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BULLETIN EN TOUTE LIBERTÉ

JEUDI 2 1  SEPTEMBRE 2006

LE PORTEUR DE FAUSSE PAROLE

Chirac

Où il est "logique" dans la métaphysique élyséenne que M. Chirac chouchoute les gros bataillons de la CGT.

Certains s'interrogent en ce moment sur le virage apparent, sur les méandres, sur l'espèce de fuite en avant médiatique d'une politique étrangère chiraquienne pourtant inconsistante et privée de toute véritable substance. Le discours prononcé, sans conviction à Manhattan, lors d'une assemblée générale des Nations-Unies à laquelle il n'avait pas participé depuis 2002, par un chef d'État français aussi hésitant sur ses propres mots qu'il semblait vibrionnant depuis quelques jours, tout cela a de quoi laisser perplexe.

Il ne faut pas s'y tromper, les dirigeants irresponsables de notre pays sont incapables d'une vraie politique étrangère. Ils demeurent totalement, exclusivement saucissonnés par des ficelles de politique intérieure. Dans ce contexte que leur importe si leurs gesticulations à l'international se révèlent purement virtuelles ou simplement catastrophiques ?

Déjà en 1921, Maurras pouvait écrire : "Il ne faut pas que Briand aille à Washington".

"Laissera-t-on, interrogeait-il, le vendeur de fausse parole partir pour Washington et ajouter les pertes aux pertes et les dégâts aux dégâts ? D'immenses questions vont se poser là-bas. Nous ne conseillons à aucun chef de gouvernement de s'y rendre de sa personne et d'y aventurer les décisions de l'avenir." (1)

Ah ! Certes les grandes questions des années 1920, ces fameuses "années folles" où les politiciens gaspillèrent les fruits du sacrifice des soldats français vainqueurs en 1918, tout cela est bien oublié. Le souvenir même en est suspect. Cela doit demeurer bien engloutie, bien "désinformé" de nos jours.

Mais étrangement, comme implacablement, les mêmes causes produisent toujours des effets semblables. Et l'on ne peut comprendre le discours de Chirac à New York du mardi 19 septembre, sans avoir présent à l'esprit ses déclarations de pure politique intérieure, nous voudrions dire de pure "magouille" du lundi 18 septembre.

La veille encore, le dimanche 17 septembre à la Fête de L'Humanité à La Courneuve, Mme Buffet, "la Marijo" avait lancé la manœuvre. Il s'agit d'un chantage dont son appareil est encore capable. Rappelons que celui-ci reste beaucoup plus nocif et puissant, – notamment dans les salles de rédaction médiatiques et au travers des bureaucraties syndicales – qu'on le pense ordinairement. L'opération, qui consiste à menacer de placer une "candidature unitaire" de l'extrême gauche et de la "gauche du Non" est évidemment liée aux assurances que l'on cherche à prendre, tant du côté des socialistes qu'auprès des équipes chiraquiennes.

La politique extérieure de la France, si virtuelle qu'elle soit devenue, se traduit encore en termes de sang français, versé sur tous les continents, aux quatre vents des intrigues libanaises, du Darfour ou sur le théâtre d'opérations de la guerre d'Afghanistan, ou en Côte-d’Ivoire. Partout, la France en la personne de ses soldats de la Paix, se trouve confrontée d'ailleurs à l'islamo terrorisme. Cela n'empêche pas ses dirigeants, au gré du repli en métropole des populations de l'ancien empire – sans doute désireuses d'en finir avec les "bienfaits" de la décolonisation, – de se targuer de redevenir une "puissance musulmane". Mais cette "puissance" a les bas troués, et le contenu de son bas de laine s'enfuit. Elle ne peut donc que projeter à l'extérieur des contradictions qui l'accablent à l'intérieur.

Comment prétendre, comment oser prétendre dans de telles conditions, résoudre le problème du Darfour, interdire à l'Iran de faire ce que M. Chirac lui-même a toujours pratiqué, quand on n'est pas capable d'exercer sa souveraineté sur la Seine-Saint-Denis, et quand on s'interdit soi-même de réformer les régimes spéciaux de retraites.

Dans le Canard Enchaîné du 20 septembre, un étrange article soulignait que "le coût des régimes spéciaux est un secret d'État".

Il y a plusieurs années que je crois avoir démontré combien l'agrégat interdit va bien au-delà de ces régimes spéciaux. Aucun Français, contrairement à ce que dispose la loi "sécurité sociale" de 1994, n'a le droit de savoir et ne saura pratiquement jamais le montant global des concours public, des subventions d'État et des gaspillages accordés aux régimes sociaux. Inventée pour cela par Michel Rocard, la CSG, multipliée par 4, sert aujourd'hui exactement au contraire.

Or le discours chiraquien du 18 septembre répondait à une seule question, murmurée depuis une semaine : oui ou non, les Français qui sont favorables à hauteur de 59 % d'entre eux à une réforme des régimes privilégiés subventionnés par l'argent public, ont-ils le droit de savoir.
La réponse de Chirac est non. Circulez il n'y a rien à voir.

Rappelons que ces régimes dans leur ensemble concernent 500 000 actifs et 1 000 000 de retraités. Le ratio, à lui seul, en dit  déjà long. Les gros bataillons de la CGT sont là. Il est donc tout à fait "logique" que M. Chirac les chouchoute, comme il semble "logique" dans la métaphysique élyséenne de faire toujours et systématiquement la politique de la gauche. C’est-à-dire aujourd'hui la politique de la non-réforme. C’est-à-dire à coup sûr, la certitude du déclin.

JG Malliarakis
©L'Insolent

(1) L'Action française 19 octobre 1921.

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