sauvegarde d'un bureau percepteur des impôts menacée de fermeture dans un (heureux) village limousin, on comprend mieux l'inversion du raisonnement.

L'État défenseur de l'égalité, celle des territoires, celle des jeunes et des familles, celle des hommes et des femmes ? Quel énorme bobard !

La seule réalité c'est celle, au contraire, d'une utopie égalitariste, protectrice des petites rentes de la bureaucratie et des gros détournements et accaparements de la haute technocratie (3).

Disons-le tout net : pas de quartier, pas de fausse pitié pour les mensonges égalitaristes !

Reste alors à conduire une vaste et saine réflexion sur les bienfaits de l'Inégalité et de la compétition, sur son indispensable apport à toutes les avancées réalisées par la civilisation, avec tous les corollaires de cette re-découverte.

En particulier, s'agissant de la prétendue préoccupation environnementale, il faudra, avec force, ré-affirmer la supériorité de la propriété privée dans l'embellissement du patrimoine, de l'écologie et du paysage, etc.

On me murmure à l'oreille : tais-toi, tu vas nous faire remarquer. Tes considérations sont intempestives, inactuelles. (4)

J'aurai cependant la faiblesse de ne pas succomber à ces sirènes, et à leurs sages conseils, et de m'efforcer de maintenir, peut-être même d'aggraver, mon éloge de l'inégalité...

JG Malliarakis

©L'Insolent

(1) On prend son bien où on le trouve. Cette forte pensée est reproduite dans Les Échos de ce 8 mars.

(2) Évidemment l'évocation de ces manipulations, comme celles du bourrage de crâne constant, est un sujet tabou. M. Accoyer, président du groupe parlementaire UMP s'est ainsi fait rappelé à l'ordre par M. Jack Lang. Ce dernier, doit-on le rappeler, n'incarne pas seulement la parité hommes-femmes, il représente le peuple du Pas-de-Calais.

(3) Michel de Poncins a inventé pour désigner celle-ci un amusant néologisme : les "hifis". On lira avec un plaisir au goût acide sa "République fromagère" et son dernier "Parlottes et Fêtes".

(4) Unzeitmäße ? Aber natürlich !

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