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BULLETIN EN TOUTE LIBERTÉ      LUNDI 27  NOVEMBRE 2006

refusons sÉGOLÈNE ET SON DISCOURS DÉBILE

segolene

L'élection de Mme Royal assurerait un nouveau départ pour un nouveau désastre. Il faut dès maintenant se préparer à s'y opposer.

L'annonce d'une intronisation triomphale de Mme Royale, désormais investie officiellement comme candidate du parti socialiste à l'élection présidentielle, mériterait d'être raisonnablement ramenée à de plus justes proportions. À gauche, il est vrai, on a l'intelligence d'adopter des procédures démocratiques et d'y conformer une certaine forme de civisme. De ce double fait, ses rivaux malheureux dans la course à l'investiture, Fabius et Strauss-Kahn se sont officiellement ralliés à Mme Royal. Ils représentaient à eux deux 39 % des voix.

À vrai dire l'enthousiasme concerne encore peu de monde.

Ce 26 novembre à la Mutualité, selon les chiffres officiels, 1 500 personnes avaient fait le déplacement pour cette immense fête gratuite.

À titre comparatif, deux semaines auparavant, le 12 décembre, une certaine radio culturelle associative, statutairement non-partisane, avait organisé son assemblée générale dans le contexte d'un déjeuner payant où s'étaient attablées 600 personnes (1). Quand tel ou tel petit mouvement de la droite la plus radicale organise un colloque dominical, toujours payant, il paraît que c'est une caractéristique du "populisme" à 30 km de Paris, sont couramment présentes 500 à 800 personnes.

Mme Royal affirme : "Un nouvel espoir s'est levé à gauche, qui ne demande qu'à grandir, jusqu'à la victoire en 2007".

Pour le moment, les foules ardentes et militantes n'accourent pas au parti socialiste. Environ 100 000 adhérents s'y partagent 120 000 mandats électifs, pour 40 000 francs-maçons habituellement affiliés aux loges du grand orient, beaucoup de fonctionnaires modestes et paisibles, d'administrateurs de mutuelles, etc.

Mme Royal dans tout cela, si sa nature profonde est probablement d'être une mégère, semble à première vue une tête d'affiche. Elle est plus agréable à regarder que la plupart de ses concurrents. Cela n'est pas contestable. Mais cela ne suffit pas. Elle se révèle beaucoup plus inquiétante à entendre. Son propos connaît une géométrie extraordinairement variable. Le volume de son sottisier commence à s'épaissir pour la joie des chansonniers et des rieurs. Demain, aux actuels rieurs succéderont les contribuables. Car, derrière son discours débile et débridé, on découvre aussi l'ambiguïté de ses alliances et, au-delà de sa plateforme encore floue, on se doit d'évaluer le danger de son véritable programme.

Cette femme autoritaire dit beaucoup "je veux" (2) :

"Ce que je veux déclencher dans cette campagne, c'est un sursaut collectif, un élan à la dimension de l'espoir qui se lève. Transformer l'espoir en dépassement, en donnant du bonheur et parfois même de la ferveur. Je veux incarner ce mouvement vers le haut qui nous conduira vers la victoire".

Elle déclare :

"J'ai besoin de tout le monde, de tous les talents, de tous les socialistes, et cette victoire est la victoire de tous les socialistes".

Et, en effet, la tribune du 26 novembre, on la voyait soutenue, à Paris par MM. Delanoé et Bloche, à Toulouse par M. Baylet, c'est-à-dire par la Dépêche du Midi et le "radicalisme de gauche". Comme au célèbre bistrot de la gare de Nîmes, Mme Royal retrouve auprès d'elle, d'un côté "les jeunes cyclistes", de l'autre "les anciens Romains".

Mais elle aura aussi besoin, si elle se retrouve au second tour, des voix de l'extrême gauche, de la "gauche du non", de la gauche "antilibérale". Le PCF est parvenu à en casser la dynamique unitaire. Le seul rassembleur plausible José Bové y a renoncé "pour le moment" (3). Les camarades de Mme Buffet ont ainsi rendu un service ambigu à leur ancien allié de la "gauche plurielle". Pendant les mois à venir, l'appareil stalino-cégétiste va développer son chantage. Ou bien on donne des gages, ou bien au second tourde 2007 on s'exposera à un mot d'ordre du genre de la fameuse formule de Duclos en 1969 : "bonnet blanc et blanc bonnet".

Il ne suffit donc pas seulement d'être sceptique au sujet du prétendu "grand élan populaire" de la "Madone des sondages" (4). Sa force de dissimulation et de mensonge est incontestable. Ainsi en juin 2004, ce n'est pas si loin, des journalistes lui demandaient à Barcelone en si elle sera en piste pour la présidentielle de 2007. Elle répondait : "Non, je suis présidente de Poitou-Charentes. Il est insupportable pour les électeurs, quand on a encore tout à prouver, de penser que l'on puisse songer à une autre échéance électorale". Insupportable !

Il faut mesurer la réalité du danger.

La nuisance socialiste s'est clairement emparée de la France depuis 1981. Elle n'a jamais eu, sous les intermèdes chiraquiens, sous les gouvernements Juppé et Villepin notamment, que des continuateurs, de vagues administrateurs de soins palliatifs. Ce cancer étatiste n'a jamais cessé de faire reculer le pays, de dégrader sa culture et son identité, de ruiner ses finances, de piller son économie. L'élection de Mme Royal assurerait un nouveau départ pour un nouveau désastre. Il faut dès maintenant se préparer à s'y opposer.

JG Malliarakis
©L'Insolent

(1) 50 euros le couvert, pour entendre une liste conventionnelle d'intervenants parler sur un thème habituellement assez académique.
(2) Notre Ségolène Ière est donc ici fort peu "royale" car le roi dit "nous voulons".
(3) cf. Le Monde du 25 novembre.
(4) En vérité Mme Royal a toujours été la "Madone des sondages", bien avant qu'on parle d'elle comme candidate à la présidence.

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