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BULLETIN EN TOUTE LIBERTÉ

MERCREDI 13 JUILLET 2005

Si les limiers de Scotland Yard ont raison…

L'Europe est bel et bien en présence d’un danger intérieur.

L’enquête sur l’assassinat criminel de Londres du 7 juillet semble marcher tambour battant. L’imagerie des fins limiers de Scotland Yard correspond plus ici à Edgar P. Jacobs et à ses beaux albums de Blake et Mortimer qu’aux ironiques commentaires de Conan Doyle. En tout cas, dès maintenant, et sous toutes réserves, on avance deux conclusions de la plus haute importance.

1° Il semble établi que les charges explosives étaient d’une part d’origine militaire, acquises sur le marché noir de l’est européen, et d’autre part, surtout, qu’elles aient été « tout simplement » acheminées par 4 volontaires de la mort (1).

Les journaux anglais donnent leurs noms, curieusement on en retrouve presque un par quotidien : Shehzad Tanweer de Leeds, (Daily Telegraph) Hasib Hussain, de Leeds (The Times) ; Eliaz Fiaz (The Independent) ; et enfin Mohammed Sadique Khan (Daily Mail), âgés de 19 à 30 ans.

2° Ces « chahid » étaient citoyens britanniques. Et comme Scotland Yard, pas plus que les services américains, n’est pas tenu aux conventions de langage et aux euphémismes, qui ont, en France, force de loi dans les médiats, on nous précise que ces sujets de Sa Gracieuse Majesté se trouvent être « d’origine pakistanaise ».

Précisons un peu les choses : « origine pakistanaise », cela, strictement, ne veut rien dire. Les provinces constitutives du « Pakistan occidental » ont été arrachées en 1949 à l’Empire des Indes. Les unes, pachtounes ou baloutches, sont de culture plus ou moins persane ou afghane ; les autres sont strictement indiennes et leur langue n’est autre que l’ourdou, double phonétique écrit en caractère arabe, de l’hindi langue dominante de l’Inde.

En clair, grossièrement, le Pakistan est issu d’un séparatisme « islamiste » avant l’heure – fortement critiqué à l’époque par une partie non négligeable (2) des musulmans indiens, aujourd’hui plus nombreux dans l’Union indienne que dans les provinces séparatistes occidentales. (3)

Pour les Européens, le message est d’un autre ordre.

On se souvient peut-être qu’en 1989 un tribunal de la république française avait pu condamner un homme politique français, d’origine bretonne et dont habituellement il est de bon ton de taire le nom, pour avoir désigné le « monde arabo-islamique » comme dangereux. Il est également de très mauvais goût d’avoir l’air de présenter « l’islam », en général, globalement comme porteur d’un péril pour l’Europe.

Pourtant ce n’est plus un homme politique dénoncé comme « d’extrême droite » qui l’écrit mais un certain journal considéré comme une référence de la « pensée unique » sous des formes encore plus radicales. Il y aurait par exemple un danger spécifique lié aux « jeunes Blancs » (4) convertis à l’islam, aux marges de la délinquance et parfois dans le cadre de la prison… Et donc pas seulement des immigrés.

Nous sommes donc, aujourd'hui, à l'évidence, en face d'un danger plus « extrême » encore que celui des cauchemars d'hier de la plus « extrême » des droites.

Ce danger ne concerne, pas seulement l'Hexagone ou les îles Britanniques.

Ce danger menace toute l'Europe.

Il nous crache au visage sa haine de nos libertés.

C'est un danger intérieur.

La considération de ce danger doit primer tous les mauvais discours tournés vers le passé.

Mais ne nous enfermons donc pas dans certains phantasmes : voyons la réalité en face.

Rappelons qu’en France en 1995-1996 une série d’attentats ont été commis par des « jeunes ». Ceux-ci avaient été élevés en France, par l'école laïque et républicaine, comme des citoyens français. Mais ils agissaient en liaison avec la guerre civile algérienne. Leurs actes étaient exactement aussi criminels que ceux perpétrés au Royaume-Uni. Ils frappaient aveuglément, dans le métro de Paris et le RER, des cibles civiles innocentes. À certains égards, certains services français (5) ont capitalisé les leçons de cette affaire qui mettait en scène le même type d’acteurs qu’à Londres.

Mais étrangement les responsables politiques français, eux, n’ont pas pris la mesure du danger intérieur. Ou plutôt, quand ils osent l’entrevoir, ils se refusent à concevoir comme riposte un véritable combat pour l’Occident et pour la Liberté. Un tel combat est naturellement dirigé, non pas contre « le monde arabe » ou contre la religion, mais contre les racines de cet islamo-terrorisme. Celui-ci nous a clairement, explicitement déclaré la guerre (6), au nom d'une interprétation radicale de l'islam, au nom d'une idéologie parfaitement identifiable et dont on connaît les propagateurs, les prédicateurs et leurs thèmes de ré-islamisation des populations issues de l'immigration. Au lieu de combattre ces organisations et leurs dirigeants, on a entrepris en France, depuis 2002, de les subventionner, au mépris de la loi de séparation de 1905, de les encourager, de les flatter, en espérant naïvement, peut-être, les corrompre.

Cette guerre l'Europe a le devoir de la gagner.

La grande question est donc de s’en donner les moyens..

JG Malliarakis
©L'Insolent

(1) Il faudrait, à ce sujet, s’insurger contre l’emploi du mot sacré japonais « kamikazé » (= vent divin) qui désigne des aviateurs visant des cibles militaires. Le mot islamique est « chahid ». C’est lui qu’il faut employer, certainement pas le terme chrétien de « martyr ». Un martyr chrétien ne tue personne : il témoigne par sa mort de sa foi, face à ses persécuteurs. Un « chahid » islamiste ne se « suicide pas » : il donne la mort aux infidèles. Cela était très clairement théorisé en 2001 sur le site des islamo-terroristes tchétchènes. Il serait presque légitime de traduire ce mot par « assassin ». Entre un chahid et un martyr chrétien il y a autant de parenté qu'entre Lavrenti Beria et François d'Assise.

(2) Y compris à l'époque des indépendances, par l'école indienne « dehobandi », représentant le courant le plus dur de l'islam dans le sous-continent indien. L'islam pakistanais est très durement divisé entre chiites et sunnites, les dirigeants politiques du pays ont alternativement appartenu aux deux familles de l'islam, et cela a rejailli dans les relations avec l'Inde.

(3) 130 millions d’un côté contre 120 millions, dit-on, mais ces chiffres sont sujets à caution.

(4) le mot « Blanc » est utilisé Le Monde du 13 juin sous couvert des RG.

(5) et donc pas seulement « le » juge Bruguière.

(6) Les attentats du 11 septembre 2001 n’étaient d'ailleurs de ce point de vue que la suite d’un processus commencé au milieu des années 1990, notamment à la faveur des guerres de l'ex-Yougoslavie.

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