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BULLETIN EN TOUTE LIBERTÉ
VENDREDI 24 NOVEMBRE 2006
NON 60 000 ENFANTS NE SONT PAS "VICTIMES DES SECTES"
C'est sur les schémas des polices laïcistes de la pensée que se construisent les goulags.
Ce 23 novembre dans le métro, je vois pas mal de braves gens en train de lire leur irremplaçable Parisien, qui n'est plus libéré et dont le gros titre de première page supposé terrifiant, et surtout vendeur nous parle de 60 000 enfants de France victimes de sectes.
La veille, 22 novembre, une dépêche AFP et un article du Monde avaient relayé le mot d'ordre autour d'un malheureux petit groupuscule vétéro-testamentaire installé dans une belle demeure béarnaise. Ce groupe se voulant une des Douze tribus d'Israël, l'ambiguïté et la provocation risquaient de se révéler assurément énormes à la veille d'une rencontre de podosphère entre l'équipe de Paris et celle de Tel Aviv.
Oh certes, la petite secte Tabita n'est sans doute guère recommandable aux gens qui ont, comme moi, applaudi à la conférence de Ratisbonne de Benoît XVI consacrée au propos de la Foi et de la Raison.
Et pour m'être autrefois inquiété et documenté sur la question sectaire j'ai rassemblé et revisité une partie de mes informations sur le sujet.
À propos de la secte Tabita, je retrouve ainsi avec intérêt un grand article de 1998 de L'Humanité exprimant sa joie de la voir "enfin sous contrôle policier" (1).
Plusieurs années après, – en général le décalage est moins grand, – on retrouve les mêmes arguments développés à l'encontre de la nuisance sectaire.
Je m'empresse de dire que la plupart de ces organisations para ou pseudo-religieuses ne m'inspirent aucune commisération particulière. En général elles sont plus que désolantes. Mais cette généralité même ne doit pas nous tromper : il n'y a strictement rien de commun entre telle petite communauté bibliste, plus ou moins issue du protestantisme fondamentaliste, et la fameuse "Scientologie", marque déposée à Hollywood. L'amalgame entre toutes me paraît la marque de cette déliquescence de l'intelligence si propre à assurer leur prospérité. Et c'est sur ces schémas des polices laïcistes de la pensée que se construisent les goulags.
Qu'apprend-on en effet, à la lecture des coupures de presse, à propos de ces communautés certes bizarres, si opportunément jetées en pâture aux téléspectateurs ahuris ?
Crime parmi les crimes : elles se méfient de la médecine officielle, des transfusions sanguines et des vaccinations obligatoires, voire de la psychiâtrie. Par respect pour une parentèle comptant de nombreux médecins, je préfère ne pas commenter : je renvoie seulement le lecteur aux Morticoles de Léon Daudet, ou au Docteur Knock, fantaisies futuristes d'hier, tableaux très actuels désormais d'une situation que la poubelle grandissante de nos hôpitaux ne dément guère.
Ne revenons pas sur le procès du sang contaminé. On risquerait de tomber sous le coup d'une législation liberticide vicieuse qui frappe plus les imprécateurs dénoncés comme diffamateurs que les responsables jamais coupables.
La loi de séparation de 1905 ne salarie ni ne subventionne aucun culte sauf celui de la sécurité sociale, étatisée et fonctionnarisée par le plan Juppé de 1995. Et comme chacun devrait le savoir l'outrage à fonctionnaire c'est très grave.
On lit aussi que les enfants apprennent, dans des écoles "hors contrat" ou à domicile, (ce qui est encore heureusement légal et de plus en plus répandu) le contenu des programmes scolaires, mais qu'ils "ne comprennent pas le sens des textes".
Alors il ne faut pas considérer 60 enfants perdus dans une charmante cambrousse, ni 60 000 enfants prétendument détournés par des familles d'obédiences étranges : il faut d'abord se demander ce qu'il en est des millions de petites victimes des programmes scolaires, imaginés par des bureaucrates syndiqués, et dispensés par les établissements à haut risque de l'Éducation étatique monopoliste. Il faudrait se pencher également sur le cas de 60 ou 70 % des adultes. Il faut se demander comment un ministre du gouvernement Jospin a bien pu parler d'un Mammouth. Ce personnage oublié et décrié, scientifique de haut niveau cependant, était-il lui-même l'adepte d'une secte ? La secte des dévoreurs de mammouth peut-être.
Ces malheureux enfants, souligne par exemple Le Monde, ne connaissent ni la télévision ni internet. Est-ce grave docteur ? Boivent-ils au moins du coca-cola ? Ont-ils en douce leurs petites rations de haschich ? Connaissent-ils, par la bande, se communiquent-ils, en secret, l'existence de la star academy ?
Ces enfants, nous dit-on, sont "coupés du monde". Cela était d'ailleurs assez vrai dans les lycées casernes d'autrefois, conçus par le jacobinisme pour enrégimenter les élèves.
Mais quant à moi je me demande par ailleurs si la coupure d'avec le monde réel n'est pas aussi, plus généralement, le fait de l'Hexagone chiraco-socialiste. De plus en plus l'Étranger y demeure un objet de mystère et d'exécration s'agissant des pays étrangers qui ont actuellement le vent en poupe et qui font à nos chères structures étatiques et monopolistes une concurrence si déloyale. Les journalistes y contribuent par leur manque de connaissances sérieuses eux-mêmes. Cette méconnaissance de la marche du monde actuel me semble une des grandes raisons du recul de la France. Tout cela pour constater qu'on nous affole pour rien : ou plutôt qu'on cherche à nous "normaliser" un peu plus, comme on a cherché à normaliser les Hongrois après 1956, les Tchèques après 1968, les Polonais après 1981. La normalisation brutale de l'Europe centrale a finalement échoué. Celle de l'Hexagone à l'extrémité ouest de l'Europe ne profietra certainement pas à l'identité et aux libertés de la France. Mais elle peut très bien durer encore quelque temps. Elle professera de nous prémunir contre des maux imaginaires en nous inoculant des maladies bien réelles.
C'est à cela que s'emploie l'État technocratique. Il le fait, n'ayons pas peur de le dire, par l'instrument d'une secte laïciste, laquelle recouvre notamment le grand orient de France, aujourd'hui noyauté par les ex-trotskistes. Sa préoccupation majeure, celle du Socialisme maçonnique par conséquent, est de maintenir et développer sa mainmise monopoliste sur les jeunes générations. C'est bien à cela que servent les campagnes de l'antisecte.
Il est révélateur de constater combien les agissements scandaleux, suicidaires, incontestablement sanglants de certains groupements dits apocalyptiques, comme l'OTS par exemple, demeurent impunis et combien, à l'inverse, on agite, dans l'opinion, le "danger des sectes", à grands renforts de rapports officiels, de gros titres et de commissions arbitraires.
L'épouvantail des sectes a bon dos. Les responsabilités de l'étatisme oppresseur ne doivent pas être oubliées.
JG Malliarakis
©L'Insolent(1) cf L'Humanité du 6 août 1998.
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