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BULLETIN EN TOUTE LIBERTÉ
MARDI 26 SEPTEMBRE 2006
À PROPOS DE MANUEL PALÉOLOGUE
On dirait que bien des choses n'ont guère évolué depuis le XIVe siècle
[ci-dessus les armes des empereurs Paléologues reprises par de nombreux pays]
Depuis 10 jours, le nom de Manuel Paléologue empereur byzantin a été redécouvert par la plupart des médiats occidentaux. À vrai dire, également, c'est à peine si en France on s'est préoccupé de chercher à lire la Septième controverse de ses Entretiens avec un musulman. Elle a pourtant été éditée, savamment, en bilingue et elle était tranquillement disponible dans la Collection Sources chrétiennes, où elle porte le numéro 115, depuis 1966, exactement 40 ans de bons et loyaux services dans les rayons des éditions catholiques du Cerf.
Le texte en est tout à fait éclairant, et il mérite sans doute de figurer dans le domaine patristique. On remarquera au besoin qu'il s'agit d'un auteur "orthodoxe" — pardon d'un "grec schismatique".
Peu d'écrits théologiques ont ainsi le mérite de fixer la différence éclatante entre les conceptions religieuses du christianisme et celles de l'islam.
L'autre grande référence patristique en matière de controverse islamique parfois évoquée à ce sujet, celle de saint Jean Damascène date du non pas du XIVe siècle, mais du VIIIe siècle, à l'époque où les ommeyyades régnaient sur la Syrie dont il était originaire.
Depuis 1992 ses Écrits sur l'Islam sont disponibles en Sources chrétiennes sous le numéro 383. Saint Jean Damascène est probablement né en 675 ; il a probablement été moine à la laure de Saint-Sabas en Palestine autour de 720 et il est mort aux environs de 750. Sa critique, textuellement fort claire, de la religion de Mahomet a cependant été rédigée en grec, et elle se trouve camouflée dans un Livre des hérésies où elle figure comme la "Centième hérésie" : cette habileté s'explique précisément par la censure islamique qui n'hésitait pas à couper la langue de ceux qui osaient remettre en question le Coran et à mettre à mort les musulmans se convertissant au christianisme.
Déjà la grande question est celle du Libre arbitre, puisque les musulmans, et quelques autres, croient à la Prédestination.
On a le regret de constater que 600 ans après Manuel Paléologue, et 1 300 ans après Jean Damascène, la relation en est au même point, presque inchangée.
Manuel Paléologue (1350-1425), prince de la dernière dynastie régnante de Constantinople n'est pas encore l'empereur Manuel II (1391-1425) quand il se rend à Ancyre en 1390-1391, mais il est déjà vassal du sultan turc, et le petit État résiduel grec, pillé par les monopoles commerciaux génois et vénitiens, quoique culturellement brillant, et nullement "décadent", affronte pratiquement seul la puissance asiatique et islamique en marche.
Toutes les tentatives de rapprochement de sa dynastie (1) avec l'occident se heurteront à l'étroitesse d'esprit des "Latins", à la division des chrétiens et au dénigrement alimenté, déjà, en Europe par le préjugé antibyzantin, ainsi qu'à l'opposition intérieure de clans rivaux, comme il se doit toujours.
Tout cela n'a guère changé, là encore à 600 ans de distance.
JG Malliarakis
©L'Insolent(1) Et notamment celles de son successeur Jean VIII (1425-1448), l'avant dernier empereur qui se rendra au concile de Florence pour tenter une dernière fois d'aboutir à l'union des Églises."
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