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BULLETIN EN TOUTE LIBERTÉ

LUNDI 22 MAI 2006

LA NUISANCE BORLOO TOUJOURS TAPIE DANS L'OMBRE

Borloo en embuscade

La démagogie radicale-socialiste de la IIIe république se trouve réincarnée par le ministre de l'Emploi.

Il y a quelques semaines, l'affaire du CPE battait son plein. Elle allait manifestement vers la défaite du Premier ministre.

Alors, prêtant peut-être au chef de l'État des capacités manœuvrières contraires à son état de santé, je dois avouer que j'étais persuadé de le voir tenter une opération du genre : Borloo à Matignon en mai… Juppé député de Bordeaux en juin… Ce dernier, dont l'honneur est (paraît-il) retrouvé au bout d'un an et un jour d'inéligibilité rue des Morillons, pourrait alors devenir président du groupe parlementaire. En attendant mieux. Ou plutôt : en attendant pire.

Mon cauchemar n'est donc pas réalisé.

J'en ai rêvé. Chirac ne l'a certes pas fait. Ou pas encore...

Mais il est à observer, par ailleurs, que la nuisance Borloo demeure toujours, Premier ministre de Chirac ou pas, telle une vilaine murène, tapie dans l'ombre.

Intervenant ce 21 mai, sur la chaîne de télévision LCI (1) le Borloo, ministre de l'Emploi, de la Cohésion sociale et autre lieux géométriques de la démagogie, a même donné certains détails quant à son propre dispositif politique.

Tout cela était évoqué sur le style "tout le monde le sait", sur le mode rhétorique "c'est un secret de polichinelle".

Ainsi a-t-il qualifié de "secret de polichinelle" son scepticisme réaffirmé aujourd'hui fortement. Il s'était vaguement manifesté, au mépris de la solidarité gouvernementale, lors de l'instauration du Contrat première embauche, maintenant abandonné. Ceci avait provoqué des "engueulades", dit-il élégamment désormais, au sein du gouvernement.

"C'est un secret de polichinelle, de dire que Dominique de Villepin souhaitait une action extrêmement vigoureuse, immédiate, sur l'emploi des jeunes, et qu'il considérait qu'un petit cousin du CNE, pour la faire simple, était une bonne idée", affirme le ministre toujours en fonction.

"C'est un secret de polichinelle que de dire que Gérard Larcher et moi, et d'autres ministres, considérions, que si l'objectif était bon, peut-être qu'il pouvait y avoir une véritable incompréhension", dit-il également.

Selon M. Borloo, le CPE "qui avait pour vocation d'être l'aide à ce premier emploi pouvait être vécu comme de la précarité".

C'est d'ailleurs un fait objectif, reconnaissons-le, que toute la manipulation des jeunes manifestants tournait autour de cette crainte. Il est assez facile de le dire aujourd'hui.

"Évidemment qu'il y a eu des tensions, c'est normal", a-t-il poursuivi.

Mais "un arbitrage a ensuite été rendu, une décision a été prise", a-t-il ajouté, rappelant qu'il avait ensuite soutenu le CPE devant le Parlement, parce "qu'un ministre n'est pas à son compte".

N'est-il cependant pas "à son compte", le Borloo, patron du parti radical, en contredisant aujourd'hui son propos public d'hier ?

Interrogé sur l'autorité du Premier ministre au sein du gouvernement après l'épisode du CPE, M. Borloo a répondu : "pour moi, il n'aurait pas d'autorité s'il n'y avait pas eu ces engueulades avant". Il a estimé que le Premier ministre avait eu le mérite d'organiser "un vrai débat interne", et n'étant "convaincu par les arguments" des opposants au CPE, de "prendre ses responsabilités". "Il les a prises et il les paie d'ailleurs aujourd'hui", conclut finalement le Borloo.

Tout ce verbiage pour faire comme si le Borloo pouvait, à la fois, se compter au nombre des amis et, en même temps, des adversaires de Villepin.

Ah le parti radical ! Le parti radical "valoisien" ! Le parti "républicain radical et radical socialiste" ! Cette "sensibilité" si caractéristique de la IIIe république, premier bénéficiaire de la loi de 1901, la revoilà réincarnée par notre excellent ministre de l'Emploi.

En juin, toujours pour complaire à la CGT, Borloo nous annonce même l'hypothèse d'une "évolution" sur le CNE, la seule avancée positive, pour être honnête, imaginée en 2004 par le gouvernement. L'avancée serait, peut-être, pensent certains, d'étendre à toutes les entreprises la possibilité de conclure des CNE ? Ne rêvez pas bonnes gens : on l'a établi, et il est passé sans heurts (avant la crise du CPE) pour les entreprises de moins de 20 salariés parce que tout le monde se moquait, au départ, dans les sphères gouvernementales et dans les bureaucraties syndicales des petites entreprises.

