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BULLETIN EN TOUTE LIBERTÉ
jeudi 1er JUIN 2006
SÉGOLÈNE EN FORÊT DE BONDY
"Lepénisation des esprits"... ou chiraquisation des réalités ?
Je voudrais ce matin éviter plusieurs écueils, évoquant le discours prononcé à Bondy par Ségolène Royal ce 31 mai. Y parviendrais-je ?
La candidate socialiste portée par ces sondages vers la présidence de la république s’est en effet rendue à proximité de l’œil du cyclone des émeutes de la Seine-Saint-Denis. Elle était soutenue par deux maires locaux de son parti et par l’ancienne garde des Sceaux Élisabeth Guigou.
Rappelons pour mémoire les propos et les concepts mentionnés par Madame Royal et rapportés par l'AFP (1) :
"Mise sous tutelle des allocations familiales."
"Encadrement à dimension militaire."
"Si l'on veut donner une nouvelle chance aux jeunes au premier acte de délinquance, il faut des systèmes d'encadrement à dimension militaire, avec des actions humanitaires, des orientations vers l'apprentissage des métiers, avec le passage du permis de conduire et le réapprentissage de la citoyenneté."
"Il faut épauler les familles, ne pas les disqualifier et quand les incivilités se multiplient, avoir un système d'obligation pour les parents de faire des stages dans des écoles de parents, avoir des systèmes de mise sous tutelle des allocations familiales, comme c'est le cas aujourd'hui, mais dans des logiques éducatives de réinsertion des parents".
"Tuteur des collégiens" : "c'est-à-dire qu'il y a dans les classes deux adultes au lieu d'un, l'enseignant qui transmet le savoir et un adulte qui établit la discipline."
"Retirer des collèges les gamins qui y font la loi et qui pourrissent la totalité d'un établissement scolaire".
"Il faut les recadrer dans des internats scolaires de proximité, des structures que l'on met dans le quartier pour que les parents continuent à assumer leurs responsabilités en partenariat avec les éducateurs"
"Pour les enfants de plus de 16 ans, il faut inventer des systèmes massifs de prise en charges des jeunes au premier acte de délinquance, parce que la solution de la prison est pire que tout"
"Il faut revenir à une République du respect, où chacun est à son poste et chacun est dans son rôle".
"Une révolution scolaire" : "Les collèges doivent être divisés afin de ne pas accueillir plus de 400 élèves."
Son propos du 31 mai consistait donc à parler plus fort et plus dur que Sarkozy. Symétriquement d’ailleurs dans un registre voisin le 29 mai Philippe de Villiers s’était employé, lui aussi, à parler plus radicalement que Jean-Marie Le Pen.
La tentation à laquelle je voudrais ne pas succomber, observant toutes ces surenchères à un an de l’échéance présidentielle serait de prendre inutilement parti en fonction de telles déclarations. Les leceturs de l'Insolent sont suffisamment adultes pour se déterminer par eux-mêmes.
Car la première chose à considérer c’est la scène objective.
Si tous les hommes politiques développent un discours sécuritaire c’est bel et bien que pour 75 % des Français la question de la sécurité, mais aussi celle d’un retour aux violences de l’automne 2005, mais aussi celles de l’immigration et du chômage toutes associées, – dans l'esprit de 3 Français sur 4 – constituent la trame du débat présidentiel de 2007.
Il est incontestable que les deux personnages qui se sont le plus opposés, – en dehors du parti communiste et de l’extrême gauche, – à ce regard sombre sur l’actualité, MM. Chirac et de Villepin perdent chaque jours la confiance des Français. Leurs cotes de popularité sont tombées respectivement à 17 et 20 % : cela est probablement sans précédent. (2)
Ne perdons pas de vue non plus que les mêmes Chirac et Villepin sont indiscutablement associés au déclin de l’image et de la réalité de la France depuis 10 ans, déclin dont ils sont probablement les derniers à vouloir ignorer les conséquences.
Singulièrement aussi on doit remarquer la montée en puissance d’un nouveau discours perceptible dans les colonnes et les éditoriaux de l’Humanité. Cette ligne tend à faire "feu" sur Ségolène Royal. L'Huma tend précisément à inciter, à rassembler, si la candidature Ségolène Royal se précise, la masse résiduelle de cette opinion pour laquelle l’immigration, l’insécurité, la violence scolaire ou les émeutes ethniques sont de « faux problèmes ». Cette frange peut obtenir si elle parvient à s’unir, par exemple sur la candidature de José Bové (3) jusqu’à 20 % des voix. Ajoutons pour être complet que l’appareil stalino-cégétiste jouera plus ou moins franchement la carte unitaire selon la nature des gages qu’il obtiendra du candidat issu de la tradition gaulliste.
Toutes les manœuvres et manipulations tendent, et parviennent en partie, à tromper l’opinion des honnêtes gens. Ce n’est certes pas nouveau. Cela s’est probablement aggravé ces dernières années.
Mais rien de tout cela ne doit dissimuler une évolution considérable dans la conscience sociale des Français. Ils sont certes de plus en plus écœurés du spectacle politicien, conscients aussi du recul général de la nation et en même temps ils sont inquiets pour la perspective qui attend, pour les uns leurs enfants, pour les autres leurs vieux jours, perspective assombrie par les projections de la démographie et du communautarisme galopants.
On nous parle parfois de « lepénisation des esprits » (4).
Ne serait-il pas plus réaliste de mesurer la dramatique « chiraquisation des faits » ?
On se souvient de « l’affaire Finkelkraut » autour de déclarations plus ou moins manipulées par des journalistes étrangers autour de l’équipe de podosphère du Chirakistan qui n’est plus « black, blanc, beur » : faut-il inciter ici à tourner le bouton de la télévision pour mesurer les restes de leucodermie de cette brillante formation ?
Resterait à mesurer sans doute le sérieux des propositions « militaires » et disciplinaires de Mme Royal. Il en est sans doute comme des autres rodomontades passagères.
Les « matamores » en Espagne étaient supposés se porter traditionnellement contre les « Maures ». C’est précisément qu’en Espagne pendant 800 ans, de 711 à 1492, la question nationale fut celle d’une conquête étrangère puis d’une reconquête lente, qui partit des Asturies pour aboutir jusqu’à l’Andalousie.
Ceci est un fait historique.
Le nier serait une forme de négationnisme.
JG Malliarakis
©L'Insolent(1) dépêche du 1er juin 2006 à 01 h 34.
(2) À noter qu’on peut toujours faire pire. Laval estimait lui-même que 97 % des Français désapprouvaient sa politique cf. sa déposition au Procès du Maréchal Pétain.
(3) officialisée dans le Journal du Dimanche du 28 mai
(4) À titre de document nous joignons l'article de faire-peur mis en ligne par le Nouvel Obs du 31 mai.
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