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BULLETIN EN TOUTE LIBERTÉ
LUNDI 6 NOVEMBRE 2006
LES TRANSPORTS DE LA PEUR
Ce sont les hommes et non les tubes dentifrices qui sont porteurs de violence..
Il était évidemment légitime de s'indigner, et peut-être même de monter médiatiquement en épingle, il y a quelques jours, l'horrible affaire des incendiaires du bus 32 de Marseille. On nous dit aussi que, dans cette affaire, la justice, ou plutôt : la magistrature syndiquée, n'a pas encore entravé le travail de policiers. Tant mieux.
Rappelons en cette occasion la qualité la victime, jeune étudiante sénégalaise de 26 ans. Ceci souligne le caractère objectif et non discriminatoire de la situation dramatique à laquelle tous les Français, c'est-à-dire, au sens géographique du mot : les habitants de la France, sont confrontés et contre laquelle ils réagissent de plus en plus nombreux. Au bout de quelques jours, pour des raisons mal élucidées, la grosse presse a commencé à parler d'une jeune "franco-sénégalaise". À l'inverse, au départ, personne ne pouvait non plus préjuger de la nationalité des agresseurs. Et, d'ailleurs, le problème étant présenté de la sorte, on n'en était que plus à l'aise pour demander une rigueur impitoyable, sur critères objectifs et nullement "xénophobes" (1).
Il est pittoresque de savoir, par ailleurs, que les Verts, ou les verts de gris, de la mairie de Paris ont promis et programmé l'enfer des automobilistes. Cette promesse est en passe d'être tenue. Mais en même temps les transports en commun sont en train de devenir le cauchemar de tous. Il ne doit pas y avoir pas de bonnes et de mauvaises victimes, pas plus que telles conditions sociales, ou autres, ne sauraient excuser l'inexcusable barbarie des comportements.
Ah comme les arrestations, si rapides, ont pu donner du baume au cœur aux braves gens ! L'appareil d'État reste donc capable, non seulement de protéger les politiciens et les hauts technocrates, mais de défendre les citoyens ! À peine ouvrira-t-on une petite parenthèse en osant se demander pourquoi il ne le fait pas plus souvent.
On comprend moins dans de telles conditions la discrétion des médiats officiels pour un événement non moins scandaleux survenu dans le métro parisien le mardi 31 octobre et relaté seulement par Le Parisien (2).
Il est à remarquer d'ailleurs que depuis la publication de cet article, il fait le tour des chroniques sur internet, lesquelles contournent de la sorte les mensonges officiels, et le feront de plus en plus.
Il s'agissait d'une agression en bande, d'une "centaine de vandales" s'attaquant en plein Paris, sur les lignes 4 et 12 entre Château-Rouge et Marcadet-Poissonnière, à de paisibles usagers de la RATP.
Inutile de faire ici un parallèle entre ces rames de métro et les vols aériens.
Il se trouve cependant que l'on met en place en ce moment même une nouvelle réglementation strictement matérielle, à la suite des alertes de Londres du mois d'août, réglementation largement ubuesque et technocratique, sans oser envisager la moindre démarche de « profilage des passagers ».
Ce sont, pourtant, les hommes et non les tubes dentifrices qui sont porteurs de violence.
Il devient en effet de plus en plus clair au bout du compte que depuis plus de 30 ans, c'est une toute petite minorité de gens, assez identifiables (3), qui empoisonnent nos sociétés, prennent impunément en otages nos moyens de transports et qu'il faudra bien un jour ou l'autre ne plus les laisser agir en terrain conquis.
JG Malliarakis
©L'Insolent(1) ce mot voulant dire, en grec, la peur et non la haine de l'Étranger.
(2) journal local que ne lit aucun énarque mais qui comme tous les journaux régionaux a beaucoup moins la possibilité de camoufler la vérité des faits "locaux" que les médiats dits "nationaux".
(3) La bande de Marseille, nous a-t-on dit, était connue des services de police.
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