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BULLETIN EN TOUTE LIBERTÉ
VENDREDI 30 JUIN 2006
LA RHÉTORIQUE DE L’ÉPURATION AU SECOURS DE L’IMMIGRATION
Au fond, jamais il n'a été aussi nécessaire de revisiter le procès du Maréchal Pétain.
C'est certainement à tort que certains ont pu croire Chirac définitivement éteint. Ils l'imaginaient déjà prostré, coincé pour toute l'année 2006, entre les séquelles de son séjour Val de Grâce en 2005 et une prochaine visite, après 2007, dans les bureaux du juge Courroye (1).
Or, contre toute attente on a vu et entendu, en moins d'une semaine, l'ancien ambassadeur de Corrèze le 25 juin à Verdun, le 26 juin à la télévision face à Arlette Chabot et enfin le 29 juin à Tours où il présidait une cérémonie de 138 naturalisations. Peut-être veut-il pathétiquement forcer le destin, peut-être se sent-il obligé plus que jamais de courir contre la montre. Peut-être même, après avoir obtenu, en 2002, 19 % des suffrages exprimés, et avoir en 12 ans accumulé tous les échecs, se croit-il président de tous les Français. Un tel personnage, s'il ne peut certainement plus jamais nous décevoir, peut encore nous surprendre.
De la sorte, on le sent disposé à battre ses propres records.
Toujours est-il qu'il a pu développer un florilège de sa ligne politique. La trame de son propos c’est la promotion, par tous les moyens, des mots d’ordre immigrationnistes. M. Chirac nous a simultanément livré en définitive le fond de son intention : l'épuration idéologique au service d'un « populationnisme immigrationniste mégalomaniaque. »J'ose ici parler de « populationnisme immigrationniste mégalomaniaque. »
Je pèse mes mots et j'en tiens pour preuve les propos tenus par Chirac lui-même.
De sa mégalomanie, de son obsession maladive de la taille — le mot « grandeur » aurait ici une signification ambiguë, quelque chose d'espagnol, de moralement digne, absolument à contresens — il a exposé un échantillon presque surprenant de naïveté lors de son entretien avec Arlette Chabot :
La France aujourd'hui, affirme-t-il sans rire, est la cinquième puissance du monde en terme de Produit Intérieur Brut. La France, aujourd'hui, est le troisième exportateur mondial de services. La France aujourd'hui est le deuxième exportateur mondial de produits agricoles. La France aujourd'hui est le deuxième investisseur dans le monde, derrière les Etats-Unis. Et la France est la première terre d'accueil des investissements étrangers, avant les Etats-Unis et juste en même temps que la Chine. Ce sont des résultats concrets. C'est cela la France, c'est cela la France que je vois lorsque je vais défendre ses intérêts à l'étranger. Ce n'est pas "la petite France" que certains traitent avec dénigrement et incompétence ou mauvaise foi.
Mais il l'a aussi redit, d'une autre manière à Tours : on doit être fier d'être naturalisé français, parce qu'on appartient dès lors à une « grande nation ».
Cette obsession mégalomaniaque se retrouve hélas dans toutes sortes de choix technocratiques concrets, généralement erronés, en faveur de la plus grande taille, en faveur de villes nouvelles d'au moins 500 000 habitants, en faveur de l'Airbus A 380 de demain et du Concorde d'hier, en faveur aussi du « meccano industriel », des concentrations bancaires ou des fusions systématiques pas toujours pertinentes, mais aussi de l'élargissement de l'Europe, etc.
Tout cela s'exprime à l'envi dans le livre de Michel Debré « Au Service de la nation ». Publié en 1963, cet « essai d'un programme politique » était le livre favori de M. Chirac. C'était en tout cas celui qu’il recommandait à ses étudiants. Depuis 40 ans je soupçonne l’hôte de passage du palais de l'Élysée, de n’en avoir guère lu d’autres, même pas les albums d’Astérix, légèrement postérieurs.
