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BULLETIN EN TOUTE LIBERTÉ

LUNDI 7 NOVEMBRE 2005

Le ScÉnario des veilles d'invasion

Carcasse de voîture en Seine St Denis

Il s'agit dans l'esprit des inspirateurs, de conforter la « sanctuarisation des ghettos »... Le roi Charles Ier est mort, avant tout, pour avoir lâché son ministre de l'Intérieur. Remember.

Les chiffres sont flous, mais la situation est claire à comprendre comme elle est sombre à observer.

Après 12 jours d'émeutes, d'intensité grandissante, s'élargissant territorialement de jour en jour, après 4 300 véhicules incendiés, plus des écoles, des autobus, des instruments de travail, des équipements sociaux, etc. dans toute la France, on sait en très grande partie à quoi on a affaire.

En dernière minute, nous apprenons ce matin même, à la fois qu'à Grigny des émeutiers ont ouvert le feu sur les forces de l'ordre, et que le p. de la r., avec retard et réticence, a parlé, mollement et misérablement, de rétablir l'ordre, tout en suggérant que les contribuables français devront payer, encore plus cher, pour subventionner des gens qui se comportent comme des barbares et des égorgeurs. Au prix de quelles manifestations de faiblesse ce politicien en fin de parcours imagine-t-il acheter la paix ?

Dès maintenant nous pouvons comprendre, — plus précisément : nous savons, — combien les émeutes ethniques parties de la Seine Saint Denis étaient tout sauf spontanées, tout sauf imprévisibles.

Indiscutablement, le maillage central s'en appuie sur les réseaux de ces petits caïds locaux de la drogue appelés naïvement « grands frères ». Et il est invraisemblable d'avoir rêvé les premiers jours en faire des interlocuteurs valables. De même est-il incroyable que le gouvernement de Paris imagine de requérir l'intermédiation de M. Dalil Boubakeur, c'est-à-dire pour parler clair de mobiliser le symbole de l'islam et le poids de l'Algérie. Mais depuis quand, et au nom de quoi, la religion de Mahomet et l'État barbaresque sont-ils devenus les pacificateurs du royaume de France ? J'ai dû rater un épisode.

Je dis, d'ailleurs : incroyable, invraisemblable, par habitude d'écriture. Tout cela est bel et bien croyable et se passe de qualificatif, car aucun n'est assez fort pour mesurer ici l'imbécillité d'État.

La phase actuelle relève sans doute plus de "1905" que de "1917", plus d'une répétition générale, que d'une exécution définitive.

Bien évidemment, il s'agit, pour l'instant, dans l'esprit des inspirateurs, de conforter la « sanctuarisation des ghettos », en en chassant les derniers représentants de l'ordre public national. Le drame serait en effet qu'ils se voient abandonnés par l'Élysée ou par Matignon. Le risque permanent est qu'ils soient désavoués par la cellule communication qui gangrène, au sein du pouvoir parisien, ce qui tient lieu de cerveau, à ce qui fait fonction de chef, dans ce qui se proclame encore un État.

Les leçons de l'Histoire sont pourtant claires. Qu'on me permette, au hasard d'évoquer la révolution cromwellienne et la guerre civile d'Angleterre au XVIIe : c'est bien la matrice des subversions modernes. Le roi Charles Ier est mort, avant tout, pour avoir lâché son ministre de l'Intérieur. Remember.

Si le pouvoir cède, les conséquences pour la France seront dramatiques, sinon de manière immédiate, du moins à moyen terme. Et le lâche répit que la république négocierait ne serait, comme à l'accoutumée, même pas mis à profit. Il ne servirait qu'à renforcer l'adversaire, d'aujourd'hui et de demain, et à démoraliser les forces de résistance.

Oui, on doit tenir bon, et l'on doit espérer, on devrait exiger, que la ligne de fermeté l'emporte, sans aucune concession subventionniste. On ne ravitaille pas l'ennemi. On cesse de payer tribut.

Il existe bien sûr, comme toujours dans l'Histoire une convergence de causes, une accumulataion de faits « conspirant » à détruire ce qui demeure de ce pays. Ils tiennent à la fois, par exemple, aux courants islamistes radicaux, c'est la première idée qui vient à l'esprit, ce n'est pas nécessairement la plus juste, car il faut se référer aussi au discours impuni d'un Bouteflika (qui n'a d'autres moyens de survivre qu'en faisant payer la France, et qui dispose de moyens d'intervention parfaitement repérables au sein de la classe politique hexagonale) et à l'intérêt matériel direct des réseaux de la drogue, mais aussi à l'exemple contagieux et désastreux de « révoltes » et de « rébellions », toujours présentées pour légitimes par des médiats décervelants et décervelés. Tout cela doit être pris en compte.

Faut-il même commenter, quand tout le monde a bien compris que, dans les balances truquées de l'idéologie dominante, les « jeunes » sont fondés à manifester leurs « colères » pour l'affairer accidentelle de Clichy, mais que les « vieux » n'ont certes aucun droit à témoigner de leur indignation dans l'affaire criminelle d'Épinay.

Bref un scénario se met en place, un scénario conduisant à la servitude.

Ah ! certes, les scénarios de destruction des civilisations, de disparition des cités, et de construction corrélative de nouveaux empires conquérants sont variés.

