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BULLETIN EN TOUTE LIBERTÉ

LUNDI 21 NOVEMBRE 2005

LE BESOIN SÉCURITAIRE MÈNE-T-IL LA FRANCE À DROITE ?

DSK etsa charmante épouseLaurent Fabius et Mélenchon

Le congrès du parti socialiste au Mans a scellé son unité en intégrant dans son programme des propositions démagogiques, directement issues de la plus poussiéreuse dialectique communiste.

Dans mon émission du 18 novembre sur Radio Courtoisie, je me suis permis d'évoquer, en introduction, ce que je ne fais pas habituellement des informations supposées ultra-confidentielles. Celles-ci sont, en théorie, réservées à 5 ou 6 hauts destinataires, au sommet de l'État.

Mais en l'occurrence la question est tellement énorme qu'il m'a semblé de salubrité publique de les rappeler.

Parmi les 3 préoccupations matérielles qui assombrissent l'état d'esprit des Français, en même temps que le chômage et le pouvoir d'achat, en même à plusieurs reprises en premier, depuis l'été, vient la question de l'immigration.

Ceci a été clairement confirmé par des sondages mis en place par la Direction centrale des renseignement généraux depuis le mois de mai, sous le nom de "Projet Mercure III". Les études ont été confiées, à tour de rôle chaque mois, aux responsables RG de 30 départements, à tour de rôle, échantillonnés de manière représentative, incluant donc à la fois les zones urbaines, périurbaines et même les zones rurales.

Enfonçons donc le clou. Le ministre actuel de l'Intérieur est à l'origine de ces travaux d'une approche relativement nouvelle ; il a manifestement en vue de se positionner en fonction de l'attente des Français. Voila une préoccupation qui fait honneur à son sens de la démocratie, ou à tout le moins à celui de l'efficacité au service de son ambition, affichée, d'accéder au pouvoir.

Ce que montrent les enquêtes de Mercure III est sans appel. On peut chercher à le dissimuler comme le font les médiats français : ainsi M. Dassier a-t-il révélé au Guardian de Manchester que les journaux parisiens mentaient aux Français (1).

Le résultat est désormais que, l'opinion sachant à quoi s'en tenir, les Français croient de moins en moins aux moyens de bourrage de crâne internes à l'Hexagone (2). Ils vont de plus en plus chercher leurs informations ailleurs, comme en temps de guerre.

Ils n'ont plus aucune confiance en la classe politique.

Nous sommes donc à la veille d'une sorte d'explosion institutionnelle, comme à la fin de la IVe république. De la sorte, n'importe quel "Sauveur" peut imaginer, une fois de plus tromper son monde et se faufiler à la tête de l'État

Car, bien avant les émeutes de la fin du mois d'octobre, la question de l'immigration, apparaissait comme explosive pour l'opinion française.

On sait aussi, très explicitement, au sommet de l'État, que cette question se trouve dissociée de celle de l'insécurité "en général".

Les Français n'aiment certes pas les violeurs d'enfants, cela est clair. On pourrait même leur demander avec profit quelle disposition du Code pénal, ancien ou actuel, leur semble applicable ; les Français n'aiment pas non plus les vols d'autoradio.

Mais la question identitaire vient désormais non moins clairement avant la question sécuritaire.

Or, Le Parisien du Dimanche du 20 novembre nous l'assure : "la France vire à droite". C'est le titre, énorme et alléchant de la première page. Et ce journal, dont le rôle subtil est toujours très intéressant à suivre, lie cette prétendue évolution aux "événements", des banlieues.

En gros, une fois le journal acheté, on découvre cette évidence en pages 2 et 3 : ce que les Français désirent, ce n'est pas spécialement "la droite" (car, au fait, qu'appelez-vous "droite" et "gauche" ?), c'est une plus grande fermeté face à ceux auxquels Jean-Pierre Chevènement (3) a donné leur vrai nom, celui de sauvageons.

Nous citons d'ailleurs l'ancien député maire de Belfort et candidat malencontreux à la présidence de la république, sans aucune illusion sur ses idées comme nous citerions aussi n'importe quel homme politique reprenant une rhétorique analogue.

Au moins, ce mot de sauvageons était plus élégant que le concept de "nettoyage au kärcher".

D'ailleurs une lecture honnête du sondage montre que les Français approuvent clairement face aux voyous une politique de (relative) fermeté.

On voit ainsi les Français favorables
- à 68 % la prolongation pour 3 mois de l'état d'urgence ;
- à 56 % une définition plus restrictive de l'application des règles du regroupement familial pour les travailleurs étrangers ;
- à 55 % l'expulsion des étrangers, même en situation irrégulière, condamnés pour violences urbaines.