Or l'idée la plus pernicieuse de ce livre, c’était d’aboutir à une France de 100 millions d’habitants et « si nous n’y parvenons pas par la natalité, nous y parviendrons par l’immigration ». À l’époque, la natalité française pouvait encore faire illusion, dans la foulée du regain démographique de l’immédiate après-guerre. Puis viendront les lois Neuwirth de 1967 et Veil de 1976 lesquelles correspondront à un renversement de tendance.
Le schéma populationniste ne pouvant plus se situer, aujourd'hui, dans un processus nataliste il fallait bien se rabattre sur le second terme de l'alternative : le recours massif à l'immigration. Rappelons que la France compte 40 ans plus tard, seulement 60 millions d'habitants dont une dizaine issus de l'immigration. Il faudrait donc en faire venir, ou « tout simplement » en laisser rentrer et en naturaliser, encore 40 millions...
Or, pour en arriver à cela il faut opérer une double épuration politique, marquant la victoire totale de l'idéologie sur l'identité.
Premièrement il faut éliminer, au sein de la droite principalement, toute forme de réticence à cette entrée de populations exotiques, de plus en plus nombreuses, et dont le projet d'assimilation devient de plus en plus problématique, au point de se voir préférer le terme d'intégration (2). Probablement aussi faudra-t-il marquer de diverses manières, et sans retour, qu'on a désormais renoncé à la voie nataliste et à toute politique familiale authentique. Sur ces deux points le chiraquisme n'a reculé devant aucune forme de distorsion de la vérité.
Mais il est, en même temps, nécessaire de bien situer les positions idéologiques, de bien faire comprendre qu'entre les continuateurs du nationalisme français et les promoteurs impunis de l'idéologie marxiste, la préférence ira toujours à ces derniers.Et de ce point de vue le discours prononcé à Verdun, à la fois pour saluer les combattants venus d'Afrique, ce qui eût été magnifique dans un autre contexte, et pour flétrir précisément le vainqueur de cette immense bataille – vainqueur qui en même temps le chef humain, aimé, respectueux de la vie de ses soldats, – ne pouvait être que scandaleux.
Il répondait à un triple objectif.
Tout d'abord en crachant sans retenue sur la mémoire du maréchal Pétain, M. Chirac croit pouvoir encore se draper dans le « gaullisme ». Il y a là une part évidente d'imposture car sa perspective immigrationniste actuelle se situe à l'exacte opposite de la pensée maintes fois exprimée par De Gaulle, et qui a été révélée par les livres de Tournoux, Foccart et Peyrefitte.
Ensuite, le fond de ce qu'on appelle « pétainisme » c'est de préférer l'identité de la France à l'idéologie. Remarquons par exemple, aujourd'hui encore que l'on dit d'un film qu'il est « pétainiste », et on l'a dit ridiculement ces dernières années aussi bien des « Enfants du Marais » que de « Amélie Poulain » ou des « Choristes », tout simplement lorsqu'il est français : on conçoit l'urgence d'en finir avec cette survivance.
Enfin il est politiquement essentiel pour M. Chirac de remettre en selle la dialectique communiste, sous toutes ses formes.
Les propos tenus à Verdun nous confirment donc dans le sentiment qu'une connaissance élémentaire de l'Histoire de France sera indispensable si l'on veut réparer le mal commis, ces dernières années à l'encontre de l'identité de la France, à l'encontre des libertés des Français et à l'encontre de leurs intérêts communs dans le monde du XXIe siècle.
Mais ce même Chirac, précisément, lorsqu'il prononce son discours de soi-disant réconciliation entre les Français et les ressortissants des anciennes colonies ne se préoccupe pas, bien au contraire, de la réconciliation historique entre Français (3).
Pire encore : quand on examine la rhétorique chiraquienne de "la France rassemblée" au moment de verdun, on retrouve très exactement les formules du parti communiste l'expression d'union entre "ceux qui croient au Ciel et ceux qui n'y croient pas", c'est exactement mot pour mot celle du stalinien Aragon (4).
Que M. Chirac rende hommage aux combattants tirailleurs, goumiers et spahis, venus du Maghreb, d'Afrique noire et de Madagascar on le conçoit et nous serions prêts à l'applaudir s'il le faisait autrement.
