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BULLETIN EN TOUTE LIBERTÉ

VENDREDI 18 NOVEMBRE 2005

LA GAUCHE FRANÇAISE EST-ELLE GUÉRISSABLE ?

Krivine et Besancenot

La France n'a pas les moyens de s'offrir 5 ans d'un Emmanuelli aux Finances et d'un Krivine à la culture.

Il y a bientôt un demi-siècle Guy Mollet disait de la droite française qu'elle était "la plus bête du monde". Si cette phrase est demeurée présente dans les esprits (1), son auteur, président du Conseil socialiste sous la IVe république, semble aujourd'hui bien oublié. Il est vrai, qu'ayant été un adversaire du communisme, ayant pris en 1956 des orientations décisives en faveur de la lutte contre la rébellion algérienne, — comme l'envoi du contingent, — ayant été éliminé de la vie politique par le brillantissime (et désastreux) Mitterrand — triomphateur du congrès d'Épinay en 1971, — ce social-démocrate banal fait, aux yeux des imbéciles, aujourd'hui figure de ringard rétrograde totalement archaïque. Bienvenue au club.

Depuis 1981, les successeurs de Guy Mollet, usurpateurs de la sociale-démocratie et conquérants de l'État, ont détenu, grâce à la Ve république le pouvoir de manière excessivement longue et fréquente par rapport à la tradition politique française. Sous les IIIe et IVe républiques, où les expériences de gauche sombraient très vite dans les conséquences de leur incurie financière. Herriot, Blum, n'avaient finalement été que des étoiles filantes dont la "mémoire" fait illusion, brillante mais mensongère au regard de l'Histoire véritable.

Bien plus, et c'est le fond du sujet, l'élimination systématique des idées classées à droite, et comme telles pestiférées depuis des lustres, a permis à cette gauche, même n'exerçant pas le pouvoir de maintenir intact son primat idéologique, et pour appeler les choses par leur nom : son diktat.

L'exemple le plus récent en a été donné par le p. de la r., lors de la lecture sur prompteur de son texte ânonné du 14 novembre. Pardon : il faudrait dire son "allocution télévisée". Ce sot conformiste s'est réclamé de l'application de la loi à propos du document publié au Journal officiel sous le nom de Loi relative à la solidarité et au renouvellement urbains sous Référence n° 2000-1208 datée, du 13 décembre 2000, abrégée en loi SRU, monceau d'âneries. Or, notre technocrate bonimenteur en chef devrait pouvoir, malgré son inculture et son gâtisme léger en voie d'aggravation, opérer lui-même le rapprochement calendaire. En décembre 2000, il était inutilement à l'Élysée et il coûtait fort cher au contribuable : le gouvernement de la France était entre les mains d'une coalition socialo-communiste hissée au pouvoir grâce à la dissolution dite "balle dans le pied", proposée par l'illustrissime Juppé, conçue par le génial Villepin et décrétée par M. Chirac en personne. Cette loi prétend imposer aux communes de plus de 3 500 habitants (2) un quota de logements sociaux de 20 % des résidences principales. Ce dispositif est extravagant, il est d'inspiration communiste, et même pour appeler, là aussi ,les choses par leur nom, il reprend un des traits les plus caractéristiques du stalinisme : le traitement quantitatif des populations. Heureusement, pour le meilleur bénéfice de leurs administrés et contribuables, certaines municipalités résistent à ce document absurde et démagogique.

Comme on le voit aisément, ce qui tient lieu de droite, quand elle occupe les fonctions électives, agit en gestionnaire et en exécuteur des lois de la gauche.

De la sorte, s'interroger sur la capacité de la Gauche française à guérir de ses idées fausses, n'est pas tant dans l'intérêt de celle-ci, qui pourrait bien croupir dans son imbécillité sectaire et passéiste, sanctionnée comme telle par le suffrage universel, sans que nous éprouvions autre chose que de la compassion, et peut-être même une condescendance amusée. C'est aussi et surtout une question de salubrité pour la droite, — et même pour toutes les droites, car il ne faut pas croire que les "petites droites" et autres "nouvelles droites" échappent, bien au contraire, à ce "complexe de gauche" dont la France crève et qui la ridiculise et la discrédite de plus en plus en Europe.

On nous dit aujourd'hui que les socialistes seraient réunis actuellement au Mans pour ce qu'ils voudraient nous faire croire être leur 74e congrès : c'est un peu inexact. Le parti socialiste actuel n'est pas la vieille SFIO. Il a été refondé en 1971 et en 34 ans, il a connu 15 congrès, marqués par d'incessantes querelles, obscures pour le profane, trop claires pour le cynique n'y voyant que rivalités de politicards mesquins et sordides. Car durant ces 34 années lamentables jamais la rupture avec le parti communiste n'a été sérieusement envisagée.

Contrairement à la SFIO d'hier, le parti socialiste mitterrandien demeure un parti à la fois affairiste, et allié aux héritiers du totalitarisme rouge.

Certes, on peut se féliciter que les éléments les plus archaïques de cette formation aient perdu face aux 54 % des mandats représentés par la "ligne Hollande". Si en effet, la maladresse et la bêtise de la droite au pouvoir devaient ramener la gauche en 2007, la France n'aurait pas les moyens de s'offrir 5 ans d'un Emmanuelli aux Finances et d'un Krivine à la culture.

Mais a-t-elle les moyens de s'offrir 5 ans de Ségolène Royal ou bien d'un autre clown ejusdem farinae à la présidence de la république ?
Non, guère plus !

A-t-elle même les moyens de continuer, fût-ce 3 années indépendamment des élections, avec la dépense publique délirante dans laquelle nous ruinons notre économie ? Pas davantage !

Le site de l'IFRAP (3), toujours très instructif et éclairant faisait ainsi récemment le point sur la tentative improbable de la majorité parlementaire de réduire la dépense publique d'un montant pourtant fort modeste (500 millions d'euros), aucune administration n'imaginant de s'incliner devant la représentation nationale.

Or le parti socialiste, toutes tendances confondues, a précisément pour ligne commune, réconciliatrice de ses fractions, de défendre bec et ongles la fiscalité la plus ruineuse d'Europe, la dépense publique à son niveau actuellement délirant, la redistribution systématique, ceci entraînant assez notoirement la fuite des cerveaux et celle des capitaux, ainsi que la stagnation subséquente de l'emploi.

Il faudra bien un jour ou l'autre que la gauche accepte de sortir de cette ornière, et que la droite elle-même renonce à se donner des chefs tétanisés par l'idée de déplaire à la gauche : mais là, je rêve, et je le sais, car cela l'amènerait à rompre avec les paniers de crabes, et les interdits majeurs, du Socialisme maçonnique.

JG Malliarakis
©L'Insolent

(1) À noter du reste, que je ne dis pas ici de la droite française ce qu'en disait Guy Mollet. La plus bête du monde ? en tout cas elle demeure la plus chiraquienne du monde, ce qui n'est nullement incompatible mais c'est ce qui en fait la plus "suicidaire" du monde, constat que je concrétisai par un petit livre publié en 1998.
(2) seuil ramené à 1 500 habitants en Ile-de-France, où les communes de moins de 1 500 habitants, et même de moins de 3 500, sont fort peu nombreuses.
(3) Institut français de recherches sur les administrations publiques

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