Mais corrélativement on remarque que les "solutions" proposées, relèvent de l'idéologie socialo-chiraquienne la plus misérable :
- 85 % des Français seraient d'accord pour "faire en sorte que les maires respectent la loi qui leur impose d'avoir au moins 20 % de logements sociaux".
- 78 % des Français seraient d'accord pour "créer un service civil volontaire pour 50 000 jeunes d'ici à 2007".

Allons, avec des solutions pareilles, la "gauche" a encore de beaux jours devant elle.

D'autant plus que la "gauche sécuritaire " a toujours existé en France, et que, par exemple, parmi les plus clairs défenseurs d'une politique sécuritaire plus ferme on compte de longue date un homme comme l'ancien grand maître du Grand Orient de France, M. Bauer.

À l'inverse un homme comme l'actuel Ministre de l'Intérieur a, évidemment, le vent en poupe grâce aux inquiétudes sécuritaires. C'est bien compréhensible en comparaison du pépé gâteux de l'Élysée et du bellâtre de Matignon.

Mais nous devons aussi regretter qu'il développe, et qu'il mette en place, des thèmes largement empruntés à la "gauche", et qui semblent, au sein de "la droite", lui appartenir en pratiquement en propre, citons notamment :

1° le financement et l'organisation par l'État du culte musulman en violation de l'article 2 de la loi de 1905.

2° la mise en place de la discrimination positive en violation du principe d'égalité devant la loi, et notamment de l'article 1er la Déclaration des Droits de l'Homme de 1789 (4).

De l'autre côté de l'échiquier politique, en cette fin de semaine le congrès du parti socialiste au Mans a ainsi montré que ce parti, tout en faisant mine de ramener le parti de François Mitterrand à une ligne "plus raisonnable" incarnée par François Hollande et Dominique Strauss-Kahn, a scellé son unité en intégrant dans son programme des propositions démagogiques, directement issues de la plus poussiéreuse dialectique communiste, comme le "Smic à 1 500 euros", ou la promotion en Europe du "tarif extérieur commun", etc.

Je tiens donc à le redire : je ne suis ni systématiquement "pour", ni systématiquement "contre" aucun homme politique en particulier.

Je cherche seulement à y voir clair et à contribuer à éclairer mes lecteurs. Certes, comme tous les Français, je souhaite qu'on assure l'ordre dans la rue, mais je souhaite aussi qu'on mette un peu d'ordre dans les idées.

JG Malliarakis
©L'Insolent

(1) M. Jean-Claude Dassier est le directeur général de la chaîne d’information LCI. Ce saint jean bouche d'or vient récemment d’avouer avoir déliébéremnt caviardé la réalité, poutant éclatante, des émeutes ethniques, afin de "ne pas favoriser l’extrême droite". Au Guardian, il a osé déclarer l'ânerie suivante: "la politique française est en train de se droitiser, et je ne veux pas que des hommes politiques d'extrême droite soient à nouveau en deuxième position, ou même en première parce que nous aurons montré des voitures en feu à la télévision". Ne croit-il pas faire encore plus le jeudes pires démagogues en procédantde la sorte ?
(2) Le Monde plus Le Figaro plus Libération égalent moins de 800 000 exemplaires vendus.
(3) Chevènement homme de "droite" ? Il l'a probablement été, "quelque part", dans sa jeunesse, s'étant particulièrement intéressé à la Phalange espagnole, la vraie, celle de José Antonio Primo de Rivera. Mais, sa "Réponse de l'Espagne" est-elle "de droite" ? Je n'en suis pas tout à fait convaincu. Aujourd'hui, depuis que le fondateur de Patrie et Progrès (1959), mouvement "nationaliste de gauche", militant alors pour l'Algérie française, a évolué vers le socialisme (par la fondation du Ceres) il est indiscutablement devenu un homme de gauche, ce terme étant évalué sur la base du seul critère cohérent, de 1917 à 1991, le critère de l'anticommunisme. Chevènement a été, et il est encore aujourd'hui l'homme de l'alliance socialo-communiste, et même de l'intégration dialectique de notions caractéristiques du marxisme version "coco" dans le programme commun.
(4) Rappelons que cette déclaration, votée par l'Assemblée constituante fut acceptée par Louis XVI. De même, s'agissant de la Loi de 1905, dont le socle était certainement laïciste, on ne saurait dire que sa violation par MM. de Villepin et Sarkozy en faveur de la religion mahométane procède d'une conception "de droite".

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