Il aurait pu, au passage, s'inquiéter de la persistance du culte de gens comme Mangin, théoricien et praticien la « Force Noire », et auquel je me permets de préférer la noble figure du gouverneur Van Vollenhoven, qui protesta contre l'envoi des Africains dans la guerre européenne.
Et ne nous y trompons pas lorsqu'il fait l'apologie des troupes coloniales d'hier l'actuel chef de l'État ne s'adresse ni aux anciens combattants, ni à tous ceux qui ont souhaité demeurer français, il s'adresse à ceux qui précisément ne veulent pas être français, et à ceux qui voudraient nous faire croire que la France n'aurait jamais connu ni routes, ni sportifs, ni soldats, sans l'apport de l'Outremer puis de l'immigration.Ne parlons même pas de l'imposture assimilant à l'islam des soldats qui venaient certes en partie d'Afrique du nord, mais aussi d'Afrique noire et de Madagascar, où, sauf erreur la colonisation française a eu pour effet de mettre un terme à l'esclavagisme arabo-musulman.
On rappellera simplement quelques chiffres. À Verdun, sur 300 000 morts, les Africains représentent 0,2 %. Sur le total des pertes françaises de la Première guerre mondiale, sur 1 400 000 morts, on évalue la part des colonies à 70 000, soit 5 % (5).
Revenons en effet à la préoccupation essentielle, actuelle, celle qui est la nôtre aujourd'hui et qui se retrouve dans le message reçu ces jours-ci d'un de nos correspondants : "J'étais à Londres cette semaine pour passer des entretiens d'embauche. Les Anglais sont eux-mêmes étonnés de voir autant de Français essayer de rejoindre la rive opposée de la Manche. C'est le sauve-qui-peut !"
On est bien loin de la situation de la France rêvée par Chirac.
Sauve qui peut, pensent donc manifestement certains de nos compatriotes démoralisés, à la fois devant le poids de la survivance communiste en France et devant le caractère déprimant de la société chiraco-villepinesque.Je pense au contraire qu'il faut tenir bon. Il ne faut pas abandonner la France au chiraquisme, il faut la redresser et lui redonner sa place en Europe, en luttant pour la liberté et la vérité..
JG Malliarakis
©L'Insolent(1) Ceci dans l'hypothèse où un constat de son état mental ne deviendrait pas demain, une garantie d'impunité plus durable que celle que le conseil constitutionnel, sous la présidence de Roland Dumas, lui ménage depuis 1999.
(2) Terme inventé en 1955 par Jacques Soustelle pour promouvoir une Algérie territorialement française.
(3) Il ose faire encore semblant decroire que le régime de l'État français "collaborait" avec l'occupant. Que n'a-t-il posé la question à son mentor corrézien Charles Spinasse ?
(4) Cette formule est d'ailleurs inappropriée s'agissant de la guerre de 1914. Elle correspond à une certaine "ligne du parti" spécifique aux époques de "main tendue" par Thorez aux autorités catholiques, lesquelles aiment bien, au fond, qu'on les considère comme seuls représentants de "la" religion (on a retrouvé cela avec la politique religieuse de Jospin). Au moment de 1914, "l'Union sacrée" concernait très peu d'athées, elle consacrait, ou tendait à consacrer une réconciliation entre catholiques romains et tout un univers de "radicaux" où prédominaient les "spiritualistes" comme le renégat augustinien Émile Combes.
(5) On pourrait donc, dans la même logique, proposer d'ériger à Dakar, à Abidjan, à Alger, à Tananarive, à Hanoï et d'abord à Fort-de-France, Pointe-à-Pitre et des monuments explicitement chrétiens à la gloire des 1 330 000 métropolitains tombés pour empêcher que ces villes ne deviennent prussiennes — ou turques. Qu'en pense M. Chirac ? Qu'en pense son ami Bouteflika qui préfère aujourd'hui l'apologie de l'ancienne appartenance de la Régence barbaresque d'Alger à l'Empire ottoman ? ...Pour commander le livre procès du Maréchal Pétain
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