En disant de l'histoire qu'elle est « la science des faits qui ne se répètent pas » Paul Valéry n'épuise pas la question : il la pose. La logique de l'histoire devrait être utile. Les faits recommencent toujours, ressemblants mais non identiques.

Cette réflexion méthodologique n'est certainement pas inutile, au moment où nous entrevoyons la possibilité d'une autodestruction de l'Europe, et peut-être, pour un certain nombre de nos pays, une longue période de captivité.

Les précédents existent, y compris en Europe. Ainsi la Russie fut-elle soumise en partie aux Mongols, entre le XIIIe et le XVIe siècles. Ainsi l'Europe du sud-est, Balkans et même un temps la Hongrie demeurèrent captives de l'Empire ottoman, entre le XVe et le XIXe siècles. Et surtout l'Espagne : du début du VIIIe à la fin du XVe siècles.

Les mécanismes furent chaque fois différents.

Il faut convenir que l'opération la plus spectaculaire fut accomplie en 711 par Tarik, et son maître Moussa, gouverneur de la partie occidentale (al-maghreb) de l'empire omeyyade. En 3 ans, ces conquérants s'emparent de presque toute la péninsule ibérique. En 714 ils sont à Saragosse. Ils ne furent entièrement chassés que plus de 700 ans plus tard en 1492 par les Rois catholiques.

On a voulu nier ou édulcorer le caractère « arabe » de cette conquête.

On a voulu y voir la simple conversion d'une partie des Espagnols à la religion mahométane.

On prétend encore chanter l'Andalousie comme le lieu de rencontre heureux des « trois religions monothéistes ».

Ces trois assertions, si souvent entendues, déforment triplement la réalité.

À ce sujet, la redécouverte du livre, plutôt pittoresque et en partie bienveillant, de Jules de Marlès La Conquête de l'Espagne par les Arabes m'a semblé tout à fait édifiante. On a reproché à l'éditeur de faire appel à un texte du XIXe siècle, datant d'une époque où Napoléon III envisage d'établir un « royaume arabe » en Algérie, et s'allie aux Turcs dans la guerre de Crimée. L'ouvrage présente les Arabes sous leurs meilleurs jours. Il fut distribué aux enfants des écoles, etc…

Eh bien pourquoi pas ? Entrons dans ce livre sans crainte. L'auteur se base d'abord sur les travaux érudits et irremplaçables de José Antonio Conde (1765-1820) rédacteur d'une monumentale « Histoire de la domination des Arabes et des Maures en Espagne et au Portugal : depuis l'invasion de ces peuples jusqu'à leur expulsion définitive », dont, jeune, Jules Lacroix de Marlès avait été le traducteur.

La domination britannique sur Gibraltar (1) n'était alors qu'un triste souvenir du Traité d'Utrecht de 1714, pas encore l'occasion pour la finance saoudienne d'y imposer l'édification d'une gigantesque mosquée, aucun Européen n'était tenté de confondre le passé et le futur. L'islamo-terrorisme ne terrorisait alors personne.

Et cependant le lecteur remarque le décalage entre l'histoire réelle de l'Espagne musulmane et la légende politiquement correcte, aujourd'hui propagée.

Passons sur les entr'égorgements perpétuels des princes omeyyades, almohades, almoravides, etc… Nos Mérovingiens à nous disparaissent au VIIIe siècle, quand les Omeyyades chassés de Damas s'établissent à Cordoue.

Le régime politique musulman de « l'âge d'or » était celui de la monarchie absolue tempérée par l'assassinat. Il l'est encore dans certains pays. Nos bons esprits démocratiques devraient s'en préoccuper.

La leçon de la « Conquête de l'Espagne », et plus encore celle de l'Espagne conquise, est que, dans tous les territoires « musulmans » ce n'est pas une religion, supposée universaliste, présentée pour « tolérante », c'est bien une domination arabe qui régna pendant quelque 800 ans. Arabe, elle l'est, certes, au sens large, puisque l'on s'y déchire entre tribus et clans yéménites, syriens, berbères, maures, etc.

Quant aux Espagnols, même appelés « mozarabes », ils ne sont là que pour servir le souper des maîtres.

Il nous semble banal de dire qu'il n'est pas, qu'il n'est nulle part, de bon occupant, pas plus en Europe qu'en Chine.

Dans de telles conditions la question qui se pose est de savoir à quoi ressemble un pays à la veille d'une invasion :

1° Inconscience et division de ses dirigeants. La dynastie des rois wisigoths était en pleine décomposition et la mort héroïque du roi Rodrigue en juillet 711 ne changea rien.

2° Trahison de quelques princes. C'est en effet, bel et bien, un haut personnage espagnol qui convainquit Moussa et Tarik d'entreprendre cet événement, — improbable, et qui cependant survint.

3° Dépeuplement de la péninsule. Ce sont des populations à forte natalité qui submergent des populations vieillissantes (on ne parle pas encore de « sauver la retraite par répartition »).

4° Enfin, et peut-être surtout, expliquant le reste : cette époque est celle d'une sorte de religion laïque, relativiste – l'arianisme, hérésie laxiste et moralement décadente qui rongeait l'Espagne sous les Wisigoths.

Toute ressemblance avec (l'ex) « fille aînée de l'Église » serait de nature à contrarier l'idée de « faits qui ne se répètent pas ».

N'est-ce pas ?

JG Malliarakis
©L'Insolent

(1) djabal-al-tarik = la montagne de Tarik.

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