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BULLETIN EN TOUTE LIBERTÉ
VENDREDI 9 JUIN 2006
PLUS DE MUNITIONS, FEU À VOLONTÉ !
"Sécu : déficit supérieur à 10 milliards, Chirac maintient le cap de l'équilibre en 2007" (AFP du 8 juin à 18 h 51)
Il y a beau temps que la sécurité sociale a déserté la préoccupation centrale de mes chroniques. Il me semble en effet ne plus y avoir grand-chose de nouveau à en dire. La loi de la chute des corps s’y applique avec une rigueur et une régularité évidentes.
Un mot à la mode est celui de récurrence. Je le rencontrais, il y a bien longtemps, en mathématique. Par récurrence et par itération nous pouvons savoir, en effet, où mène ce gouffre du système de sécurité sociale français. Nous avons pu observer que le système soviétique est mort de sa belle mort, ou plutôt de sa décomposition morale et financière puante et sanglante, au bout de 70 ans. Il a pu tenir grâce à la vente des matières premières dont la Russie détenait, et détient encore, les plus importantes réserves mondiales. Il est mort comme le prévoyait Jules Monnerot [1], et notamment du fait des télécommunications.
La comparaison avec la sécurité sociale, cancer économique de la France depuis 1945, est parfaitement légitime.
Ce système existera-t-il en 2015 ? Je ne sais.
Assisterai-je à son effondrement, je l’espère, mais je n’en suis pas tout à fait sûr.
Ce dont je puis être certain, en revanche, c’est que l’opinion officielle française ne consentira à ouvrir les yeux sur sa décomposition, qu'en relation avec l'aggravation olfactive de sa puanteur cadavérique, au dernier moment, celui de l’agonie, celui où bientôt « le mort saisit le vif ».
Il y a des milliers de choses à dire sur la sécurité sociale, puisqu’elle comprend 5 « branches » principales, très différentes, gérant environ 9 ou 10 formes d’assurances, amalgamant plus de 1 000 organismes, représentant au total un budget supérieur à celui de l’État central français.
Parmi les nombreuses impostures associées à la présentation de ce système, on doit noter d’abord le rôle de ce qu’on appelle Commission des Comptes de la sécurité sociale. Prétendue « commission », cour féodale de tous les grands organismes monopolistes. Prétendus « comptes » dont la normalisation demandée depuis 1952 n’est toujours pas cohérente, etc.
Le 8 juin cette assemblée fictive se réunissait pour entendre le ministre Bertrand reconnaître que ce « déficit était plus élevé que prévu ».
Mais pourquoi ne communiquer au grand public que les chiffres du déficit, c'est-à-dire du solde, et ne jamais rappeler le montant monstrueux de l’ensemble, supérieur au budget de l'État, lui-même en déséquilibre désastreux ?
Parler d'un déficit de 11,6 milliards d'euros en 2005, chiffres constatés, contre 8,9 milliards prévus il y a quelques mois, et contre 11,9 milliards en 2004, voila qui devrait réduire définitivement aussi toute prétention prévisionnelle et rendre caduque toute présentation de graphiques incorporant fallacieusement des courbes « à redressement futur ». Ces jolis tableaux, qu'affectionnent les médiats et que l'AFP diffuse complaisamment, montrent toujours que « ça va mieux en 2012 ou 2022 ». Observez-les, si ne vous l'avez déjà remarqué.
Un simple exemple des prévisions fausses : on se gargarise de la baisse du nombre statistique officiel chômeurs. Or quand ceux-ci sont 200 000 de moins, dans une conjoncture industrielle mondiale favorable, on constate que le nombre des emplois n'a progressé que de 60 000. La différence (140 000) tient essentiellement aux départs en retraite. Il est évidemment ridicule d'imaginer que ces 140 000 retraités supplémentaires ne vont pas alourdir en prestations, aussi bien par leurs pensions (« régime vieillesse ») que par leurs frais médicaux (« régime maladie »), les déficits d'ensemble de la sécurité sociale. Les cotisations soutirées aux 60 000 nouveaux entrants ne les compenseront pas. Et lorsque la conjoncture mondiale se sera retournée, les charges ne feront qu'augmenter, etc.
Comment ne pas éclater de rire quand un Chirac prétend maintenir « le cap de l'équilibre en 2007 » ? Il est vrai que « le même mec » (comme disait Coluche) prétendait en 1977 qu'on se baignerait dans la Seine en 1992.
Pourquoi laisser des gens, qui ont toujours échoué, continuer à nous parler de petites mesures mesquines et ponctuelles, tout à fait fallacieuses, et qui se révéleront contre-productives à moyen terme, comme la campagne des « médicaments génériques » ?
Pourquoi ne pas dire au public que ce système est piloté, non par ceux que l’on met en avant, encore moins par des spécialistes de la Santé, mais par la Direction du Trésor et l’Inspection des Finances ?
Quelle dérision que d’entendre parler un Villepin ! Celui-ci déclare, et je crois même qu'il est sincère, que « nous continuons à progresser dans la voie d'un équilibre » et il ose en appeler à « continuer l'effort là où on peut faire des économies » (2). En somme, si je comprends bien le Premier ministre, à un an de l'échéance plébiscitaire de 2007, il ne faut surtout pas changer de braquet, et encore moins de logique. Nous voici arrivés au bord du gouffre, continuons gaiement !
La seule approche possible du prétendu « modèle social » que constituerait aujourd’hui le mélange des assurances monopolistiques et du Code du Travail français, c’est de le regarder comme partie intégrante de la Sociologie du communisme.
Une manif de retraité s’est encore déroulée à Paris sur le thème « toujours plus ». En fait nous sommes en présence de ce que Jules Monnerot caractérise comme la dimension « émotionnelle » du système communiste.
Comment oser, qui oserait, refuser« que les retraites soient égales au SMIC » ?
Comment oser, qui oserait, refuser« que ce même SMIC soit de 1 500 euros » ?
Comment oser, qui oserait, refuser« que les retraites de réversion payées aux veuves soient d’au moins 75 % » ?
Les choses étant présentées comme cela, la « société » se trouve culpabilisée et mécontentement il y a dans le dispositif, les solutions que l’on fait cheminer aboutiront toujours à alourdir la barque. Dans le cas de la CGT, il n’y a pas lieu de s’étonner, mais les « syndicats médicaux », comme les équipes chiraquiennes, vont, elles aussi, toujours dans le même sens.
Depuis le plan Juppé de 1995 et les ordonnances signées par M. Barrot en 1996, le verrouillage étatique a éliminé toute contestation démocratique possible. L'évanescence et la pusillanimité des des politiciens prétendument « libéraux », comme le malheureux Madelin, a fait le reste. Personne ne bouge plus.
Ceci ne veut pas dire qu’il faille attendre tranquillement l’écroulement de l’édifice car il coûtera aussi cher en dégâts collatéraux.
M. Chirac est sorti « ravi » du Val de Grâce à l’automne 2005. Mais pendant ce temps-là des milliers de Français meurent affreusement des maladies nosocomiales…
Vraiment la dissonance entre le peuple de France et les dirigeants de l'État prend des proportions de plus en plus effrayantes.
JG Malliarakis
©L'Insolent(1) dans sa préface de 1963 à la 2e édition de Sociologie du communisme cf. Nouvelle édition tome Ier L'Islam du XXe siècle page 14.
(2) Déclaration faite à Poissy (Yvelines) le 8 juin. ... NOUVEAU : vous pouvez commander en ligne sur la page du catalogue des Éditions du Trident
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