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BULLETIN EN TOUTE LIBERTÉ
VENDREDI 4 NOVEMBRE 2005
LES FABRICANTS DE LA TOUSSAINT GRISE
Cette nuit, les bandes ont encore répondu ainsi à l'appel au « calme » du pépé gâteux dépassé par les « événements »...
Depuis une semaine la France vit à l'heure d'une (petite) Toussaint grise. On commence, ce n'est encore qu'un vent léger, à parler des « événements » de Clichy-sous-Bois. Ces « événements » se sont rapidement étendus à plusieurs autres communes de l’Ile-de-France. Les « événements » partent d'un accident provoqué par l'imbécillité de deux malheureux « fuyards innocents ». Les bandes se « colèrent » (1) en brûlant des voitures, des départs d'incendie par centaines.
Dans cette « nuit calme » du 3 au 4 novembre, répondant ainsi à l'appel au « calme » du chef de l'État, pépé gâteux dépassé par les « événements », il y aura eu « moins d'affrontements », mais 400 voitures brûlées « environ », et seulement 27 bus dans un dépôt à Trappes.
Dans ces « événements » l'assassinat, à froid, d'un Français à Épinay-sur-Seine fait figure d'incident de parcours.
Le « 9-3 » a vite fait tache d’huile et les forces de l’ordre paraissent singulièrement désarmées. On continuera donc peut-être à parler des « événements » sans évidemment jamais parler de « guerre ». La guerre c'est pour les autres. Notre armée n'a pas d'ennemis, et haro sur les militaires qui se lasseraient de faire la nounou. La guerre c'est bon pour la Côte-d’Ivoire, malgré les accords de Marcoussis pensés par M. Chirac et imposés, sur le papier, aux Ivoiriens par M. de Villepin.
Toujours les mêmes. Mais qu'allais-je dire ? En France quand des bandes incendient et caillassent les forces de l'ordre aux crois de « Allah ou-akbar », sous le règne de Chirac et le gouvernement de M. de Villepin ce n'est pas pareil.
Fait rarissime, cependant, dans l’histoire des gouvernements républicains, les désaccords entre ministres s’étalent au grand jour. C'est ce qui se passe très souvent à la veille des invasions (2).
Fait gravissime dans un pays où le roi Dagobert (622-639) avait supprimé le statut personnel distinguant les conquérants barbares des régnicoles gallo-romains, l’idée d’une mise en place de la « discrimination positive » progresse.
Ce funeste programme réconcilie secrètement les clans apparemment antagonistes.
Enfonçons un peu le clou : tout le monde sait les ravages que cette expérience, « affirmative action », a provoqués aux États-Unis. Personne n’ignore qu’elle est aujourd’hui abandonnée. Or, sous des formes différentes, la classe politique française semble en voix de s’accorder pour la mettre en place dans l’hexagone. Et, chose importante à souligner, ceci se développe à contre-emploi, comme à contre-jour dans un théâtre d’ombres.
Officiellement, le ministre de l’Intérieur « avec un joli mouvement du menton » (3) adopte une mâle attitude de lutte contre ce qu'il appelle lui-même la « racaille »
Aucun mot n’est trop fort. Demain on l'entendra parler de canaille, de chienaille, etc. Mais, hélas, les solutions qu’il propose, celles qu’il a déjà commencé à instituer avec le Conseil du Culte musulman, relèvent très exactement du communautarisme et se réclament de la discrimination positive.
Au contraire, ses rivaux, aussi bien le Premier ministre, le p. de la r. et leur poisson-pilote Azouz Begag, se disent hostiles à cette doctrine. Ce sont des jacobins, que diable ! Des républicains purs et durs ! Cela ne les empêche pas de suggérer concrètement qu’on s’appuie un peu plus sur les représentants (non élus) communautariste. Dans la pratique, la ligne de démarcation est mince.
Tentons un débrouillage de ce « combat de nègres dans un tunnel » (oh !).
D’abord, en France, que sont les « cités » ?
Et qui les a installées ?