Cela aussi, – pour parler comme notre excellent pilier du "Socialisme maçonnique", ce système rebaptisé par Chirac en 1977 le "travaillisme à la française", – c'est "un secret de polichinelle".

M. Borloo est évidemment un gros malin.

Son objectif déclaré "est qu'il y ait au moins entre 200 000 et 400 000 chômeurs de moins dans les douze mois qui viennent", c'est-à-dire (à peu près) ce que les statistiques des départs en retraite permettent d'espérer, hors création d'emplois véritables.

On devrait donc observer un peu mieux le paysage.

Actuellement au Sénat on discute le "plan Borloo", pour les banlieues, le logement, etc. On s'emploie dans ce cadre à consolider la fameuse loi SRU imposée quand Gayssot était à l'Équipement le ministre communiste de l'interminable gouvernement Jospin (1997-2002). Les énormités fabriquées à cette époque par les Chevènement, les Voynet, les Gayssot, et surtout par les bureaux ministériels inamovibles semblent intouchables. C'est vrai pour des dispositions ridicules compliquant inutilement les ventes immobilières. Cela semble encore plus net pour la "règle" des 20 % de logements "sociaux". Ne comptons pas sur l'écrasante majorité UMP pour abroger tout cela, à peine pour l'aménager.

Avec le "plan Borloo" on imagine même un nouveau monstre : le "permis de louer".

Un jour ou l'autre, il faudra bien rappeler, sinon aux Français qui en général le savent, du moins aux journalistes et aux politiciens, ce qu'est le "logement social" subventionnaire : un parc de 4 millions de logements dont tout le monde est mécontent, qui ont coûté très cher aux contribuables, et qui permet aux hommes de l'État de manipuler les populations sur financements de la Caisse des dépôts.

La loi instituant les HLM, comme d'ailleurs celle des assurances sociales, remonte aux années 1928-1930, où le glorieux Loucheur, ancêtre politique du Borloo se trouvait ministre en compagnie du "mirobolant" Tardieu. Ces gens eux aussi étaient de "grands habiles" (2). L'excuse de Loucheur était qu'il héritait de la désastreuse politique du logement consécutive à la guerre de 1914.

Aujourd'hui, pas d'excuse ; il faut tirer le bilan d'abord des 60 années désastreuses de dirigisme urbanistique français.

Il faut aussi prendre la mesure des besoins des Français et des possibilités de la production de logements. DE 1993 à 2003, en 10 ans, on est passé d'une production de logements de 243 000 à 315 000 par an. Sur cette masse les logements sociaux sont passés de 61 000 à 32 000, soit en pourcentage de 25 % à 10 %, et c'est tant mieux.

On rappellera que pour l'année 1999, qui fut celle du plus grand nombre de mises en chantier (318 000), la présence d'un gouvernement de gauche n'a pas empêché le nombre de logements "sociaux", c'est-à-dire subventionnaires, de poursuivre sa salutaire décrue : 42 000 contre 45 000 l'année précédente passante à 38 000 l'année suivante.

Certes, les HLM ont été fort utiles pour loger (tant bien que mal) les rapatriés d'Algérie en 1962 ; certes, ils peuvent et doivent répondre encore à certaines carences avérées et dramatiques, mais minoritaires, et ils semblent encore indispensables quand on veut "attribuer" des logements aux immigrés "en voie de régularisation".

Mais chacun sait, aussi, que les Français aspirent à une plus grande part de logements individuels, à plus de facilité de louer sur un marché sain, sans multiplication de garanties significatives de l'angoisse (légitime) des propriétaires, qu'ils désirent plus de confort, plus d'espace, etc.

C'est donc à satisfaire correctement, dans des conditions de prix et de quantités correspondantes, que la production de logement doit s'attacher à répondre.

N'oublions pas non plus qu'un nombre considérable de bénéficiaires de logements HLM le sont abusivement.

Tant pis, donc, pour le "mouvement" HLM s'il ne peut pas suivre au-delà de son parc immobilier, tout de même colossal. Tant mieux s'il est amené à évoluer vers une privatisation de ses immeubles.

Tant pis pour le 1 % patronal inventé en 1943, par des industriels du Nord, dans les conditions dramatiques que l'on sait : ces conditions n'ont plus rien à voir avec notre époque (3).

Tant pis pour M. Borloo, son plan et son dispositif politique radical-socialiste.

Tant pis pour le Socialisme maçonnique.

JG Malliarakis
©L'Insolent

(1) Émission Grand jury RTL/LCI/Le Figaro
(2) L'expression est de Beau de Loménie qui consacre à Loucheur d'intéressants développements.
(3) À moins de considérer la France actuelle comme un pays occupé. nous n'oserions.

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