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BULLETIN EN TOUTE LIBERTÉ
MERCREDI 14 SEPTEMBRE 2005
MENSONGES SUR LE JAPON
Deux Japonais sur 3 soutiennent les réformes de Koizumi en toute liberté. Nous devrions donc comprendre par qui et pour qui fonctionnent les mensonges antijaponais.
Les grands quotidiens japonais n’ont évidemment rien à envier aux médiats parisiens. Il se passe même un fait nouveau, prenons date, dans les manipulations sondagières. En effet, à Tokyo, c’est au lendemain même des élections que l’on cherche à présenter l’opinion populaire pour le contraire de ce qu’elle est effectivement.
Le meilleur sondage en effet, le seul exact, c’est toujours celui des urnes. À une écrasante majorité (plus de 60 % des voix), les électeurs japonais ont plébiscité le Premier ministre Junichiro Koizumi, approuvant en cela, de toute évidence, les deux points les plus radicaux de son programme, les plus attaqués par la gauche et les mondialistes : d’abord les réformes, qui, en France, sont qualifiées « d’ultralibérales », celle normalisant notamment les chèques postaux japonais ; et, d’autre part, la fameuse question, plus que symbolique, du sanctuaire shintoïste de Yasukuni rendant hommage aux 2,5 millions de soldats morts pour leur patrie.
Dans n’importe quelle démocratie, au moins dans les quelques semaines suivant une victoire aussi écrasante que celle du parti libéral démocrate, auquel le parti Komeito demeure allié, on accepterait le résultat des urnes, on reconnaîtrait le bien-fondé des pèlerinages à Yasukuni et on acquiescerait à la privatisation de la banque postale.
Or, la gauche et les médiats mondialistes japonais ne raisonnent pas ainsi. Ou plutôt ils ne font même pas semblant de concéder quelques jours, civiquement, sportivement la légitimité démocratique de leurs adversaires victorieux. Ils ont entrepris immédiatement d’ergoter sur le tournant historique incontestable que représente cette réaffirmation de la fierté nippone.
Tout d’abord le quotidien économique Nihon Keizai a diffusé un sondage tendant à dire que « 70 % des Japonais souhaitent voir leur Premier ministre améliorer les relations du pays avec les voisins asiatiques ». On ignore, bien évidemment, ce que signifie exactement le mot d’ordre. Pour l’instant, les Japonais continuent 60 ans après Hiroshima, Nagasaki et la fin de la seconde guerre mondiale, plus de 30 ans après l'établissement de relations avec le régime de Pékin en 1972, à devoir non seulement présenter des « excuses » mais surtout financer par des aides et des réparations des pays dont les performances économiques sont devenues remarquables.
Doivent-ils à nouveau capituler devant les surenchères et les provocations du gouvernement communiste chinois ? devant les manipulations opérées par la gauche en Corée ?
Ou bien, les personnes sondées par le quotidien économique estiment-elles tout simplement que le gouvernement japonais doit mener dans tout le continent asiatique, incluant des pays comme l’Inde, le Cambodge, l’Indonésie, la Thaïlande, les Philippines, etc… une politique tendant à normaliser la situation d’une nation dont la place est dans le concert des grands : au sein du G8, bien sûr, mais certainement à terme, en bonne logique, en tant que membre permanent Conseil de Sécurité de l’ONU ? Ambiguïté évidente des sondages et de leurs questions biseautées.
Plus explicite encore, les deux grands quotidiens de Tokyo habituellement cités à Paris, le Yomiuzi Shimbun et le Asahi Shimbun font dire à des « sondés », dans des fourchettes de pourcentages allant de 60 à 67 %, exactement le contraire de ce qu’ont indiqué les électeurs en envoyant 327 députés de droite sur 480 et en votant à 61,6 % pour le Premier ministre sortant. Réalisés les 12 et 13 septembre et publiés en date du 14, ces « études d’opinion » inversent tout simplement le vote effectif du 11 septembre.
J’éprouve beaucoup de respect et même d’admiration pour la technologie japonaise. Il est bien évident par ailleurs, — quelle que soit la valeur incontestable de la civilisation éternelle et traditionnelle de la Chine, sa peinture ancienne, sa poésie, et sa philosophie, — que le Japon demeure le principal modèle du développement et du progrès pour l’Asie.
Nous avons encore beaucoup à apprendre des Japonais.
Mais il ne serait pas très heureux de voir les médiats français suivre, sur ce point, l’exemple des grands journaux de Tokyo en niant aussi clairement l’évidence.
Il semble au contraire tout à fait nécessaire de repérer la campagne antijaponaise pour ce qu’elle est.
D'abord le Japon a été pour l'Europe et l'Occident un allié et un partenaire remarquable dans les 60 dernières années. Ensuite, aujourd'hui, après une trop longue période stagnation industrielle, le gouvernement de M. Koizumi est en face d’un chantier immense : il se propose notamment d'assainir la société comme l’économie de toutes les influences quasi mafieuses. Celles-ci ont été largement responsables de la stagnation du pays des 15 dernières années. Sur un tel terrain on peut faire confiance à ses adversaires pour trouver des relais particulièrement en Europe, où nous allons continuer à pleurer sur le sort des pauvres petits Chinois martyrisés dans les années 1930, et à avaler tout cru le gros, l'énorme mensonge de la « libération de la Chine en 1949 par Mao Tsé-toung ».
Faut-il rappeler ici que la conquête de Pékin par les communistes en 1949, 4 ans après la fin de la Seconde guerre mondiale, a permis à ceux-ci de massacrer beaucoup plus de leurs compatriotes (cela se chiffre par dizaines de millions de victimes) que n’en ont jamais tués les guerres sino-japonaises ?
Le record toutes catégories des massacres du XXe siècle a été accompli par le régime maoïste. Et sauf erreur c’est bien le portrait de Mao que l’on peut voir, aujourd'hui encore, à Pékin devant la « porte de la paix céleste » : c'est, en fait, comme si son sinistre équivalent trônait à Berlin, Porte de Brandebourg, ou à Moscou celui de son maître Staline : malgré tout, il y aurait, dans ce cas, timidement quelques Occidentaux pour s’en inquiéter. Dans le cas de la Chine, non seulement on ne dit rien, mais le touriste amusé ramène fièrement des briquets à l'effigie du Grand Timonnier, avec lequel d'ailleurs il allumera sans complexe les cigares achetés à La Havane, chez le non moins ignoble Fidel Castro.
Nous devons donc bien comprendre en France par qui et pour qui fonctionnent les mensonges antijaponais. Et ne pas nous y laisser prendre.
JG Malliarakis
©L'Insolent
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