Pour ceux qui auraient manqué les épisodes précédents : il existerait entre 700 et 800 zones périurbaines, chacun le sait, où non seulement l’ordre public n’existe plus, mais également où les fonctions professionnelles élémentaires ne peuvent plus être assumées. Les dépanneurs, les médecins, les livreurs refusent de plus en plus d’être à la merci de la violence du contre-pouvoir, de fait, des éléments « jeunes » et « communautaires ».
Depuis quelque 20 ans on prétend répondre à cette situation par une « politique de la ville ». Hier Tapie (empêché) aujourd'hui Borloo. On crie, à chaque fois : bravo !
Mais pour mettre en place cette politique, on utilise les mêmes équipes, les mêmes principes, les mêmes mécanismes financiers qui ont construit, géré, financé, la construction, l’aménagement, le peuplement et la dégradation de ces réalités grises.
On dit par exemple : « l’office public de HLM », géré par les cocos et les francs-macs, a du mal à encaisser les loyers, à faire payer les charges, à faire observer les règlements, à entretenir, etc… On va donc donner ou essayer de lui donner « plus de moyens ». C’est le discours de la CGT.
De suspects N° 1, le PC et le grand orient se transforment ainsi en procureurs.
Mais, curieusement, alors que ce parti, électoralement, ne représente plus rien, ce qu’il suggère en noir, on l’applique en gris. On pourrait égrener la triste litanie de nos politiciens, on peut s’arrêter à n'importe quel visage : tous suivent la même pente. Le PC demande 100, ils promettent 50 et donneront finalement 25, volés au contribuable, et sur lesquels ils prélèveront 15 : cela n’a pas d’importance, l’unité de compte est la même, la direction est identique.
Or, si l’on veut bien observer la politique du logement et de la construction en France, (depuis le moratoire des loyers de 1914-1918 et depuis la loi Loucheur de 1928), tout s’est enchaîné selon la même logique de pénurie, de misérabilisme et de collectivisme.
Ah ! Mais, dira-t-on, tout cela était supportable jusqu’à l’arrivée des affreux immigrés. Je conçois bien, descendant d’un précipice, que certains n'en mesurent la chute qu’à l’arrivée. Nous y sommes presque et les yeux s’ouvrent de plus en plus. Mais on doit bien comprendre, aussi, que ce n’est pas l’immigration qui a produit l’assistanat, c'est le contraire. Au départ, les « cités » n’ont pas été faites pour les Étrangers.
Or, une seule chose n’a pas changé dans ces jolis villages devenus d’affreuses banlieues : c’est le nom des rues, c’est la couleur du conseil municipal, c’est la doctrine administrative. On est toujours avenue Lénine, Duclos ou Benoît Frachon, on vote toujours pour « l’union de la gauche », on pleure et communie toujours dans la nostalgie de Robespierre, dans le mythe de l’Égalité et de l’Étatisme.
Dernier détail pittoresque : aux « jeunes » on propose un produit étatiste directement importé d’Allemagne de l’Est par le « crétinisme municpal ». Le désœuvrement les ronge ? on leur construit donc des stades et des piscines (tout cela étant ouvert en fonction des horaires syndicaux). Bientôt on les conviera à la fête de l’Être suprême, à fleurir le char de la Déesse Raison. Ce jour-là, nous pourrons espérer entrevoir la fin de la Terreur.
On n’arrête pas le Progrès…
En attendant, la faille apparente de nos dirigeants ne doit pas nous tromper. La République est « une et indivisible », et « la Révolution est un bloc »…
JG Malliarakis
©L'Insolent
(1) Ce verbe « colérer » est un legs langagier de Robespierre : « il faut colérer le peuple ». Remarquer que dans la langue conventionnelle franco-médiatique d'aujourd'hui, la « colère » des mécontents est supposée légitime ; la « grogne » des classes moyennes l'est moins : ce sont les cochons (cochons de payants sans doute) qui « grognent ».
(2) Voir à ce sujet le premier chapitre La Conquête de l'Espagne par les Arabes. La suite, hélas dure 800 ans...
(3) Rien n'a changé, de ce point de vue, depuis Maurice Barrès.Revenir à la page d'accueil… Utiliser le Moteur de recherche… Accéder à nos archives…
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