Revenir à la page d'accueil Accéder au Courrier précédent … Utiliser le Moteur de recherche Accéder à nos archives
• ...Pour commander le livre Socialisme maçonnique ...Pour accéder au catalogue des Éditions du Trident

BULLETIN EN TOUTE LIBERTÉ

MERCREDI 7 SEPTEMBRE 2005

RUPTURE AVEC QUI ? RUPTURE AVEC QUOI ?

Heureux pays que la Pologne d'aujourd'hui où la décommunisation est au centre du débat public. Pitié pour les hommes, certainement. Pitié pour les idées marxistes criminogènes : Jamais !

Entre la fin du mois d’août et les premiers jours de septembre, on a beaucoup glosé en France, autour du mot rupture. On a pu entendre à nouveau le président de l’UMP ce 3 septembre sur TF1 réaffirmer, pour l'avenir, sa volonté de « rupture avec la politique des 30 dernières années ». À l'inverse, le Premier ministre considère que « la rupture a déjà commencé ». On mesure ainsi, d'abord, la distance profonde du discours des deux hommes. Et on en arrive à se demander avec François Hollande qui représente l’opposition : est-ce le parti socialiste ou la droite ?

La vérité réside, en partie, dans le constat opéré par M. Sarkozy. Le parti socialiste représente, peut-être sans s'en rendre compte, les tendances désormais les plus conservatrices existant au sein de la société française. Toute évolution, toute réforme lui paraît suspecte ou odieuse. La CGT s’est transformée en gardienne du temple, en service d'ordre de ce conservatisme.

En face la droite demeure tétanisée.

Ce 6 septembre sur Arte, une remarquable soirée thématique était ainsi consacrée à la Pologne. Heureux pays, désormais, où le débat public tourne largement autour de la décommunisation.

Cela étant, il existe un contresens à éviter.

En 1989, en Pologne, le parti communiste comptait 2,5 millions d’adhérents. Depuis quelques années, une liste circule des 160 000 personnes ayant, à un titre ou à un autre, « collaboré » avec la police politique.

Or, tous ces gens ne sont pas tous les complices de l’assassinat du père Jerzy Popielusko, et autres crimes du régime soviéto-polonais. Incidemment, l’actuel président de la république, M. Aleksander Kwasniewski était lui-même un jeune responsable communiste de rang élevé. Il est dénoncé aujourd’hui comme « ultra-libéral » et critiqué par MM. Chirac et de Villepin au titre de son alignement sur l’OTAN.

La vraie question communiste n’est pas dans les individus mais dans le système ; ce que Monnerot appelle « l’entreprise ».

Thèse optimiste : On est en droit de penser, et je ne suis pas loin d’être de cet avis, que les Polonais ont eu raison de renoncer à toute épuration des hommes. En revanche, le grand courage du gouvernement de Varsovie au début des années 1990 a consisté à procéder à des réformes radicales des structures, qui ont, au départ, diminué de 20 % le niveau de vie du peuple polonais, mais qui ont jeté les bases d’une société de responsabilité, d'initiative et de liberté, dont le pays bénéficie aujourd’hui au point de faire figure de principale puissance d’Europe centrale.

Or, les réformes se sont faites au détriment, immédiat, matériel et apparent, de ceux dont Lech Walesa et Solidarnosc s’étaient fait les porte-parole dans les années 1980. Et, au contraire, les apparatchiks communistes ont su en bénéficier. Simplement ils ont cessé d’être des apparatchiks et cessé de penser et d’agir en communistes.

Voilà pour la thèse optimiste : il appartient aux Polonais de juger si cette hypothèse pêche par excès d’optimisme. Mais nous ne devons reconnaître à aucune autorité internationale le droit de juger de cette réconciliation nationale (idem d'ailleurs pour le Chili).

En France la rupture, la décommunisation doit d’abord porter sur les idées. Fixer à « 30 ans » le point de départ du déclin français, voilà une estimation qui, malgré tout, a quelque chose d’un peu approximatif. Il y a 30 ans, M. Giscard d’Estaing donnait ses 8 jours au Premier ministre, un certain Jacques Chirac. Ce ne fut un événement historique que pour l’appareil politique du gaullisme. En même temps, en 1974, le « regroupement familial » était considéré, par nos technocrates, comme une excellente mesure de lutte contre l’immigration, financièrement salutaire, puisque les bons esprits se plaignaient alors des transferts de fonds (certes illégaux) de la France vers l’Algérie, etc…

Bien des choses ont changé en 30 ans en France, on le voit...

L’audience électorale du parti communiste proprement dit, par exemple, s’est effondrée. Mais peu importe de savoir si M. Dékonoff ou M. Bové ou M. Cassen ont une carte du PCF ou de la LCR, à jour de cotisations, dans leur poche. Ce qui est grave ce sont les thèses d'Attac. Et ce qui est encore plus grave c’est ce que l’apologie de Castro, de Chavez, de la taxe Tobin, etc… soit diffuse et constante dans toute la classe politique française, dans tous les médiats parisiens.

On ne rompra avec cette dérive et ce déclin de l’intelligence qu’en débusquant les idées qu'elles soient celles des « ex-trozkistes » reconvertis en francs-maçons du Grand Orient fabriquant du politiquement correct, des « verts » malodorants, voire des pseudo-catholiques adeptes de la « théologie de la libération ».

Là encore ces hommes doivent être combattus, non en tant que tels, mais en tant que véhicules d’idées, qu'ils croient encore innocentes, et probablement généreuses, mais qui n’ont rien à envier à celles des pires terroristes d'aujourd'hui, des pires staliniens d'hier et des pires utopistes totalitaires de toujours.

Pitié pour les hommes, certainement.

Pitié pour les idées marxistes criminogènes : Jamais !

JG Malliarakis
©L'Insolent
Revenir à la page d'accueil Utiliser le Moteur de recherche Accéder à nos archives
• Vous pouvez aider l'Insolent ! : en faisant connaître notre site à vos amis • en souscrivant un abonnement payant