Revenir à la page d'accueil … Accéder au Courrier précédent … Utiliser le Moteur de recherche … Accéder à nos archives …
...Pour commander le livre Socialisme maçonnique ...Pour commander le livre Sociologie du communisme ... ...Pour commander le livre Harmonies économiques ...
...NOUVEAU : vous pouvez commander en ligne sur la page du catalogue des Éditions du Trident
BULLETIN EN TOUTE LIBERTÉ
MERCREDI 7 JUIN 2006
L’ILLUSION AURA ÉTÉ DE COURTE DURÉE…
Non les socialistes de la génération Ségolène n'ont pas changé.
Au début, c'était dans le brouhaha médiatique, c'était au milieu de ces informations écoutées à la va-vite en se rasant le matin, j’ai cru hier, mais je n’ai sans doute pas été le seul à me tromper de la sorte, que « la » Ségolène avait pris position contre les 35 heures.
Et dans mon petit cerveau commençait à s’échafauder un rêve bien connu, sitôt évanoui, le rêve d’un pouvoir social-démocrate français, libéré de l'hypothèque marxiste, réalisant les réformes de bon sens que la droite ultra majoritaire n’a jamais eu le courage d’entreprendre.
Bien entendu, la plupart de mes lecteurs le savent déjà : tout cela était basé sur un affreux malentendu. Ségolène est non seulement pour les 35 heures, pour les lois Robien et Aubry mais sa critique porte sur le détournement de la loi par les « méchants patrons ».
De la sorte, dans la nuit du 6 au 7 juin, lors de la réunion des éléphants du PS, on a pu arriver à des compromis annonciateurs de rassemblements futurs en vue de la présidentielle de 2007. Pas question de toucher aux (faux) acquis, aux (faux) droits, au (faux) socialisme, ou plutôt au véritable Socialisme maçonnique, celui dont le but principal, et réel, consiste d'enrégimenter toute la France dans un quadrillage étatique.
Et soudain ce personnage de Ségolène, qui commençait à devenir sinon sympathique, du moins (presque) respirable, retrouve son caractère, presque aussi horripilant que celui de la grosse mégère Aubry.
Car on l’entend parler, « la » Ségolène, d’accélération des cadences comme dans une mauvaise imitation des Temps Modernes de Charlie Chaplin. Telle est encore l’idée que Mme Royal se fait du travail. Les « cadences infernales » : on retrouve la littérature maoïste, produite par les élèves de la Rue d’Ulm, en 1968…
En lui-même ce contresens, l’illusion entrevue, ne mériterait pas le quart d’heure d’une chronique si elle ne s’inscrivait précisément dans le débat de la gauche française.
À la stérilité démagogique de la droite institutionnelle, incapable de réformer, incapable de penser, incapable de penser la réforme – la gauche de notre pays ne sait opposer que de poussiéreuses références puisées, toujours, dans Marx, Engels, Lénine et jusqu’à leurs caricatures du Tiers-monde, de Pol Pot à Fidel Castro.
Nous n’exagérons pas le trait : les uns et les autres se chargent parfaitement de leurs propres caricatures.
Lisez-les, feuilletez leurs publications, observez leurs débats : leur passéisme en deviendrait presque cure de jouvence.
Les événements contemporains de l’écriture, par Jules Monnerot, de sa Sociologie du communisme en deviennent une sorte de roman d’anticipation.
Certains prendraient au besoin prétexte de l’actualité sociale française pour « leur » dire : vous ne pouvez pas à la fois déplorer le chômage de 9 % de la population active et cracher sur les « méchants patrons ». Car si ceux-ci deviennent, éventuellement, de « gentils employeurs », c'est par un miracle qu’il faudra bien nous expliquer.
Mais mon argument ne tient pas. En fait, nos post-soixante-huitards ne considèrent pas le chômage comme une plaie sociale : s’il est correctement indemnisé (« un emploi, c’est un droit ») le chômage leur semble au contraire le paradigme de la société libérée, société de demain, où tout le monde sera assisté, tout le monde sera subventionné, où « on » paiera pour que la France devienne un gigantesque festival d’Avignon.
« L’enfer même à ses lois » constatait déjà Dante Alighieri : dans le festival d’Avignon, et même à la mairie de Paris, certains « galèrent » plus que d’autres.
À Avignon, il y a les privilégiés de la fête ; mais on y côtoie un prolétariat du « festival off ». Et, à Paris, tout le monde n’a pas le statut hystérico-védetarial d’un Delanoë.
On entrevoit même parfois, oui au PS, l’esquisse d’une intolérance hétérophobe quand on met en congé de parti le plouc Frêche coupable de se rêver en Modeste Ier empereur de Septimanie.
Dès 1850, peu de temps après la révolution – déjà festive et délirante – de février 1848, un économiste que ses compatriotes avaient porté à la députation, Frédéric Bastiat pouvait proposer une reconstruction de la pensée économique basée sur l'idée forte que les intérêts légitimes sont harmoniques et non anatagonistes, que seuls les « hommes de la spoliation » resteraient à l'écart du monde de la liberté. Et il s'attachait à relever les erreurs de son temps.
Ces erreurs n’ayant pas été rectifiées, depuis un siècle et demi, dans notre beau pays, il n'est guère surprenant qu'elles se soient impunément incrustées dans les esprits ; elles ont fait souche. Et en dépit des divisions occasionelles des descendants du socialisme quarante-huitard du XIXe siècle et des continuateurs du gauchisme soixante-huitard du XXe siècle, leurs racines sont identiques.
Il n’est donc pas inutile de les extraire, de les débusquer.
Certains nous diront : de telles racines sont devenues énormes. Ce sont des baobabs. On les voit à des kilomètres. Écoutez le Jack Lang avec son Smic à 1 500 euros. Écoutez-les tous à proposer qu'on renforce les 35 heures. Et qu'on alourdisse encore la fiscalité, le Code du travail, etc. Pincez-moi je rêve.
Et pourtant la masse majoritaire de nos compatriotes ne les voit pas. C’est vrai.
Les dirigeants de l’UMP ne semblent même pas s’en rendre compte, eux non plus, qui n’ont pas osé liquider les strates les plus récentes et les plus scandaleuses du passage de la gauche aux affaires de 1997 à 2002 : loi SRU, lois Gayssot, lois Chevénement, lois Voynet, lois Aubry, liquidation des libertés locales, etc.
La gauche est myope, la droite est sourde, le prêt-à-penser vit de ventes forcées, se carre dans son immobilisme : à la bonne heure.
Raison de plus pour retrousser nos manches.
JG Malliarakis
©L'Insolent ... NOUVEAU : vous pouvez commander en ligne sur la page du catalogue des Éditions du Trident
Revenir à la page d'accueil… Utiliser le Moteur de recherche… Accéder à nos archives…
Vous pouvez aider l'Insolent ! : en faisant connaître notre site à vos amis en souscrivant un abonnement payant