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BULLETIN EN TOUTE LIBERTÉ

VENDREDI 13 OCTOBRE 2006

DU DANGER DES LOIS MÉMORIELLES RÉPRESSIVES

talaattalaat

La république bananière chiraquienne, après s'être affirmée si longtemps et outrageusement turcophile est en train de tomber dans un autre excès.

L'enfer est pavé de bonnes intentions.

Je ne doute donc pas de l'excellence de celles inspirant les dispositions légales dont la France est en train de se doter pour frapper lourdement toute personne remettant en cause le génocide arménien.

On doit certes aussi rendre hommage à la persévérance des militants de la cause arménienne obtenant la reconnaissance des horreurs commises en 1915 par le gouvernement des jeunes-turcs. Quelques têtes tombèrent quand les libéraux turcs prirent le pouvoir après 1918.

Mais il faut rappeler que le kémalisme, ayant éliminé les libéraux turcs, a récupéré, après 1922, 90 % des cadres politiques et militaires jeunes-turcs. Il l'a fait aux applaudissements des pays laïcs et progressistes, et notamment du pouvoir bolchevik installé à Moscou qui se partagea l'Arménie et la Géorgie avec Ankara par le traité soviéto-turc de Kars en octobre 1921.

Quel chemin parcouru !

Souvenons-nous qu'en 1988 encore, une Simone Veil présidente du parlement européen s'opposait avec une grande énergie à cette reconnaissance.

Le résultat a donc été magnifique, si l'on s'en tient à la prise de conscience réelle de ce qui s'est passé.

Ce qui s'est passé ? Rappelons-le aussi, car cela s'est traduit en définitive par une épuration ethnico-religieuse chassant d'Asie mineure des populations chrétiennes établies depuis des siècles, très antérieurement aux Turcs, arméniennes, bien sûr, mais aussi grecques, jacobites, nestoriennes et par une étatisation de la vie religieuse mettant également au pas les quelque 40 % de musulmans alévis, soufis, les confréries etc.

Le travail des historiens du monde entier reste à faire, y compris pour libérer le peuple turc actuel des mensonges d'État et de la répression dont il est la victime.

Or la république bananière chiraquienne, après s'être affirmée si longtemps et outrageusement turcophile est en train de tomber dans un autre excès. N'est-il pas dangereux de verrouiller en France, par des mesures liberticides de plus en plus effrayantes, toute recherche, tout débat historique.

Réprimer l'erreur ce n'est pas frayer un chemin à la vérité, car celle-ci ne s'enfermera jamais dans un carcan défini par l'État.

À la rigueur, la connaissance de l'Histoire peut inspirer la rédaction des lois, mais l'inverse n'est jamais vrai.

La loi ne saurait écrire l'histoire.

Je me permets d'invoquer ici le souvenir d'un ancêtre dont je suis très fier, Markos Malliarakis, héros et chef des insurgés de l'île de Kassos dont il organisa le soulèvement contre l'Empire ottoman et où il périt dans la destruction radicale de son bastion révolté, par les mercenaires d'Ibrahim pacha. Ni de cette oppression de la Grèce pendant 400 ans, ni de l'occupation de l'Espagne pendant 800 ans les musulmans ne se sont jamais excusés : l'idée de le leur demander ne m'effleure même pas.

Cher trisaïeul je crois que tu te battais surtout pour la liberté de ton peuple.

Au nom de la liberté, cessons d'interdire l'expression des opinions historiques.

Laissons les imbéciles nier ce qu'il est ridicule de nier : si les dirigeants turcs veulent nier les massacres arméniens de 1915, libre à eux ; ils nuisent à leur propre cause. Et si les théologiens musulmans pensent qu'il est impossible à l'homme de marcher sur la Lune, qu'ils le disent, en toute liberté. Les lecteurs de Tintin apprécieront.

Le sens du ridicule devrait arrêter cette multiplication répressive de mauvais aloi. Elle tend à interdire peureusement tout débat et toute recherche, autour de la traite négrière, de la colonisation, de l'islamophobie, de l'homophobie, du tabagisme, demain peut-être de la misogynie. Les femmes battues ne sont pas un sujet de plaisanterie et cependant Molière avec son "s'il me plaît à moi d'être battue" pourrait bien devenir un objet de suspicion.

Faudra-t-il demain ouvrir une enquête contre la diffusion des anciens propos de Mme Veil au parlement européen ?

Faudra-t-il lever un impôt sur la bêtise ?

Je me demande même, au moment de l'écrire, si cette suggestion ne risque pas de se révéler dangereusement tentatrice à Bercy compte tenu des finances de l'État et de l'énormité de la matière imposable.

Ayons le courage de dire Non !

JG Malliarakis
©L'Insolent
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