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BULLETIN EN TOUTE LIBERTÉ
Lundi 9 OCTOBRE 2006
LE SAUVEUR DU CLAN CHIRAQUIEN
Après Béthune et son Mellick, Levallois et son Balkany, voici Bordeaux et son Juppé.
Les lecteurs et amis de l'Insolent ont eu l'occasion de lire à plusieurs reprises (1) l'annonce de l'événement réputé sensationnel connu officiellement de manière quelque peu tardive ce soir d'élection partielle du dimanche 8 octobre. Le retour d'Alain Juppé était prévisible. Tant qu'il est en vie, un politicien peut faire du mal et celui-là non seulement n'échappe pas à la règle mais il est doté d'une malice bien à lui, celle qu'illustra son fameux et désastreux plan socialiste de 1995.
Sa manœuvre était visible de fort loin, et je m'étonne presque d'avoir été l'un des rares observateurs à n'avoir pas fait semblant de ne pas l'apercevoir. Et si, finalement, l'ancien Premier ministre n'a pas osé commencer par l'Assemblée nationale, elle-même quelque peu discréditée, il peut se permettre d'afficher désormais ce taux apparent de 56,24 % qui, prétendument, efface tout.
Peu de gens retiendront le fait qu'il n'a obtenu les voix que d'un Bordelais sur quatre : les Français seront matraqués d'une affirmation selon laquelle la majorité reste majoritaire.
Ah ! Ces maires étonnamment plébiscités par leurs électeurs en dépit, ou au lendemain, des condamnations judiciaires réputées infamantes ! Après Béthune et son Mellick, Levallois et son Balkany, voici Bordeaux et son Juppé, en bonne position pour le trophée des électeurs complaisants. Si nous n'avions pas l'expérience de plusieurs décennies d'un système ainsi faisandé, nous en viendrions presque à douter du bon sens démocratique de nos concitoyens, ayant lu dans Montesquieu la description fantaisiste des vertus sur lesquelles se fondent les régimes politiques.
Or, si la vertu républicaine semble aujourd'hui une farce, la bouillie bordelaise, toxique pour les animaux et les poissons s'est révélée une fois de plus fort utile à nos politiciens magiciens.
Ordinairement, tout le monde oublie toujours la manipulation initiale. On retient le résultat.
Cependant, un très fort taux d'abstention par exemple, est le signe de l'écœurement et de la fatigue de citoyens, souvent de leur mépris, jamais celui de leur enthousiasme.
Si le score de la liste est Juppé est passé de 51 % en 2001 à 56 % en 2006, le nombre des abstentionnistes a progressé deux fois plus, passant de 46 % à 56 %. On comprend donc, en ce beau dimanche d'automne, que tant de Girondins aient préféré sinon la chasse à la palombe, du moins les promenades dans les vignes.
On oubliera encore plus les petites magouilles locales, qui ne resteront pas dans les annales et les statistiques. À la Communauté urbaine de Bordeaux, Juppé a réussi à débaucher parmi les élus socialistes. Là, dans le scrutin pourtant emblématique, ses adversaires se sont montrés particulièrement inconsistants, efficacement divisés, admirablement conformes aux intérêts précis du clan chiraquien.
Bref le bougre se révèle plus astucieux que ne le laisseraient accroire ses déclarations aussi faussement modestes ces temps-ci, et ça se voit, qu'elles ont été arrogantes et irritantes pendant tant d'années. Cette roublardise et cette tartuferie sont-elles pour le bien du pays ?
Certes non ! Nous devrions tous savoir, depuis Anatole France, que « la république ne sait pas gouverner mais elle sait se défendre ».
Dans ce pays qu'ils ont amoindri, les hommes du régime forment en effet le dernier carré élyséen. Ce clan a récupéré un atout qu'ils pensent de qualité, une pièce majeure dans les espérances chiraquiennes. Bientôt on va voir foisonner, au sein de l'UMP les appels au sauveur à l'unificateur d'un parti que, par ailleurs on s'emploie à fractionner. C'est gros comme une maison. Il sera révélateur de pointer les concessions, les trahisons et les défenses du clan adverse.
Et, une fois de plus on découvrira que les sondages, s'ils permettent de comprendre les lignes de forces d'une opinion, hostile à 70 ou 80 % par exemple au fiscalisme, aux excès de l'immigrationnisme ou aux lubies du socialisme, leur interprétation médiatique ne dit pas tout de ce pense le peuple.
Il est vrai que, dans cette affaire en particulier, comme en général dans notre régime qui se veut, pourtant, démocratique, s'il y a bien une chose dont tout le monde semble se moquer c'est, hélas, la volonté du peuple.
JG Malliarakis
©L'Insolent(1) Dans le moteur de recherche de l'Insolent en tapant "Juppé" on trouve beaucoup de références. Un peu trop peut-être... Je précise que c'est la politique de M. Juppé que nous devons critiquer. Qu'il change vraiment de politique, s'il en est capable, et nous réviserons notre point de vue.
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