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BULLETIN EN TOUTE LIBERTÉ

MARDI 18 JUILLET 2006

NOUVELLES PASSIONS POUR L'ESPAGNE

Fedrico Garcia LorcaJose Antonio

Il me semble indispensable de répondre à certains matraquages mensongers.

[ci-dessus : Federico Garcia et José Antonio : étaient-ils ennemis ?]

À 70 années de distance, malgré l'espace de deux ou trois générations, la guerre d'Espagne demeure encore un sujet passionnel. Elle est peut-être en train de le redevenir au-delà des Pyrénées, par la faute du gouvernement Zapatero. Celui-ci est en train de commettre en ce moment l'erreur de vouloir faire voter de lamentables lois mémorielles, en dépit des acquis positifs de la transition non-violente et réconciliatrice opérée en 1976.

Elle n'a jamais cessé de l'être en France où l'on entend toujours proférer une masse incroyable de contrevérités, d'approximations et de matraquages mensongers. Il faut hélas chercher la vérité chez les auteurs anglais, tel Hugh Thomas, Stanley Payne ou Brian Crozier, tous plus ou moins travaillistes du reste.

L'objectivité, certes, est à la fois un exercice périlleux, peut-être même vain, voire parfois contre-productif.

Ainsi, après des semaines de déferlement, sous prétexte de sport, d'un chauvinisme éhonté, ridicule, encouragé à Paris au sommet même de l'État, est-il concevable de se prétendre vraiment objectif quand il s'agit de sa patrie, de sa famille et de tous ceux que l'on aime de manière légitime. Qui l'oserait ?

Alors, commencerai-je, s'agissant de la guerre d'Espagne, par dire que ma sympathie va, naturellement, au souvenir d'un poète fusillé comme Federico Garcia Lorca et aussi, disons-le, à celui de son "frère ennemi" (étaient-ils ennemis ?), à la figure héroïque et cependant non sanglante, jeune, noble et généreuse de José Antonio Primo de Rivera, arrêté avant la tragédie, fusillé par les Rouges le 20 novembre 1936, après un simulacre de procès ; cette sympathie va naturellement à ceux dont l'idéal était celui de l'Espagne une, grande et libre. Telle est mon inclination personnelle.

Cela étant clairement posé, je crois indispensable de redresser certains mensonges, de relever leur fonctionnement actuel :

Premier mensonge, entendu dès l'aube sur la radio d'État France Inter, au matin de ce 18 juillet : non la guerre d'Espagne n'a pas "commencé par un coup d'État militaire du général Francisco Franco", d'abord parce que les premiers chefs du soulèvement national s'appelaient les généraux Emilio Mola et José Sanjurjo, d'ailleurs soutenus par les "regulares" marocains. Franco, initialement gouverneur militaire des Canaries, leur a succédé après l'échec des 3 premiers jours (18, 19 et 20 juillet) et après la mort de Sanjurjo, soit le 21 juillet. Il ne sera nommé chef de gouvernement et commandant des forces armées que le 29 septembre.

Le commencement de la guerre ? Ne pourrait-on pas mentionner d'abord :

– la destitution, le 10 juillet, du président constitutionnel de la république le modéré Alcala Zamora ;

– et surtout l'assassinat, le 13 juillet, par les Rouges du chef de la droite parlementaire, le brillant député Calvo Sotelo ? Il venait de prononcer un discours, certes courageux, et la fameuse, hystérique et stalinienne "Pasionaria" du parti communiste Dolores Ibarruri déclara dès lors : "Cet homme a parlé pour la dernière fois". Il sera donc abattu par des miliciens socialo-communistes.

Cet acte ne fut pas un éclair accidentel dans un ciel serein. L'un des textes les plus poignants et les plus prophétiques de José Antonio s'intitule "l'Espagne au bord de l'abîme". Et sa "Lettre au général Franco" avait pour but d'empêcher qu'elle succombât au déchaînement de violences dont le "Frente popular" se rendit coupable, incapable qu'il était d'empêcher la décomposition du pays, de sa paix civile et de sa légalité élémentaire.

Depuis sa très courte victoire électorale le Frente popular soutenu par Staline avait laissé, ou plutôt encouragé le développement de violences de toutes sortes. Ce scénario était certes largement différent de celui du Front populaire français qui, malgré ses erreurs, n'a commis d'autres crimes que celui de désarmer la France au moment où les périls s'aggravaient en Europe, et d'appauvrir son peuple en faisant mine de lui accorder des "avancées sociales". Le front populaire français promettait "le pain, la paix et la liberté" : il conduisit par ses erreurs à une situation de guerre, de famine et d'oppression, mais il n'a pas vraiment persécuté ses adversaires. Tout autre était le Frente popular espagnol, où la violence des communistes staliniens et trotskistes, et celle des anarchistes révolutionnaires prenaient le pas et ne pouvait conduire qu'à ce qui est réellement advenu. On pourra certes toujours considérer que le "responsable de la guerre" n'est jamais l'agresseur (ici bolchevik), mais l'agressé dès lors qu'il ose résister. Sans doute les carmélites violées eussent dû être consentantes et les gardiens du Prado auraient dû remettre bien gentiment l'admirable Christ de Velazquez aux fanatiques révolutionnaires venus pour fusiller littéralement ce chef-d'œuvre de l'Art espagnol. On indique aujourd'hui, pudiquement et discrètement, que le tableau "a été endommagé pendant la guerre civile".

Nous avons encore entendu, tiré des archives sonores de l'État central français un beau discours (1) de Léon Blum annonçant qu'il était d'intérêt "national" français, eu égard à la situation internationale de soutenir le "gouvernement légal républicain" et que ceux qui exprimaient une sympathie contraire en faveur la droite étaient des traîtres.

Tout cela est présenté aujourd'hui comme évidence rétrospective, en considération de l'Histoire officielle, telle que serinée mensongèrement par les manuels d'histoire marxistes, à propos des événements dramatiques de 1940.

Pourtant deux points d'histoire nous semblent mériter d'être rappelés.

1° En 1940, c'est bien le général Franco qui a tenu son pays en dehors de la guerre, en tenant tête à Hitler alors vainqueur de la France (entrevue de Hendaye).2° Au même moment Staline et Hitler étaient alliés, se partageant le Pologne, les pays baltes et danubiens. Que serait-il advenu si Staline avait tenu l'Espagne ?

Il convient également de souligner que les crimes staliniens ne se sont pas seulement exercés contre les nationalistes, les catholiques et les libéraux mais aussi contre tous leurs alliés "antifascistes". Cette longue chaîne de liquidations s'est poursuivi, depuis la guerre d'Espagne, tout au long de l'Histoire secrète de la Résistance et enfin dans l'après-guerre en Europe centrale.

Aucun des thuriféraires actuels de "l'antifascisme" espagnol n'a le droit de l'ignorer : à défaut de lire les 17 000 livres publiés sur le sujet entre 1975 et 1995 (2), qu'au moins ils lisent les témoignages d'Orwell ou de Koestler.

Au fond le premier procès de Moscou s'est ouvert le 19 août 1936. La série continue.

JG Malliarakis
©L'Insolent

(1) Ce prétendu discours prémonitoire s'est d'ailleurs trouvé démenti par son auteur lui-même dans le discours de Luna Park du 6 septembre 1936 (reproduit dans Le Populaire du 7 septembre) où Léon Blum annonça la position officielle de "non intervention".
(2) Ce chiffre est cité par l'excellent "blog" (en français : la chronique) de Jean Chalvidant consacré aux questions espagnoles.

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