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BULLETIN EN TOUTE LIBERTÉ

LUNDI 20 NOVEMBRE 2006

ADLER S'INQUIÈTE : C'EST BON SIGNE

bakoyannis

Mais on ne doit pas chanter victoire trop tôt.

[Ci-dessus Mme Bakoyannis ministre grecque des Affaires étrangères s'entretient avec son collègue danois M. Moller]

Alexandre Adler, ancien communiste, conseiller de Jacques Chirac, chroniqueur péremptoire et souvent grotesque à France Culture est le type même du Monsieur Je-sais-tout, du sachant horripilant. Boussole indiquant le pôle sud, il mérite toujours d'être consulté à l'envers, avec précaution toutefois car il lui arrive, par hasard, de dire le vrai.

Quand il s'irrite, il y a lieu de se réjouir.

Et nous en avons eu l'occasion en prenant connaissance de son vif désappointement et de son inquiétude exprimée le 18 novembre dans le Figaro :

L'opinion publique européenne, française en particulier, écrit-il, l'ignore parfaitement, mais nous assistons en direct à la mise en œuvre d'une véritable conspiration dont l'aboutissement devrait être le torpillage pur et simple de la candidature turque à l'Union européenne.

L'explication apportée par Adler à cette situation jugée dommageable se révèle à la fois intéressante, pittoresque et révélatrice. Si l'on cache aux Français le traitement négatif de la candidature d'Ankara à l'Union européenne, il s'agit nécessairement d'un complot. En gros, et même précisément, motivés par un sentiment inavoué de racisme, les villiéristes, les lepenistes, les intégristes catholiques, dont le poids se révèle toujours déterminant dans les instances bruxelloises, seraient en train de conjurer la perte d'Ankara.

Les véritables adversaires de l'adhésion turque, affirme Adler, il faut les rechercher en Europe même parmi les chrétiens intégristes à tendance raciste et, à l'autre bout de la chaîne, chez les amis d'une alliance étroite de l'Europe et du monde arabe. Les uns, en Allemagne et en Autriche particulièrement, refusent l'entrée d'un pays musulman dans l'Europe, comme ils refusaient naguère le droit de citoyenneté pour les immigrés turcs de la seconde génération.

Bigre.

On pourrait lui répondre qu'en mai 2005, les Français ont cru (1) que la ratification du projet de traité constitutionnel ouvrirait la voie à l'adhésion truque. Effectivement, on a pu lire cette assimilation faisant fonction de slogan sur les affiches de la droite nationaliste et des souverainistes. Or, les Français ont rejeté le texte à une forte majorité.
De la sorte, si complot il y a, c'est un complot du peuple français. À ne pas croire !

M. Adler utilise en fait une rhétorique caractéristique et constante de la paranoïa répandue dans les loges du grand orient. Le Socialisme maçonnique ne s'est jamais déployé autrement. Il accuse systématiquement de noirs desseins inventés, des adversaires, le plus souvent mythiques, ou ridiculement amplifiés, Selon les époques, c'est ou ce fut "la réaction", "le cléricalisme", "le fascisme", "l'intégrisme", et aujourd'hui "le racisme", de fomenter des conjurations auxquelles il convie les bons républicains, et pourquoi pas les "patriotes" à s'unir pour les combattre, et par tous les moyens. "Quoi ces cohortes étrangères" chante La Marseillaise, et cela devient "Si le despotisme conspire, conspirons la perte des rois" dans le "Veillons au salut de l'empire" napoléonien.
Rien n'a changé depuis 200 ans de ce point de vue.

À la vérité on dissimule en effet l'existence et le fond des débats européens à l'opinion française, parce que ces débats dérangent les médiats jacobins. Dans l'affaire de la candidature turque, ils sont plus complexes qu'on a voulu le dire trop longtemps.

Depuis 1999, ce sont moins les Grecs, les Chypriotes, les organisations arméniennes, ou les nostalgiques de l'empire byzantin, que diverses forces émergentes en Europe occidentale et septentrionale, au Danemark, aux Pays-Bas, en Autriche, etc. qui ne veulent pas de l'entrée forcée des Turcs en Europe, et ceci pour des raisons objectives.

Ces dernières raisons résultent d'abord de l'insupportable attitude des négociateurs turcs. Et celle-ci reflète une évolution de l'opinion anatolienne, de plus en plus réservée quant à une adhésion contraire à l'identité et aux orientations géopolitiques de la Turquie elle-même.

S'il y a conjuration, c'est donc avant tout une conjuration turque. Car Ankara refuse une à une les propositions et les demandes, bien mesurées et bien ponctuelles pourtant, de la Commission européenne.

Mais ne chantons pas victoire trop tôt, l'Europe peut encore céder. Elle l'a prouvé et le prouvera encore.

JG Malliarakis
©L'Insolent

(1) En vertu d'une interprétation probablement erronée, car le texte en était obscur, complexe, multiforme et pour tout dire giscardien..

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