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BULLETIN EN TOUTE LIBERTÉ

LUNDI 25 SEPTEMBRE 2006

UN GRAND JUGE NOMMÉ chirac

Sarko entre une militante et un courtisanSaint Louis rendant la justice

La main de justice de saint Louis savait être rigoureuse et magnanime

On sait que 2 Français sur 3, – 65 % selon un sondage récent (1),– considèrent en période calme que la justice est globalement trop laxiste avec les voyous.

Une telle opinion se renforce, bien évidemment, quand la violence s’accroît.

Son caractère massif reflète une réalité objective s’agissant de la petite délinquance où, littéralement les juges, fraîchement émoulus de l’école technocratique de Bordeaux, baignés d’idéologie socialiste, sabotent et découragent le travail ingrat de répression quotidienne des policiers.

Tout le monde sait cela. Et certains hommes politiques, soit par bon sens, soit par habileté (3), le répètent.

Il se trouve en revanche que le chef de l’État, cet homme si proche des réalités populaires, qui a toujours vécu et travaillé dans les Palais nationaux, et dont l’impunité personnelle se trouve garantie tant qu’il reste en fonction, a cru bon de déclarer que pour sa part, il trouvait parfaitement « en ordre » les résultats de notre institution judiciaire. Le même personnage, sortant du Val de Grâce en 2005, avait également souligné la qualité de nos hôpitaux. Chez lui la soupe est bonne et tout sent toujours très bon. Voilà au moins un Français heureux et satisfait.

On s’en voudrait par conséquent de troubler une telle béatitude.

Mais tout de même… Certains pourraient se demander, puisqu'il aime tant notre magistrature syndiquée, pourquoi pendant des années, le grand juge Chirac a freiné toute coopération personnelle avec les malheureux petits juges chargés d’instruire puis de juger le dossier des HLM de la Ville de Paris au terme duquel M. Juppé a pu donner à certains, en 2004, l’impression, certainement fausse, de payer non seulement pour sa propre outrecuidance mais aussi pour un autre. Certains ont également pu croire qu’il couvrait, par exemple, le président. Et toutes les affaires où le nom de l’ancien ambassadeur de Corrèze a été cité ont tourné court et on a même fait fabriquer en 1999, sous la présidence d’un grand honnête homme du nom de Roland Dumas une doctrine constitutionnelle à ce sujet l’exonérant de toute sanction. Qui dit mieux ?

Rappelons-le aussi : saluée par les porteurs joyeux de jolis drapeaux marocains  et algériens en 2002, sa réélection a été assurée par un mot d’ordre flatteur : mieux vaut un "escroc" qu’un "facho". Flatteur mais ambigu.

Ah ! le prince est magnanime.

On pourrait alors demander, au successeur de saint Louis, pourquoi un Français, Michel Lajoye, certes de petite extraction (4), condamné pour un attentat certes très antipathique, mais remontant à 1987, quoique probablement manipulé par une provocation policière parallèle, mais qui n’a fait aucune victime, croupit encore en prison, au motif sans doute des seules déclarations incontestablement racistes, certainement odieuses, faites par l'accusé au moment de son procès. Une pétition circule (5) pour demander sa grâce deux fois refusée, et sa libération écartée pour des raisons qui n’en sont pas. Voila un bon test pour mesurer la valeur humaine de la magnanimité de notre cher, très cher, président, président de tous les contribuables, de tous les Français voulais-je dire.

JG Malliarakis
©L'Insolent

(1) Diffusé par l'AFP le 23 septembre à 03 h 28 :   "65 % des Français estiment que la justice n'est "pas assez sévère", selon un sondage CSA et publié samedi par Aujourd'hui en France/Le Parisien. 54 % estiment en outre que le ministre de l'Intérieur et candidat probable à la présidence Nicolas Sarkozy "a eu raison de dire que certains magistrats ont démissionné de leurs responsabilités". Ses déclarations ne portent pas atteinte à l'indépendance de l'autorité judicaire, selon 46 % des personnes interrogées, contre 38 % qui sont d'un avis contraire. Enfin, 51 % des Français pensent que le meilleur choix pour Nicolas Sarkozy s'il veut défendre ses idées est de rester au sein du gouvernement, contre 37 % qui estiment qu'il devrait quitter le gouvernement."

(2) comme l’est d’ailleurs l’école de journalisme de Lille.

(3) Nous n’entrerons pas dans la polémique quant à leur sincérité et/ou à leur crédibilité quant à l’avenir.

(4) cf. Michel Lajoye, martyr de l'exemple

(5) cf. "l'appel des 25" du "Comité d'entr'aide aux prisonniers européens"

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